Gaza : Cimetière de l’enfance et silence du monde

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Brigitte Challande, 19 mai 2025. Chaque matin depuis l’intensification récente de l’offensive militaire à Gaza, on entend à la radio le nombre de morts, suivi de la formule « en majorité des enfants ». Texte d’Abu Amir du 17 mai.

« Au cœur de Gaza, dans ce coin abandonné par l’Histoire, se dévoilent les plus douloureux chapitres de la souffrance humaine de notre époque. Ce n’est pas seulement une question de nombre de morts ou d’ampleur des destructions, mais de ce crime silencieux qui ne figure pas dans les bulletins d’information comme il le devrait : l’orphelinat des enfants, la plus grande amputation collective de l’enfance dans l’ère moderne. Les statistiques confirment que plus de 39.384 enfants ont perdu l’un ou les deux parents depuis le début de la dernière guerre israélienne — un chiffre que ni la raison ni la conscience humaine ne peuvent concevoir.

Des enfants, dont certains n’ont pas encore atteint l’âge de compter sur les doigts d’une main, se sont réveillés un matin en pleurs, sans plus entendre personne les appeler par leur prénom. Plus de mère pour coiffer leurs cheveux, plus de père pour soutenir leur dos. Ils couraient après les papillons, les voilà maintenant à courir derrière les ambulances. Ils apprennent les noms des morts à la place des lettres, dessinent des cimetières au lieu de fleurs.

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Un garçon Palestinien déplacés à un point de distribution caritatif à Jabalia (AFP)


À Gaza aujourd’hui, l’enfance est amputée sans anesthésie, la sécurité est arrachée à des âmes qui n’ont jamais connu la vie. Elles se sont seulement trouvées sur cette terre pour y être lentement égorgées, sans que personne ne leur demande : « Est-ce que tu vas bien ? »

Dans les centres d’hébergement saturés à l’étouffement, ces enfants vivent sans étreinte, sans chaleur d’un sein, sans jouet ni histoire du soir. Ils s’endorment au bruit des bombardements et se réveillent à l’odeur des cadavres et aux cris des mères désespérées. Dans ces camps, on voit un enfant fixer le plafond de la tente d’un regard éteint. On lui demande : « Qu’as-tu ? », il répond : « Je rêvais de ma maman… puis je me suis réveillé. » Les mots se figent, car le rêve est devenu plus précieux que la réalité. Les mères de Gaza n’apparaissent plus que dans des photos suspendues ou des noms gravés sur des pierres.

Les enfants de Gaza n’ont pas besoin de pitié, ni de discours de « profonde inquiétude ». Ils ont besoin que le monde leur rende leur droit à la sécurité, à la famille, à la chaleur, au simple fait d’être des enfants.
Des histoires qui feraient pleurer même la pierre : une fillette de six ans serrant la main morte de sa mère pendant des jours, ou cet enfant qui ne cesse de demander : « Pourquoi maman ne se réveille-t-elle pas ? Pourquoi est-elle froide ? »

Combien d’enfants le monde doit-il encore voir pour croire qu’il y a un massacre ? Combien de cris faut-il pour attirer son attention ? Nous écrivons — et nous continuons à écrire — chaque jour sur Gaza, sur les massacres, sur la mort sous les décombres, sur la faim, sur les convois humanitaires bloqués, sur les cris étouffés dans les gorges des petits, sur les yeux vieillissant de peur, sur l’enfance pendue sans corde… Mais quelqu’un nous a-t-il écoutés ? Le monde s’est-il levé ? Ou bien l’humanité est-elle devenue un luxe dans l’ère du silence mondial ?

Plus de 17.000 enfants vivent aujourd’hui à Gaza sans accompagnant, selon les rapports des Nations Unies, un chiffre qui reflète l’effondrement complet du système international de protection. Ces enfants ne souffrent pas seulement d’un orphelinat affectif, mais aussi matériel, social et psychologique. Qui soignera leurs blessures ? Qui caressera leurs âmes brisées ? Qui leur rendra une étreinte dont ils ignoraient même le besoin ?

À Gaza, l’enfance est enterrée vivante, la vie est arrachée des yeux qui brillaient encore, et des histoires se terminent avant même de commencer..............

 
Brigitte Challande, 19 mai 2025. Chaque matin depuis l’intensification récente de l’offensive militaire à Gaza, on entend à la radio le nombre de morts, suivi de la formule « en majorité des enfants ». Texte d’Abu Amir du 17 mai.

« Au cœur de Gaza, dans ce coin abandonné par l’Histoire, se dévoilent les plus douloureux chapitres de la souffrance humaine de notre époque. Ce n’est pas seulement une question de nombre de morts ou d’ampleur des destructions, mais de ce crime silencieux qui ne figure pas dans les bulletins d’information comme il le devrait : l’orphelinat des enfants, la plus grande amputation collective de l’enfance dans l’ère moderne. Les statistiques confirment que plus de 39.384 enfants ont perdu l’un ou les deux parents depuis le début de la dernière guerre israélienne — un chiffre que ni la raison ni la conscience humaine ne peuvent concevoir.

Des enfants, dont certains n’ont pas encore atteint l’âge de compter sur les doigts d’une main, se sont réveillés un matin en pleurs, sans plus entendre personne les appeler par leur prénom. Plus de mère pour coiffer leurs cheveux, plus de père pour soutenir leur dos. Ils couraient après les papillons, les voilà maintenant à courir derrière les ambulances. Ils apprennent les noms des morts à la place des lettres, dessinent des cimetières au lieu de fleurs.

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Un garçon Palestinien déplacés à un point de distribution caritatif à Jabalia (AFP)


À Gaza aujourd’hui, l’enfance est amputée sans anesthésie, la sécurité est arrachée à des âmes qui n’ont jamais connu la vie. Elles se sont seulement trouvées sur cette terre pour y être lentement égorgées, sans que personne ne leur demande : « Est-ce que tu vas bien ? »

Dans les centres d’hébergement saturés à l’étouffement, ces enfants vivent sans étreinte, sans chaleur d’un sein, sans jouet ni histoire du soir. Ils s’endorment au bruit des bombardements et se réveillent à l’odeur des cadavres et aux cris des mères désespérées. Dans ces camps, on voit un enfant fixer le plafond de la tente d’un regard éteint. On lui demande : « Qu’as-tu ? », il répond : « Je rêvais de ma maman… puis je me suis réveillé. » Les mots se figent, car le rêve est devenu plus précieux que la réalité. Les mères de Gaza n’apparaissent plus que dans des photos suspendues ou des noms gravés sur des pierres.


Des histoires qui feraient pleurer même la pierre : une fillette de six ans serrant la main morte de sa mère pendant des jours, ou cet enfant qui ne cesse de demander : « Pourquoi maman ne se réveille-t-elle pas ? Pourquoi est-elle froide ? »

Combien d’enfants le monde doit-il encore voir pour croire qu’il y a un massacre ? Combien de cris faut-il pour attirer son attention ? Nous écrivons — et nous continuons à écrire — chaque jour sur Gaza, sur les massacres, sur la mort sous les décombres, sur la faim, sur les convois humanitaires bloqués, sur les cris étouffés dans les gorges des petits, sur les yeux vieillissant de peur, sur l’enfance pendue sans corde… Mais quelqu’un nous a-t-il écoutés ? Le monde s’est-il levé ? Ou bien l’humanité est-elle devenue un luxe dans l’ère du silence mondial ?

Plus de 17.000 enfants vivent aujourd’hui à Gaza sans accompagnant, selon les rapports des Nations Unies, un chiffre qui reflète l’effondrement complet du système international de protection. Ces enfants ne souffrent pas seulement d’un orphelinat affectif, mais aussi matériel, social et psychologique. Qui soignera leurs blessures ? Qui caressera leurs âmes brisées ? Qui leur rendra une étreinte dont ils ignoraient même le besoin ?

À Gaza, l’enfance est enterrée vivante, la vie est arrachée des yeux qui brillaient encore, et des histoires se terminent avant même de commencer..............



Et pendant ce temps les décideurs occidentaux constatent ce que le Reich fait avec leurs bombes et l'impunité offertes...tout en osant continuer de parler de "valeurs".

Au fait qu'elles sont elles ces valeurs ?

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