Dans ses confidences à deux journalistes du Monde, le chef de l'Etat admet avoir autorisé plusieurs "opérations homo", ces assassinats ciblés hors de tout cadre légal. Une erreur de communication, estime l'expert militaire Michel Goya.
Pour la première fois, un président de la République en exercice confirme l'existence des "opérations homo", un secret détenu jusqu'ici par les plus hautes sphères politiques et militaires. Dans le livre Un président ne devrait pas dire ça, un recueil de confidences recueillies par deux journalistes du Monde au cours du quinquennat, paru mercredi, François Hollande reconnaît avoir ordonné "au moins quatre" de ces éliminations ciblées et commises dans la plus totale illégalité à l'étranger.
"Homo" pour "homicides", ces opérations reposent sur une liste d'ennemis établie par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et le renseignement militaire. Il s'agit, d'après le chef de l'Etat, de personnes soupçonnées d'être "responsables de prises d'otages ou d'actes contre [les] intérêts [français]". La plupart du temps, donc, des chefs djihadistes. François Hollande ne précise pas l'identité des cibles qu'il a ordonné d'exécuter mais, assure-t-il, ses prédecesseurs ont eu la main plus lourde.
Des opérations très discrètes
Dans son livre Les tueurs de la République paru début 2015, le journaliste Vincent Nouzille affirme pourtant le contraire. "La loi du Talion est une règle quasi-intangible des services secrets. Les Français qui étaient très réticents à ce type d'opérations ou ne le faisaient pas savoir, s'y sont davantage mis. Sous François Hollande, c'est devenu un principe: on pourchasse, on traque et on neutralise", expliquait l'auteur dans une interview au JDD. Et de citer comme exemple l'élimination, en 2013, du chef des shebabs à l'origine de l'enlèvement de l'otage français Denis Allex en Somalie.
"Ces opérations clandestines ont toujours existé. Il y a eu une sorte de frilosité après l'affaire du Rainbow Warrior mais, guerre contre le terrorisme aidant, les présidents y ont de plus en plus recours", souligne l'ancien colonel Michel Goya, interrogé par L'Express. Selon l'expert des questions militaires, elles ont le mérite de ne laisser aucune trace, ce qui est impossible dans le cas d'une arrestation. "Par mesure de discrétion, les opérations homo se font la plupart du temps au sol. Il n'est pas évident de violer un espace aérien sans se faire repérer. C'est encore mieux si cela passe pour un accident", poursuit l'ex-militaire. La France demande parfois une assistance des Etats-Unis, qui disposent de drones armés.
Pour la première fois, un président de la République en exercice confirme l'existence des "opérations homo", un secret détenu jusqu'ici par les plus hautes sphères politiques et militaires. Dans le livre Un président ne devrait pas dire ça, un recueil de confidences recueillies par deux journalistes du Monde au cours du quinquennat, paru mercredi, François Hollande reconnaît avoir ordonné "au moins quatre" de ces éliminations ciblées et commises dans la plus totale illégalité à l'étranger.
"Homo" pour "homicides", ces opérations reposent sur une liste d'ennemis établie par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et le renseignement militaire. Il s'agit, d'après le chef de l'Etat, de personnes soupçonnées d'être "responsables de prises d'otages ou d'actes contre [les] intérêts [français]". La plupart du temps, donc, des chefs djihadistes. François Hollande ne précise pas l'identité des cibles qu'il a ordonné d'exécuter mais, assure-t-il, ses prédecesseurs ont eu la main plus lourde.
Des opérations très discrètes
Dans son livre Les tueurs de la République paru début 2015, le journaliste Vincent Nouzille affirme pourtant le contraire. "La loi du Talion est une règle quasi-intangible des services secrets. Les Français qui étaient très réticents à ce type d'opérations ou ne le faisaient pas savoir, s'y sont davantage mis. Sous François Hollande, c'est devenu un principe: on pourchasse, on traque et on neutralise", expliquait l'auteur dans une interview au JDD. Et de citer comme exemple l'élimination, en 2013, du chef des shebabs à l'origine de l'enlèvement de l'otage français Denis Allex en Somalie.
"Ces opérations clandestines ont toujours existé. Il y a eu une sorte de frilosité après l'affaire du Rainbow Warrior mais, guerre contre le terrorisme aidant, les présidents y ont de plus en plus recours", souligne l'ancien colonel Michel Goya, interrogé par L'Express. Selon l'expert des questions militaires, elles ont le mérite de ne laisser aucune trace, ce qui est impossible dans le cas d'une arrestation. "Par mesure de discrétion, les opérations homo se font la plupart du temps au sol. Il n'est pas évident de violer un espace aérien sans se faire repérer. C'est encore mieux si cela passe pour un accident", poursuit l'ex-militaire. La France demande parfois une assistance des Etats-Unis, qui disposent de drones armés.