Google scrute la Belgique

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Sridina
  • Date de début Date de début

Sridina

Bis repetita
HUGUES DORZEE


Naviguer virtuellement dans les villes belges ? Google s'apprête à lancer « Street view » en Belgique. Un service utile. Et intrusif ? Le dossier est sur la table de la Commission de la protection de la vie privée. La société américaine Google s'apprête à lancer, en Belgique, son produit « Street view » qui permet de naviguer virtuellement dans les rues d'une grande ville. Implanté depuis 2007 aux Etats-Unis et disponible dans d'autres pays (Japon, Australie, France…), ce service permet aux internautes de repérer un lieu public (chaussées, jardins, façades…) grâce à une série d'images prises à 360º.

« Nous prenons effectivement des images dans plusieurs villes belges », nous confirme Jessica Powell, porte-parole de Google Europe. Où ? Combien de « Google cars » (ces voitures dotées d'une caméra sophistiquées) sont-elles à pied d'œuvre ? Quand cette « cartographie belge » sera-t-elle mise en ligne ? « Nous tenons à garder la confidentialité. Notre service devrait être prêt aussi vite que possible. »

Il semblerait que Bruxelles et plusieurs autres villes (Anvers, Liège…) intéresseraient la multinationale. « Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, précise Jessica Powell. La qualité des images, l'attrait pour cette ville, la météo lors des prises de vue… » Pour rappel, « Google Street view » est un service gratuit, accessible via Google Map, qui a notamment été activé lors du dernier Tour de France, mais également dans plusieurs grandes villes européennes (Lille, Barcelone…) et américaines (New York, Miami…).

Repérer un quartier, visualiser un hôtel, faire connaître son entreprise ou son magasin, se diriger dans un nouveau quartier, présenter une maison à vendre… Les applications sont riches et diverses. « Touristes, architectes, services, d'urgence, agents immobiliers, tout le monde peut y trouver son compte », assure-t-on chez Google.

A quel prix ? Dès le lancement de ce service, les défenseurs des libertés individuelles sont montés au créneau. Forçant Google à masquer les visages et les plaques d'immatriculation. Et en Belgique ? La société a pris contact avec la Commission de la protection de la vie privée. Qui a immédiatement ouvert un dossier.

« Société de renseignements »

« Nous sommes dans un dialogue constructif avec eux sur leur service “Street view”, mais pas seulement, explique Stefan Verschuere, vice-président de la Commission. Mais nous devrons examiner si ce système est ou non insécurisant et identifiant pour le citoyen. Le cas échéant, nous rendrons un avis et des recommandations. Et s'il s'avère qu'il y a des infractions à la loi sur la vie privée du 8 décembre 1992, nous les dénoncerons au parquet. »

Pour Thibault Verbiest, avocat spécialisé dans les nouvelles technologies, « il s'agit d'un outil pratique, ludique, mais qui ne peut en aucun cas est détourné de sa finalité première. Pas question, pour Google de devenir une super-société de renseignements ».

Quid de l'utilisation de ces images, même floutées ? Combien de temps sont-elles conservées ? Qu'en est-il des risques de croisements d'images (une personne, un lieu, un contexte…) ?

L'internaute qui se sent lésé peut demander à Google la suppression d'une image. « Nous n'avons pas intérêt à offrir un service qui va à l'encontre de l'intérêt privé de nos utilisateurs », insiste Jessica Powell. Voyageur virtuel, scrutateur ou voyeur, l'internaute est donc plongé au cœur des villes. Parfois la sienne. Avec de bonnes et, parfois, de mauvaises surprises…


http://www.lesoir.be/la_vie_du_net/actunet/google-street-view-belgique-2008-11-20-663968.shtml
 
Retour
Haut