Hausse du nombre d'agressions contre les médecins

Selon le Conseil de l'ordre, 968 incidents ont été rapportés en 2016. Les violences sont révélatrices des failles du système de soins.

Depuis 2003, l'Observatoire de la sécurité des praticiens de l'Ordre des médecins étudie les agressions dont ces derniers sont victimes en France. Au total, ce sont 968 fiches de déclaration d'incidents qui ont été rapportées pour la seule l'année 2016. Le chiffre est en augmentation constante et reste nettement supérieur à la moyenne constatée depuis la création de cet observatoire, qui s'établit à 741 déclarations annuelles.

Les départements les plus concernés sont les Bouches-du-Rhône (68 incidents rapportés), suivies du Nord (59), de la Loire à égalité avec la Seine-Saint-Denis (49). A contrario, la Corrèze et le Cantal sont épargnés avec une agression par an. Les médecins les plus touchés sont les généralistes (65 %), bien avant les spécialistes (35 %). Chez ces derniers, les ophtalmologues payent le plus fort tribut (6 %), avant les psychiatres, les dermatologues et les gynécologues (2 %).

Faut-il voir un lien avec le temps d'obtention d'un rendez-vous chez ces différents spécialistes ? Les délais ont encore rallongé l'an passé pour pouvoir se rendre chez un ophtalmologue et un gynécologue (13 jours de plus qu'en 2012 pour ces deux spécialités). Le Nord est d'ailleurs le département le plus touché par ces délais à rallonge. La corrélation entre l'accès aux soins et la localisation de la violence n'est donc pas complètement fortuite. Par ailleurs, 49 % ont lieu en milieu urbain et en centre-ville, contre 22 % en banlieue et 19 % en milieu rural.

figaro
 
Haut