L’entreprise a été condamnée à une amende de 75 000 euros, la peine maximale. La justice a reconnu qu’un harcèlement moral institutionnel s’était propagé du sommet à l’ensemble de l’entreprise en 2007-2008, une période marquée par plusieurs suicides de salariés.
Le jugement, très attendu, est tombé vendredi 20 décembre : trois anciens dirigeants de France Télécom – Didier Lombard, ex-président-directeur général, Louis-Pierre Wenès, ex-numéro 2, et Olivier Barberot, ex-directeur des ressources humaines –, ont été déclarés coupables de « harcèlement moral institutionnel », ainsi que l’entreprise, dix ans après une vague de suicides de salariés. L’avocat de Didier Lombard a annoncé qu’il ferait appel de la condamnation.
Les trois prévenus ont été condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis, ainsi que 15 000 euros d’amende pour la période 2007-2008. Ils ont, en revanche, été relaxés pour la période 2008-2010. France Télécom a été condamné à 75 000 euros d’amende, soit la peine maximale prévue. Les autres prévenus ont été reconnus coupables de complicité de harcèlement moral. C’est la première fois qu’un tribunal reconnaît cette notion de « harcèlement institutionnel ».
Ce jugement clôt un procès long de trois mois, qui s’est tenu au tribunal correctionnel de Paris du 6 mai au 11 juillet, durant lequel les différentes parties ont tenté de faire la lumière sur les pratiques managériales en vigueur au sein de l’opérateur historique français, devenu Orange en 2013, qui ont eu pour effet de créer un climat professionnel anxiogène et de déstabiliser les salariés, certains allant jusqu’à se suicider. Plus de 150 personnes s’étaient constituées partie civile au procès.
Des départs « par la fenêtre ou par la porte »
Il y a dix ans, France Télécom faisait la « une » des médias en raison de suicides parmi ses salariés. En juillet 2009, Michel Deparis, un technicien marseillais, mettait fin à ses jours en critiquant dans une lettre le « management par la terreur ». « Je me suicide à cause de France Télécom. C’est la seule cause », écrivait-il. Deux mois plus tard, une première plainte était déposée par le syndicat SUD, suivie d’autres, et d’un rapport accablant de l’inspection du travail.
Le tribunal a examiné en détail les cas de trente-neuf salariés : dix-neuf se sont suicidés, douze ont tenté de le faire, et huit ont subi un épisode de dépression ou un arrêt de travail..........................
https://www.lemonde.fr/societe/arti...es-inedit-de-france-telecom_6023561_3224.html
Le jugement, très attendu, est tombé vendredi 20 décembre : trois anciens dirigeants de France Télécom – Didier Lombard, ex-président-directeur général, Louis-Pierre Wenès, ex-numéro 2, et Olivier Barberot, ex-directeur des ressources humaines –, ont été déclarés coupables de « harcèlement moral institutionnel », ainsi que l’entreprise, dix ans après une vague de suicides de salariés. L’avocat de Didier Lombard a annoncé qu’il ferait appel de la condamnation.
Les trois prévenus ont été condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis, ainsi que 15 000 euros d’amende pour la période 2007-2008. Ils ont, en revanche, été relaxés pour la période 2008-2010. France Télécom a été condamné à 75 000 euros d’amende, soit la peine maximale prévue. Les autres prévenus ont été reconnus coupables de complicité de harcèlement moral. C’est la première fois qu’un tribunal reconnaît cette notion de « harcèlement institutionnel ».
Ce jugement clôt un procès long de trois mois, qui s’est tenu au tribunal correctionnel de Paris du 6 mai au 11 juillet, durant lequel les différentes parties ont tenté de faire la lumière sur les pratiques managériales en vigueur au sein de l’opérateur historique français, devenu Orange en 2013, qui ont eu pour effet de créer un climat professionnel anxiogène et de déstabiliser les salariés, certains allant jusqu’à se suicider. Plus de 150 personnes s’étaient constituées partie civile au procès.
Des départs « par la fenêtre ou par la porte »
Il y a dix ans, France Télécom faisait la « une » des médias en raison de suicides parmi ses salariés. En juillet 2009, Michel Deparis, un technicien marseillais, mettait fin à ses jours en critiquant dans une lettre le « management par la terreur ». « Je me suicide à cause de France Télécom. C’est la seule cause », écrivait-il. Deux mois plus tard, une première plainte était déposée par le syndicat SUD, suivie d’autres, et d’un rapport accablant de l’inspection du travail.
Le tribunal a examiné en détail les cas de trente-neuf salariés : dix-neuf se sont suicidés, douze ont tenté de le faire, et huit ont subi un épisode de dépression ou un arrêt de travail..........................
https://www.lemonde.fr/societe/arti...es-inedit-de-france-telecom_6023561_3224.html