didadoune
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"Tu vas fermer ta gueule et tu vas sucer". On n’a pas l’habitude d’entamer un article avec des termes aussi crus, aussi violents. Mais si nous les écrivons, c’est parce qu’ils sortent de la bouche d’un policier s’adressant à l’une de ses collègues policières. Un inspecteur principal qui travaille toujours dans l’une des principales zones de police de Bruxelles. Un homme dont le comportement a été qualifié par la justice de harcèlement sexuel. Alors que sa victime, elle, est en incapacité de travail depuis de nombreux mois.
"Ah voilà de la viande fraîche !"
Dès son entrée en carrière, Sonia (prénom d’emprunt) découvre la manière dont certains policiers se comportent avec les femmes. "Ah voilà de la viande fraîche. Je parie que tu aimes bien coucher". La jeune femme doit également subir les assauts d’un collègue. Une ambiance de travail pour le moins pesante à laquelle elle tente de faire face. "J’étais obligée de m’intégrer. D’en rire. Tant qu’on ne me touchait pas, ça allait. Certaines collègues recevaient des fessées". Mais c’est l’arrivée d’un nouvel inspecteur principal qui fait tout basculer. "Il m’a dit que je devais coucher avec lui si je voulais rester cheffe adjointe. Tu vas juste fermer ta gueule et tu vas sucer. Je lui ai dit non, qu’on n’était pas au Moyen-Age et que le droit de cuissage c’était terminé. Alors, il a commencé à me surcharger de travail".
© RTBF
Team building dans un club échangiste
La policière se plaint à sa hiérarchie mais rien n’y fait. L’inspecteur principal ne reçoit quasi aucun rappel à l’ordre. Un jour, il décide d’organiser une activité de groupe pour le moins particulière. "Il a choisi de faire un team building. Et là j’apprends que cela se passe dans un club échangiste. Il a essayé de me convaincre en me disant que c’était 20 euros, que je pouvais garder mes sous-vêtements". La policière dénonce les faits en interne. Elle décide également de porter l’affaire en justice. Après une longue procédure, l’inspecteur principal et la zone de police sont condamnés pour des faits de harcèlement sexuel. L’affaire aurait pu en rester là. Mais la zone de police a depuis lors fait appel et un nouveau procès doit avoir lieu dans les prochains mois.
Pas de commentaire du côté de la hiérarchie
Frédéric Dauphin est le chef de zone où est affectée la policière. A l’époque des faits, il n’était pas encore en poste. Et comme la saga judiciaire est toujours en cours, il refuse de commenter l’affaire en question. Quant à la problématique du harcèlement sexuel au sein des services de police voici ce qu’il en dit : "Le gros travail à faire actuellement, c’est vraiment que les personnes concernées osent en parler, osent mettre des mots sur ce qui leur arrive. Il y a un travail de mentalité à effectuer par rapport à cela". Quant aux sanctions prises en interne lorsqu’un policier se rend coupable de harcèlement ? "C’est toujours le cas. Quand un comportement inadéquat est constaté il doit être sanctionné. Le signal doit être très clair".
Mutisme politique
Lorsqu’elle subissait du harcèlement, Sonia a également demandé de l’aide à l’un des bourgmestres de la zone de police. Car derrière ces zones, ses différents commissaires, son chef de corps, il y a la responsabilité des bourgmestres rassemblés au sein d’un collège de police. Ce sont eux qui doivent prendre des sanctions lorsque des faits graves sont commis par un policier. Mais selon Sonia, l’un des bourgmestres aurait justifié les actes de harcèlement en souriant. "Il m’a dit que j’étais demandée parce que j’étais belle et présentable".
"Ah voilà de la viande fraîche !"
Dès son entrée en carrière, Sonia (prénom d’emprunt) découvre la manière dont certains policiers se comportent avec les femmes. "Ah voilà de la viande fraîche. Je parie que tu aimes bien coucher". La jeune femme doit également subir les assauts d’un collègue. Une ambiance de travail pour le moins pesante à laquelle elle tente de faire face. "J’étais obligée de m’intégrer. D’en rire. Tant qu’on ne me touchait pas, ça allait. Certaines collègues recevaient des fessées". Mais c’est l’arrivée d’un nouvel inspecteur principal qui fait tout basculer. "Il m’a dit que je devais coucher avec lui si je voulais rester cheffe adjointe. Tu vas juste fermer ta gueule et tu vas sucer. Je lui ai dit non, qu’on n’était pas au Moyen-Age et que le droit de cuissage c’était terminé. Alors, il a commencé à me surcharger de travail".

Team building dans un club échangiste
La policière se plaint à sa hiérarchie mais rien n’y fait. L’inspecteur principal ne reçoit quasi aucun rappel à l’ordre. Un jour, il décide d’organiser une activité de groupe pour le moins particulière. "Il a choisi de faire un team building. Et là j’apprends que cela se passe dans un club échangiste. Il a essayé de me convaincre en me disant que c’était 20 euros, que je pouvais garder mes sous-vêtements". La policière dénonce les faits en interne. Elle décide également de porter l’affaire en justice. Après une longue procédure, l’inspecteur principal et la zone de police sont condamnés pour des faits de harcèlement sexuel. L’affaire aurait pu en rester là. Mais la zone de police a depuis lors fait appel et un nouveau procès doit avoir lieu dans les prochains mois.
Pas de commentaire du côté de la hiérarchie
Frédéric Dauphin est le chef de zone où est affectée la policière. A l’époque des faits, il n’était pas encore en poste. Et comme la saga judiciaire est toujours en cours, il refuse de commenter l’affaire en question. Quant à la problématique du harcèlement sexuel au sein des services de police voici ce qu’il en dit : "Le gros travail à faire actuellement, c’est vraiment que les personnes concernées osent en parler, osent mettre des mots sur ce qui leur arrive. Il y a un travail de mentalité à effectuer par rapport à cela". Quant aux sanctions prises en interne lorsqu’un policier se rend coupable de harcèlement ? "C’est toujours le cas. Quand un comportement inadéquat est constaté il doit être sanctionné. Le signal doit être très clair".
Mutisme politique
Lorsqu’elle subissait du harcèlement, Sonia a également demandé de l’aide à l’un des bourgmestres de la zone de police. Car derrière ces zones, ses différents commissaires, son chef de corps, il y a la responsabilité des bourgmestres rassemblés au sein d’un collège de police. Ce sont eux qui doivent prendre des sanctions lorsque des faits graves sont commis par un policier. Mais selon Sonia, l’un des bourgmestres aurait justifié les actes de harcèlement en souriant. "Il m’a dit que j’étais demandée parce que j’étais belle et présentable".