En ce qui me concerne, je considère qu'il y a une double responsabilité dans cette histoire. Je vais me permettre de développer.
Autant je ne cautionne nullement une violence physique et verbale telle que celle de ce Monsieur, autant je n'approuve guère ces nouvelles tendances en terme d'habillement reléguant la pudeur en tant que notion parfaitement désuète.
Le respect ne se réduit pas aux paroles ou aux gestes, il doit également se retrouver dans d'autres domaines tels que l'habillement, la façon de se mouvoir, de se tenir, l'hexis corporelle en somme.
Or, de nos jours (comparativement à des époques antérieures), toutes les barrières symboliques ont été franchies à ce niveau là. Les gens n'hésitent plus à se dénuder sans la moindre gêne. Que ce soit torses-nus dans les villes, seins à l'air sur les plages, moins l'on est habillés mieux cela semble être.
Cependant, partant du principe que tout humain est soumis à des désirs de chair, il va de soi que bon nombre de personnes, parmi celles se retrouvant confrontés à certains spectacles (aussi bien féminins que masculins), se retrouveront tiraillées à l'intérieur d'elles-même. Mais, quel est l'intérêt que d'agir de sorte à provoquer (expressément) ces pulsions ?
De la même façon que je n'aimerais pas que ma Mère ou mon Père se retrouvent à lutter contre des instincts naturels à la vue de telles ou telles personnes, je ne souhaite pas qu'il en soit de même pour les Pères et Mères des autres et me vêtis et me conduis en cohérence avec ces principes.
Nous nous devons aussi de reconnaître que nous nous habillons, avant tout, en fonction du regard des autres (faisons-nous autant d'efforts dans un cadre où personne ne peut nous voir/admirer) de sorte à susciter le désir car celui-ci est corrélé à l'intérêt que les gens seront susceptibles de nous porter (en effet, surtout pour une femme, plus l'on est belle, sexy, plus l'on crée de pulsions chez celui qui nous regarde, plus l'on nous porte de l'intérêt).
Ainsi, nous nous vêtissons pour être vus, pour être désirés et il est vrai cela flatte notre égo mais dès lors que quelqu'un ose nous regarder de façon trop prononcée et nous draguer (non pas comme l'a fait ce Monsieur mais ces dérives comportementales sont à l'image des dérives de notre société en terme de pudeur, de confusions des valeurs et d'abandon de certains principes essentiels), nous nous fâchons (les femmes surtout car les hommes sont, au contraire, enchantés de cela) lors même que si plus personne ne nous portait le moindre intérêt, il en résulterait une profonde dépréciation de soi (terrible paradoxe).
En conséquence, je désapprouve l'action terrible de ce monsieur car cette violence n'est nullement légitime, pas plus que les remarques qui ont pu être les siennes envers la demoiselle (son attitude est profondément critiquable et indigne) mais je désapprouve également l'action de cette femme qui démontre, par sa façon de se vêtir, qu'elle subit une aliénation en terme d'hexis corporelle telle que celle qu'a pu décrire Bourdieu : "Anamnèse des constantes cachées" et que cela la conduit à ne pas respecter son prochain en quelque sorte. Les "troubles" que l'on peut observer dans une société (l'action de ce monsieur par-exemple) ne sont que des manifestations concrètes des principes pervers qui la régissent (il n'y a rien d'irrationnel, chaque conséquence possède sa cause).