Gaza : Une enseignante suspendue pour une minute de silence à la fin de son cours

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Trois syndicats jugent cette mesure « insensée », d’autant plus que la ministre avait indiqué en février que les enseignants ont « la liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien […] pour leur rendre hommage »

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Une minute de silence avait été observée en 2012 dans les établissements scolaires de France, à la demande du président Nicolas Sarkozy, pour rendre hommage aux enfants et au professeur tués dans une école juive de Toulouse. - Pierre Verdy


Une professeure de physique-chimie d’un lycée de Sens (Yonne) a été suspendue pour avoir organisé une minute de silence en hommage aux victimes de Gaza, rapportent plusieurs syndicats.

Cette minute de silence a été organisée le 26 mars dernier, selon le rectorat de Dijon, alors même que l’armée israélienne venait de rompre quelques jours plus tôt le cessez-le-feu, tuant plus de 400 Palestiniens dans la matinée du 18 mars, selon le ministère de la santé du Hamas.

La réaction du rectorat n’a pas tardé. L’enseignante a été suspendue le 31 mars, et une enquête disciplinaire a été lancée, selon les syndicats Sud, CGT Education et FO de l’Yonne, qui ont rédigé un communiqué commun, dévoilé par Le Café pédagogique.

Cette mesure est insensée. Cet hommage ne relève en aucune manière d’une rupture avec son devoir de neutralité : le massacre d’une population, et notamment d’enfants, n’est pas un avis politique, c’est un fait », dénoncent les trois syndicats.

« Liberté pédagogique »​

« Le rectorat nous a laissé entendre que cela n’aurait pas posé de problème si la collègue avait été professeure d’histoire, et que cet hommage intervenait dans le cadre d’un cours sur le sujet, explique Cyrille Bernizet, élu CGT éducation de l’académie de Dijon contacté par 20 Minutes, qui accompagne l’enseignante. Mais cela n’a pas été fait de manière partisane. C’était un hommage aux victimes civiles. Et la collègue a fait ça après la sonnerie, en dehors de son cours. »

Pour les syndicats, cette mesure est d’autant plus incompréhensible que la ministre de l’Éducation nationale a reconnu le 13 février dernier, au Sénat, que les enseignants ont « la liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien et notamment des otages français et des victimes du 7 octobre, pour leur rendre hommage afin d’entretenir leur mémoire, mais aussi pour réaffirmer l’attachement sans faille de la République aux valeurs démocratiques et à la paix ».


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