Guerre du rif: hollande promet d’examiner les conséquences de l’implication de son pays

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Une première dans l’affaire de l’implication des armées française et espagnole dans l’utilisation massive de gaz toxique durant la guerre du Rif. Le Président français a chargé son conseiller d’informer le Rassemblement mondial des amazighes sur le processus de l’enquête.

A en croire le quotidien Al Massae dans sa livraison de ce vendredi 10 avril, le président français, François Hollande, a voulu être clair au sujet des investigations menées dans l’affaire de l’utilisation par les armées française et espagnole de gaz toxique lors de la guerre du Rif au début des années 1920. Selon la publication, le président français a ordonné au secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants de suivre le dossier et d’en informer le rassemblement mondial des amazighes (RMA).



Cette initiative démontre clairement que le président de la République a "pris au sérieux" la question d’une éventuelle implication de la France dans le drame de l’utilisation de gaz chimique au Rif durant la guerre opposant les troupes franco-espagnoles aux combattants d’Abdelkrim Khattabi, estime le RMA, cité par le journal. Dans son message, le RMA a fait savoir que 80% des personnes atteintes de cancer sont originaires du Grand Rif, exigeant de Paris de doter les centres hospitaliers d’Al Hoceima et Nador d’appareils à même d’alléger les souffrances des personnes atteintes de cancer, dans leur majorité des démunis.



Selon le rassemblement, la guerre du Rif n’a pas seulement constitué une violation de la loi sur la guerre, mais elle a représenté un grand danger pour les populations rifaines qui souffrent toujours des conséquences de l’utilisation de gaz phosgène, sisphogène et chloropicrine qui avaient été fournis aux Espagnols par la France. La lettre adressée par le président du RMA, Rachid Rakha, dont Al Massae a eu copie, réclame à Paris de reconnaitre la responsabilité de l’Etat français dans la guerre chimique au Rif et de procéder à une réparation collective pour la population de la région.
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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Guerre chimique du Rif : Emmanuel Macron reconnaîtra-t-il enfin la responsabilité de la France ?




Après l’élection d’Emmauel Macron à la tête de la République Française, le passé colonial de la France refait surface.

Le tout nouveau président, qui avait déclaré en février denier, lors d’un déplacement électoral à Alger, que la colonisation française est «un crime contre l’humanité », est également appelé à reconnaître l’implication de la France dans la guerre chimique dans le Rif Marocain.

Commentant la déclaration de Emmanuel Macron à ce sujet , Henri Rousso, universitaire et célèbre historien français, préfère parler de « crimes de guerre » et non de « crime contre l’humanité » :
"Juridiquement, définir des actes de la colonisation comme des "crimes contre l'humanité" n'a jamais débouché sur des poursuites pénales. C'est une voie fermée. Juridiquement, la seule voie ouverte en France serait des poursuites pour crimes de guerre. Mais ceux-ci sont prescrits, contrairement aux crimes contre l'humanité"

Le directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui s'était exprimé à l'express, a également rajouté qu’il refuse personnellement d’utiliser des termes juridiques dans le débat historique :
« Comme historien, je n'ai pas besoin d'y recourir. Cela étant, il est incontestable qu'on ne peut pas nier certains crimes épouvantables du colonialisme comme la guerre du Rif (1925-1926), le massacre de Sétif (1945) ou ce qui s'est passé pendant la Guerre d'Algérie. Définir l'ensemble du colonialisme comme un crime contre l'humanité me semble être sans objet. On ne peut définir l'ensemble d'un processus comme la colonisation, vu sa longueur, sa complexité, uniquement comme un crime contre l'humanité. Mais il est clair qu'il s'agit d'un processus qui a généré des crimes de masse que l'on peut parfaitement définir comme des crimes contre l'humanité ».

En 2015,l’ancien président français François Hollande avait promis aux responsables du Rassemblement Mondial des Amazighs (RMA) de lancer une enquête concernant l’implication des armées françaises dans la guerre du Rif et l’utilisation de gaz chimique.

Il convient de rappeler que la France a participé à la troisième guerre du Rif, dans laquelle, des armes chimiques ont été utilités contre la population civile. Une arme qui a mis fin à la république du Rif proclamée par le prince Abdekrim El Khattabi (1921-1927).

D’après des spécialistes, c’est à cause de ces armes chimiques que le Rif subit particulièrement l’épidémie de cancer. En effet, le taux de certains cancers atteint un pic alarmant auprès des populations originaires du Rif par rapport aux autres régions du Maroc.

La construction de centres hospitaliers spécialisés en matière de lutte contre le cancer dans la région est parmi les points revendiqués par la mouvance contestataire Rifaine.

-Par Rifonline.net
 
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