Hennayate : une activité ancestrale qui résiste à la modernité

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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La cérémonie du henné est une tradition incontournable à l’occasion de mariage, de naissance et du premier jour de jeûne. Les nekkachates sont les maîtresses de ce rituel. Une cérémonie peut rapporter jusqu’à 5 000 DH, en plus de divers petits cadeaux Nombreuses aussi sont celles qui investissent les rues, proposant leurs services.

Le henné est une cérémonie familiale pour célébrer plusieurs événements de la vie d’une jeune fille et d’une femme, notamment son premier jour de jeûne, sa puberté, son mariage, le septième mois d’une grossesse ainsi que la naissance de ses enfants. Et un peu plus tard, pour un retour de Omra ou de Hadj. Pour toutes ces occasions, on organise l’incontournable après-midi henné regroupant les parents proches et les amies intimes. On fait alors appel à la nekkacha ou hennaya, graphiste professionnelle des dessins au henné. Si le rituel se fait traditionnellement à la maison, aujourd’hui le nekch se fait aussi sur les trottoirs d’une rue, d’une artère très fréquentée, aux alentours du mausolée d’un marabout, en centre-ville ou encore dans les périphéries. Malika, nekkacha depuis 35 années, regrette ce qu’elle appelle le «fast henné», car, se désole-t-elle, «le cérémonial se perd et le métier se dévalorise. Et aujourd’hui n’importe qui s’improvise nekkacha alors qu’auparavant ce métier se transmettait de mère en fille. Et les familles de nekkachates étaient bien connues». Originaire de la ville de Marrakech, Malika et ses deux sœurs sont hennayates comme l’était leur mère qui, étant âgée, n’exerce plus. Toutes les trois travaillaient seules ou avec des neggafas qui faisaient appel à leur savoir-faire. «Nous sommes spécialistes du nekch marrakchi et c’est le meilleur parce que raffiné. Les familles aisées de la ville faisaient appel à nos services aussi bien pour les mariages, les naissances, le percing des oreilles des petites filles, que pour les retours du Haj ou de la Omra. Mais à Marrakech les femmes font aussi le henné avant Ramadan lors des après-midis chaabana». Son époux, professeur, ayant été muté en 1984 à Casablanca, Malika a dû le suivre. «Les débuts ont été difficiles pour moi parce que je ne connaissais personne, mais mon mari m’a fait un peu de publicité auprès de ses collègues femmes; c’est ainsi que j’ai pu reprendre mon activité. Ici aussi, les familles bidaouies tiennent à faire tout le cérémonial du henné à domicile. Et j’ai même pu travailler quelquefois avec des neggafas».

Une «graphiste» du henné gagne bien sa vie, explique Malika qui précise ne travailler qu’à domicile et avec des familles «d’un certain niveau social qui paient bien et donnent toujours un plus par rapport à ce qui est convenu au départ. Sans compter que les invitées donnent aussi, c’est la coutume, un petit quelque chose à la hennaya». Une cérémonie permet, selon Malika, de gagner un pourboire allant jusqu’à 5 000 DH, en plus des gâteaux et autres friandises offerts par la famille. Pour un après-midi de travail, elle peut gagner 3000 DH, sans compter les invitées qui veulent faire le tatouage d’un doigt, du poignée ou de la cheville. Pour cela, le prix varie de 15 à 25 DH. Ceci, bien sûr, n’est pas le prix de toutes les nekkachates. Celles-ci sont très nombreuses à facturer 1000 DH pour la cérémonie de nekch. Un prix qui englobe le henné et les accessoires, notamment le tayfour avec les coffrets, etc.

La préférence va aux techniques fassie et marrachie
 
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