Oui, les forces de police françaises possèdent bien des grenades explosives

Lors d'une conférence à l’université de Louvain, en Belgique, Emmanuel Macron est interpellé par un étudiant : « Pourquoi vous êtes le seul pays qui utilise des grenades contre sa propre population ? »


Sans détour, Emmanuel Macron lui répond qu’il dit « n’importe quoi ». En fait, pas tant que ça. S’il est vrai que plusieurs polices européennes utilisent des grenades lacrymogènes, il n’y a qu’en France que les forces de l’ordre sont équipées de grenades explosives. Ce sont même les inspections générales de la police et de la gendarmerie nationales qui l’écrivent dans un rapport commun. L’IGPN et l’IGGN notent que la France est la «seule nation d’Europe à utiliser des munitions explosives en opération de maintien de l’ordre». Elles constituent «le dernier stade avant les armes à feu.»

Ces lignes sont écrites en 2014, après la mort, à Sivens de Rémi Fraisse. Un manifestant justement tué par une grenade dite à “effet de souffle”, la OF-F1, qui a depuis été interdite. Pourtant, la police française continue bien d’utiliser des grenades “à triple effet” qui possèdent en plus des aspects “lacrymogène” et “sonore”, un “effet de souffle”.

C’est le cas de la GLI-F4. Une grenade, explosive donc, qui a amputé de la main un manifestant sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes au printemps, et blessé plusieurs autres personnes. Devant les protestations, le Ministère de l’Intérieur a annoncé que la GLI-F4 serait remplacée par une munition non-explosive. Mais en attendant, les GLI-F4 qui restent continuent d’être utilisées pour disperser les manifestations.

La police française utilise donc bien des grenades explosives contre sa propre population
 
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