
TangerMed, Casablanca et Agadir accaparent le plus gros du trafic de conteneurs. L’entrée en service de TangerMed II en 2019 augmentera la capacité portuaire d’environ 22.000 conteneurs.
A compter du 1er juin, les importateurs et exportateurs vont devoir payer un surplus lié aux frais de la surcharge de soute appelée également BAF (bunker adjustment factor). Un ajustement conjoncturel qui modifie le coût du transport en fonction du cours du baril de pétrole, principale source d'énergie pour le transport.
Une nouvelle tarification a été retenue par les principaux armateurs qui opèrent vers le Maroc: les italiens MSC et Tarros pour tout chargement effectué à partir du 1er juin. Le supplément à payer varie selon l’opérateur. Tarros a décidé d’appliquer une hausse de 5 euros/conteneur à l’export et 10 euros à l’import mais aucune augmentation n’a été prévue pour l’instant pour le retour à vide des conteneurs. MSC appliquera la surcharge «carburant» à hauteur de 10 euros pour les caisses EVP (vingt pieds) et de 20 euros pour les 40 pieds.
CMA-CGM et Maersk n’ont, pour le moment, annoncé aucune application de la BAF sur les conteneurs. Pour ce qui est du trafic des camions (trafic roll), CMA CGM adopte à partir du 1er juin de nouveaux tarifs pour le fret maritime sur son service Sud France-Casablanca (import/export). La tarification s’élève à 370 euros/unité pleine contre 352 euros au 1er avril. Pour ce qui est des frais liés aux caissons vides, ils sont restés inchangés, soit 185 euros/unité.
Quant aux autres trafics roulants & divers, le pourcentage appliqué par CMA CGM est de +59 % sur le fret de base contre +56 % en avril. Impuissants, les chargeurs marocains (importateurs et exportateurs) n’ont d’autre choix que de passer à la caisse. L’oligopole mondial du fret maritime est impitoyable dans un contexte de reprise, certes lente, du commerce international.
«Néanmoins, les augmentations actuelles ne sont pas significatives. Toutefois, nous remettons en cause l’existence même de la surtaxe carburant. Nous ne savons même pas sur quelle base elle est calculée», explique un importateur.
Un exportateur de produits cosmétiques abonde dans le même sens: «Nous continuerons à subir, nous n’avons pas le choix. Nous sommes à la merci des compagnies maritimes. Au Maroc, trois armateurs détiennent plus de 80% de part de marché, notamment CMA CGM, Maersk et MSC».
Le «surcoût pétrole» est actualisé périodiquement par chaque armateur selon les lignes et ses propres besoins. Il en informe ses clients via une circulaire ou en ligne afin de leur permettre de prévoir, de planifier et de suivre l'impact du changement du prix du carburant sur le transport.
La surtaxe «carburant» représente près de 30% du coût total du fret maritime. Sont surtout pénalisés les grands groupes industriels qui importent des intrants nécessaires pour leur production, d’autant plus que la BAF est imposable au même titre que les frais de transport.
A titre d’exemple, «un importateur devra payer, en plus des frais de surcharge, des droits et taxes équivalents à 17,5% de la BAF pour chaque conteneur en provenance de Chine. Pour les caissons en provenance et à destination de l’UE, ils sont exonérés des droits de douane, mais ils subissent la TVA, ce qui alourdit le prix de revient de la marchandise», souligne un logisticien marocain.
Pour limiter les conséquences des hausses du fret, les gros importateurs négocient avec les compagnies maritimes des contrats annuels ou biannuels pour arriver à réduire le coût du fret. Le tarif BAF est facturé séparément du transport maritime de base car le poste carburant constitue une part très importante et volatile des coûts d'expédition.
Les petits importateurs/commerçants, quant à eux, arrivent à tirer leur épingle du jeu car ils répercutent cette hausse sur le prix du produit final..................................................
https://www.leconomiste.com/article/1045930-fret-maritime-la-surcharge-qui-fache