Hausse des disparitions de mineurs jugées inquiétantes

Utiles pour les prédateurs .
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Le nombre de disparitions "inquiétantes" de mineurs a doublé l'an passé : 1 328 ont été recensées par le ministère de l'Intérieur en 2017, contre 687 en 2016. A l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, vendredi 25 mai, le CFPE-Enfants Disparus, responsable du numéro d’urgence 116 000, rappelle que 3 307 enfants sont actuellement recherchés par la police en France. La présidente de l'association, Anne Larcher, salue la réactivité de plus en plus importante des forces de l'ordre dans ces affaires.

Franceinfo : Comment expliquer ce très fort accroissement du nombre de signalements pour disparitions de mineurs jugées "inquiétantes" ?

Anne Larcher : La police et les gendarmes sont plus sensibles et plus réactifs qu’avant aux dangers encourus par les enfants. Les signaux qui sont donnés par les parents sont mieux pris en compte. Ils sont plus vigilants sur certains critères comme, par exemple, le jeune âge de l’enfant.

Il y a quelques années, on avait fréquemment des parents qui souhaitaient déclarer la disparition de leur enfant et à qui la police disait d’attendre 24 heures voire plusieurs jours.Anne Larcherà franceinfo

Affolés, ils nous contactaient en nous demandant de faire pression sur la police pour qu’elle effectue un signalement. Ce type de situation nous arrive beaucoup moins souvent. Certains policiers et gendarmes ont encore l’impression qu’une jeune fille de 14 ans sait ce qu’elle fait. Mais notre association les sensibilise, justement pour qu'ils aient les bons réflexes et prennent chaque disparition au sérieux.

A quel moment peut-on parler de disparition "inquiétante" d’un mineur ?

C’est à la police que revient la tâche compliquée de qualifier la disparition d'un mineur au sein du fichier des personnes recherchées. Il peut être recherché pour une fugue ou pour des motifs plus graves. C'est le cas par exemple des enfants enlevés par leurs parents d'un pays à l'autre, un phénomène qui a augmenté ces dernières années étant donné qu'il y a plus de couples internationaux.

Certains signes vont particulièrement alarmer les policiers : si le mineur est en difficulté scolaire notamment, s'il est suicidaire ou victime de harcèlement... Il faut s'inquiéter si le jeune fugue avec des raisons qui peuvent laisser penser qu’il pourrait attenter à sa vie : dans ce cas, il faut le retrouver très vite. S’il est porteur d'un handicap physique ou mental, on va également juger la disparition comme étant inquiétante.

C’est vraiment la vulnérabilité des enfants, qu'elle soit physique ou psychologique, qui fait que leur disparition peut être jugée inquiétante.Anne Larcher à franceinfo

Un autre type de disparition est pris plus au sérieux qu’avant : celui des jeunes filles qui s'enfuient pour rejoindre des hommes majeurs. Auparavant, la police et les gendarmes avaient tendance à répondre : "Elle est amoureuse, ce n'est pas grave.". Ils prennent les choses plus sérieusement depuis quelques années à cause des nombreux cas de prostitution.

Y a-t-il un profil type de mineurs qui disparaissent ?

Déjà, il faut savoir que 99% de ces disparitions sont des fugues. Parmi ces fugueurs, on a une égalité de garçons et de filles mais on a une majorité de plus de 15 ans. Il y a beaucoup plus de fugues d’enfants placés dans des Maisons d’enfance ou en familles d’accueil, qui ont déjà des vécus difficiles. Pour les fugueurs du domicile, on n'a pas de typologie, ça peut arriver dans tous les milieux sociaux. Les raisons sont multiples : ce ne sont pas majoritairement des enfants maltraités par exemple. On constate que la plupart des enfants sont retrouvés dans les premières semaines
 
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