HISTOIRE DES PIEUX SAVANTS DU MAROC

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Sept Saints de Marrakech​

Tous ces saints étaient de grands savants en théologie islamique L’un d’entre eux se distingue cependant dans l’imaginaire des gens : Sidi Bel Abbès Sebti, considéré comme le véritable saint patron de la ville. Cet homme est le plus invoqué (les marchands de beignets lui dédient le premier fruit de leur travail et les paysans, leur première gerbe de blé).
Voici une brève présentation de chacun des walis de la ville :

- Sidi Bel Abbes

Abu al-Abbas as-Sabti (1129-1204) (arabe أبو العباس السبتي) ou Abu al Abbas Ibn Ja`far al-Khazraji as Sabti (parfois connu sous le nom de Sidi Bel Abbès) est un maître soufi marrakchi originaire de Sebta. Il est l’un des sept saints de Marrakech. Il naît à Ceuta en l’an 524 du calendrier musulman (1129 du calendrier grégorien). Orphelin de père dès l’âge de dix ans, la mère d’Abu al-Abbas as-Sabtin’a d’autre recours que de mettre un terme prématuré à ses études et le faire apprenti auprès d’un tisserand. Mais le jeune enfant supportait mal ce choix et fuyait pour rejoindre le cercle du maître Muhammad al-Fakhar, ami du célèbre Cadi Ayyad, tous deux symboles de l’âge d’or culturel que connaît la cité à l’époque. Impressionné par les capacités d’apprentissage et l’investissement de l’enfant, le Cheikh al-Fakher l’initie à la mystique soufie et l’initie à un verset coranique amené à devenir le leitmotiv de l’œuvre du saint : « Dieu ordonne la justice et la charité » En l’an 540 de l’hégire (1145-1146), tout juste âgé de 16 ans, Abu al-Abbas as-Sabti quitte Sebta pour Marrakech, alors accablée par les terribles campagnes militaires d’Abd al-Moumen.
Dès mars 1147, la ville tombe et devient capitale du nouvel empire almohade. Les nombreuses hagiographies du saint indiquent qu’Abu al-Abbas fit dès son arrivée forte impression auprès des populations désemparées des environs de la cité. Rapidement, il entama une longue retraite spirituelle sur les pentes désolées du Jbel Gueliz, aux portes de la cité. Son compagnon spirituel, un dénommé Messaoud, subvenait aux besoins matériels d’Abu al-Abbas en allant travailler à Marrakech en tant que maçon. Un jour, victime de la malhonnêteté d’un client, Messaoud alla solliciter le maître. Le mauvais payeur fut puni, la justice fut rendue et la réputation d’Abu al-Abbas était faite. Il est alors invité par le nouveau souverain Abu Yaqub Yusuf à gagner la capitale, requête qu’il finit par accepter.
À Marrakech, Abu al-Abbas est inscrit par Abu Yaqub Yusuf sur le registre des Talabat al-Hadar et bénéficie à ce titre d’une école dôtée de biens en habous. Il y dispense des cours de grammaire et de calcul, mais s’illustre par sa faculté à se mettre au service de ses étudiants, même pour les tâches les plus humbles. Il met en place de son vivant un dispositif d’assistance aux plus vulnérables qui servira par la suite de matrice aux dispositifs futurs de la zaouïa. Mais la renommée du saint est surtout due à ses prêches sur la voie publique, inhabituels chez les maîtres soufis qui privilégient généralement l’ascèse et les causeries entre initiés. Vêtu d’une simple toge de laine, il harangue les passants pour les inciter à faire preuve de générosité. Ibn Rochd, intrigué par la personnalité du personnage, résume sa doctrine par la phrase suivante : « L’Être est affecté par la générosité ». Il vilipende l’avarice des grands, responsable selon lui des fléaux que connaît le pays comme la sécheresse.

- Sidi Abdelaziz Tebbaâ

Aussi appelé : Abou Fares Abdelaziz. Origine : Marchand de soie originaire de Fès. Education : Principal disciple de Sidi Ben Slimane. Signe Particulier : Il propagea l’éthique soufie dans les corporations d’artisans. Mort en : 1508 (914 de l’Hégire). Enterré : non loin de la Mosquée Ben Youssef.

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- Sidi Youssef Ben Ali

Parmi les sept waliys de Marakech, on trouve le chaykh Youssouf Ben Ali. Il est arrivé à un haut degré de sainteté appellé al wara’qui est le fait de s’éloigner des péchés et de se détacher de la dounya. Il était atteint par la lèpre et c’est pour cela qu’on l’appelle Abou Yaqoub al moubtala ( l’éprouvé). C’était un homme qui patientait beaucoup. Un jour , un morceau de chair s’est détaché de son corps et lui, devant cette épreuve, au lieu de se plaindre, d’être triste, il a invité des pauvres et leur a offert un repas. Chez les soufiys, il y a deux sortes de personnes qui patientent : celui qui n’est pas content de l’épreuve, qui souffre mais qui patiente et celui qui souffre, patiente aussi , mais qui est content d’être éprouvé. C’est un haut degré que cette deuxième catégorie.
Un jour, il s’est mis à chanter des vers de poésie disant : « j’ai pris l’habitude de mon épreuve jusqu’à ce qu’elle me tienne compagnie. Mon épreuve a duré longtemps jusqu’à ce que je m’habitue à elle…. Parmi ses prodiges, on raconte qu’un savant appelé Abou l ^Abbas Ahmed ben ^Abdel^Aziz Alkharaze a dit : « j’ai fait al joumou^a dans la grande mosquée de Marakech. Après le salam, je me suis endormi et pendant mon sommeil j’ai rêvé que Youssouf Ben ^Aliyy était mort. Je me suis alors réveillé et je me suis précipité chez lui. Quand il m’a vu l’air triste , il m’a demandé ce qui m’arrivait. Je lui ai expliqué : je t’ai vu mort dans le rêve alors que je n’ai pas beaucoup profité de toi ; il m’a répondu : il me reste 40 jours, profites – en ! et en effet après 40 jours il est décédé tout comme il me l’avait annoncé, c’est-à-direqu’il allait décédé un jeudi , au moment du maghrib et qu’il allait être enterré le vendredi. Il m’avait confié une somme d’argent correspondant aux frais de l’enterrement, du linceul et lorsque je l’ai déposé dans sa tombe, il a ouvert les yeux et a dit : « je suis vivant et toute personne qui aime Allah est vivante ». On comprend par cela que les délices de la tombe sont une réalité.
A l’époque dans un village proche de Marrakech, les gens souffraient d’un gouverneur injuste qui volait leur argent. Ils sont donc venus le voir pour lui demander conseil. En arrivant , ils ont trouvé plein de mouches sur son corps. Il leur a dit : « ne vous approchez pas, ces mouches ont bien mangé, elles se reposent » Ainsi, ils avaient eu la réponse à leur question car de la même manière que Youssouf Ben ^Aliyy leur demandait de ne pas chasser les mouches en s’approchant, car sinon de nouvelles plus affamées encore allaient arriver, il leur conseillait de ne pas tenter de se débarrasser du gouverneur au risque qu’un autre plus injuste encore prenne sa place et recommence ses tyrannies. Un jour, sa femme l’a entendu parler avec quelqu’un alors qu’elle pensait qu’il n’y avait personne à la maison. Elle lui a demandé de qui il s’agissait ? Il lui a dit que c’était al Khadir qui était venu lui emmener des médicaments mais qu’il n’avait pas accepté ( se soigner est sunnah, ce n’est pas un devoir). Il avait préféré choisir d’atteindre les hauts degrés. Il est mort en 593 H, il est enterré à côté de al Qadi^^iyyad. Il a vévu à la même période que lui ainsi que Sebti, Moulay ^Abdou l Lah et bien d’autres, c’était l époque en or. Son chaykh était Abou l ^ousfour qui était lui-même l’élève de Moulay Bouazza. Abou l ^Ousfour est originaire de Meknès, il est mort en 583 H. Abou l ^Ousfour et Youssouf ben ^Aliyy ( le chaykh et l’élève) sont enterrés l’un à côté de l’autre. On ne connait pas beaucoup de choses sur lui mais beaucoup de savants ont témoigné de sa sainteté et de son statut d’élève de Moulay Bouazza.
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- Sidi Abdellah El Ghazouani

Abou Mohamed Abdellah El Ghezouani effectue ses premières études à Fès où il est resté à côté d’Abi El Hassan Ali Ben Saleh El Andalousi. Ce dernier lui indiqua, pour son éducation spirituelle le Cheikh Tebaâ , déjà bien établi à Marrakech. De retour dans cette ville, il s’inclina, comme jardinier, aux ordres de son futur maître Sidi Abdelaâziz Tebaâ. Après une dizaine d’années, Sidi Abdelaâziz l’autorisa à ouvrir une première zaouiya au pays du Habt. Sa réputation s’étant répandue très vite, comme l’avait prédit son père. Contraint d’abandonner cette zaouiya, il ouvrira une deuxième à Fès, mais il sera de nouveau obligé de la quitter, emprisonné pour une raison futile il sera relâché.
El Ghazouani décida, alors, de regagner Marrakech. Plus tard, il sera à la tête des habitants pour défendre la ville contre les Portugais. Ces derniers avaient essayé de l’encercler du côté de Bab-Taghazout, mais ils ont échoué dans leur tentative et se sont repliés sur Safi occupée. La zaouiya qu’il avait fondée au quartier «Leksour» ne désemplissait pas de disciples et de visiteurs toujours bien accueillis. En plus de son talent d’enseignant, Sidi El Ghezouani est l’auteur d’un très beau traité sur le souphisme intitulé «Le point», mais il est aussi un habile entrepreneur en matière des canalisations et du labour de la terre, Moul Tabaâ était d’une très grande-générosité envers les nécessiteux. Des vertus, certes, qui lui ont permis, d’être un des hommes inoubliables de Marrakech à côté de ses compagnons, l’Imam Souhaïli, El Cadi Ayad, Abou El Abbès Sebti, Sidi Youssef Ben Ali et l’Imam El Jazouli.Abou-Mohamed-Abdellah-El-Ghezouani.jpg
 
- Sidi Ben Slimane

L’Imam Al Jazouli a vu le jour au Sahel du Souss, de descendance chérifienne, l’Imam Mohamed Ben Slimane El Jazouli est un des «sept hommes» célèbres de la ville de Marrakech. Il serait né au début du 9ème siècle de l’Hégire sans aucune date précise à Tankert, une petite localité sur la côte. Après un premier séjour dans la capitale spirituelle Fès (école Seffarine) où il menait une vie de méditation et de solitude, Imam Al Jazouli prendra son bateau de pèlerin pour entreprendre une longue tournée au Machrek où il a visité notamment la ville Sainte d’El Qods et assisté aux cours du Cheikh Abderrahmane Al Ajami à Al Azhar au Caire. Ce long voyage ne lui a pas donné l’occasion de rencontrer la perle rare.
De retour dans son pays, il décide de partir , à nouveau à la recherche du guide spirituel. Mais une fois à Tanger, une femme de vertu le dissuada de rebrousser chemin, les siens ont besoin de lui. Le jeune voyageur se retrouve pour la deuxième fois à Fès, où il va composer son célèbre ouvrage «Dalaïl Al Khaïrat» à partir des livres de l’université Al Karaouiyine. Le continuateur de la Tarika Chadilya Un beau jour, la chance lui a souri. Imam Al Jazouli rencontre le Cheikh Zerrouk à Fès, l’auteur «des vérités du cœur» … qui lui montre le chemin de Tit – Sur la côte d’El Jadida – Son futur Cheikh Abou Mohamed Abdellah Amghar l’accueille et lui donna le ouard Chadili.
El Jazouli passera quatorze ans aux côtés de son bienfaiteur à lire le Saint Coran «Dalaïl Al Khaïrat» et quatorze mille «Basmalla» dans un total retrait de la vie publique Mohamed Abdellah Amghar appartient à une famille qui hérite la noblesse de père en fils. Mûri, l’Imam El Jazouli aurait de nouveau entrepris un voyage aux Lieux Saints où il a passé trois à quatre ans avant de regagner Safi et le pays des Regragua où la tradition chadilie est bien ancrée grâce au Cheikh Abou Saïd Othmane Retnani qui n’est autre que le Cheikh Abi Abdellah Mohamed Amghar cité plus haut.
Au pays des Chiadma, le courant est vite passé, le nombre des disciples du nouveau venu atteint un chiffre record : douze mille six cent cinquante six … Devant un tel succès il fallait bien s’attendre à des surprises. El Jazouli sera contraint de quitter la ville de Safi, et au fur et à mesure, d’autres localités sur son passage. N’empêche le nombre de ses partisans va en se multipliant : El Jazouli prêchait la résistance et encourageait la population à défendre les côtes menacés par les Portugais. Du sacré au sacrifice Après un court séjour à Massa (Souss), il sera prié de chercher d’autres horizons. Sept ans, les dernières de sa vie va les consacrer à l’enseignement et à l’éducation de ses disciples dans de petites localités dans la région de Chiadma où il y trouvera sa fin vers 870 ou 875 de l’Hégire. Son corps déterré sera disputé par les tribus de Chiadma et Haha. Un certain Amr Benslimane l’accapare et le fait surveiller jour et nuit par ses vigiles. La menace du littoral est devenue effective : les villes de Sebta, El Kasr Sghir, Anfa, Asilah, Tanger, Safi, Agadir, Azemmour ont été occupées .
Les Portugais ont même essayé de prendre Marrakech. Le mouvement de résistance s’est alors organisé autour de Ahmed Ben Moussa à Tazeroualt (Souss), Saïd Ben Abdelmoumen (Haha), Abou Mohamed Abdellah El Ghezouani (Moul Leksour) à Marrakech, les chorfas Idrissis au Nord, les Chorfas Hassaniens à Draâ (Tafilalet) aidés justement par les disciples du Cheikh El Jazouli. La mémoire de l’Imam est honorée. Les événements intervenus au Sud et à Marrakech, vont pouvoir dynamiser sa tarika qui va devenir une es plus importantes dans le soufisme au Maghreb et au monde musulman. Le corps El Jazouli, après avoir passé soixante dix ans à Afoughal, est ramené par les Saâdiens à Marrakech où il est enterré…

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- Cadi Ayyad Ben Moussa

Nous n’exagérons pas si nous affirmons qu’Al qadi Iyad est devenu presque inaccessible aux chercheurs en raison de ce que Dieu lui a accordé comme don de participation à l’ensemble des sciences et des arts. En effet, si tu l’envisages comme un lettré, sa contribution comme spécialiste du Fiqh (jurisprudence) est des plus substantielles ! Et si tu considères sa connaissance du hadîth, de l’histoire, de la langue…etc, il en sera de même. On a dit à son propos :« Sans ‘Iyâd, le Maghrib ne serait pas mentionné ».
Portant le nom de ‘Iyâd et le surnom d’Abû Al-fadl, son nom complet est : ‘Iyâd Ibn Mûsâ Ibn ‘Iyâd Ibn ‘Amru Ibn Mûsâ Ibn ‘Iyâd Ibn Muhammad Ibn Muhammad Ibn ‘Abdullah Ibn Mûsâ Ibn ‘Iyâd Al-yahsubî. En remontant la chaîne de sa généalogie, on découvre qu’elle aboutit à Yahsab Ibn Mâlik Ibn Zayd. Ce Yahsab est le propre frère de Dhû Asbah Al-Hârith Ibn Mâlik Ibn Zayd auquel aboutit la généalogie de l’Imâm Mâlik Ibn Anas (l’Imâm de Médine).
Donc, il est lié à l’Imâm Mâlik par deux filiations : La première, c’est par la doctrine (malikite) puisqu’il en est l’un des plus éminents représentants qui l’ont servi au Maghrib grâce à ses œuvres précieuses, notamment son Tartîb al-madârik wa tartîb al-masâlik lima‘rifati a‘lâmi madhhabi Mâlik » (ouvrage édité et disponible) et ses « at-tanbîhât al-mustanbata ‘lâ l-kutûb mudawwana wa l-mukhtalata » (manuscrit expliquant la Mudawwana de Suhnûn). La deuxième, sa filiation par le sang, à savoir son appartenance à la tribu de Himyar qui est issue des arabes du Yémen.
Sa naissance et sa formation Al qadi Iyad est né à Sibta (Ceuta) au milieu du mois de Sha‘bân en l’an 476 de l’Hégire. Il y a vécu dans la chasteté et la préservation, jouissant des plus nobles caractères, loué par ses actes et se paroles, réputé pour sa noblesse, son intelligence et son habilité. Il a étudié le savoir avec attachement et beaucoup d’application en bénéficiant de l’estime des plus grands maîtres parmi ceux qui possèdent la science et en les fréquentant assidûment, jusqu’à ce qu’il excelle à son époque, surpasse l’ensemble de ses pairs et atteigne dans les disciplines du savoir la maîtrise qu’on lui connaît. Connaissant ainsi par cœur le Livre de Dieu (Coran), il était l’un de ses spécialistes. Il ne cessait de le réciter en toute circonstance, joignant à cela une belle voix dans sa psalmodie, une grande connaissance de son exégèse en plus de l’étude de ses significations, de sa grammaire, de ses paraboles, de ses règles et de toutes les sciences qu’il a générées. Il faut dire que sa ville natale (Sibta) était à la fois une cité de la science grâce à sa position géographique qui lui a permis d’attirer beaucoup de savants et d’étudiants. Il a étudié dans sa cité le Coran avec ses sept lectures différentes. Il a aussi étudié la langue arabe et sa littérature, à partir des ouvrages fondamentaux, comme al-Fasîh de Tha‘lab, al-Amali d’Al-Qalî, al-Kâmil d’al-Mubarrad, Kitâb al-Jumal d’al-Zajjâjî, al-Wadhih d’Abû Bakr Az-zubaydî… Il a parfait ses études chez plusieurs maîtres éminents. Al qadi Iyad ne s’est pas contenté de la formation qu’il a reçu chez lui. A l’instar des étudiants et des jeunes chercheurs avides de connaissance,
 
(suite cadi Ayyad Ben Moussa ) :

Il est parti en Andalousie en 507 de l’Hégire pour parfaire ses connaissances et s’assurer de la validité de la méthode de transmission des Traditions et sa perfection chez lui. Cela en vérifiant l’authenticité des énoncés des Traditions qu’il a reçu de ses maîtres dans son pays natal… Son œuvre Al qadi Iyad nous a légué une œuvre vaste et riche qui compte, d’après les grands dictionnaires biographiques plus de trente titres dont ceux qui suivent. En Fiqh : Ajwibat ‘an An-Nawâzil : édition critique de Mohammed Ibn Shrifa, Ajwibat al-qurtubiyyîn : compilé par son fils à partir de ses notes, Al-a‘lam bi hudûd wa qawâ‘id al-Islam : édité et traduit en français par le Ministère marocain des Awqâf et d’autres. On cite aussi son précieux ouvrage Al-madârik, qui est une référence exposant la biographie des savants piliers de l’école malikite. En Hadîth : Al-ilmâ‘ fî dabti ar-riwâyât wa taqyîd al-samâ‘ : édition critique de Ahmad Saqr, Ikmâl al-‘ilm bi fawâid Muslim : c’est un complément du commentaire du Sahîh Muslim par son maître al-Mazirî sous le titre de : al-Mu ‘lim bi fawâid Muslim. Ce complément est publié dans une édition critique en 8 volumes par Yahyâ Ismâ‘îl… Sur le dogme : Kitâb al-‘aqîda. Ce livre est mentionné dans plusieurs sources bibliographiques. Mais l’érudit Ibn Tawit al-Tanjî soutient qu’il s’agit de son livre intitulé : al-a‘lam bi hudûdi qawâ‘id al-Islâm… En science d’As-sîra (biographie du Prophète (paix et salut sur lui)) : Ikhtisâr sharaf al-Mustafâ d’Abû Sa‘îd ‘Abdu-l-Mâlik Ibn Muhammad al-Wa ‘idh al-Nisaburî (M. 406H) et le fameux « Al-shifâ bi at-ta‘rîf bi huqûq al-Mustafâ » qui eut un succès impressionnant au Maghreb et qui témoigne du grand amour et du grand respect de l’auteur à l’égard du saint Prophète (paix et salut sur lui).
Sa mort Al qadi Iyad est mort au mois de Ramadan de l’an 544 de l’Hégire à Marrakech, au terme d’une vie riche et bien remplie. Sa tombe se trouve près de Bab Ilan à l’intérieur de la ville est encore visitée de nos jours. Il est d’ailleurs, considéré comme l’un des sept hommes auprès duquel on cherche les bénédictions, conformément au livre d’al-Yifrini : « Durrat al-hijal fi sab‘ati rijâl » et de celui d’Abû al-Fath Muhammad Ibn ‘Abdussalâm Busitta Amman : « Bulûgh al-Amal fî dhikri manâqib as-sâdâti sab‘ati rijâl »

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AUTRES SAVANTS MAROCAINS:

Bouabid Cherki,fondateur de la ville Bejaâd​

Bouabid Cherki a fondé la Zaouia Cherkaouia au XVe siècle. C’est un éminent soufi qui est le 24e descendant du Calife Omar ibn al-Khattâb. Le fondateur de la ville Bejaâd, Sidi Bouabid Cherki est né dans un petit village qui se trouve à 3 km de la ville de Tadla à côté du fleuve Oum Errabiaa en 926 hégire. Il a appris le Qour’an et la science entre les mains de son père Sidi Abou Kacem Azaâri. Son père est l’élève de siyidi at tabaâ, élève de Al jazouli. Après la mort de son père Moulay Bouabid a rejoint Moulay al ghazouani (élève de at tabaa) pour approfondir sa science. Note : Les trois Tabaa, Ghazouani et Al jazouli font partie des sept walliys de Marakech Moulay Bouabid était malikiy et acha^ariy. Il disait : » celui qui n’a pas notre croyance, il ne rentre pas chez nous » Il visait par cela la croyance que Allah existe sans endroit, sans comment, sans espace.
Il a organisé la guerre contre les portugais car à l’époque, les Saadiyins et les wattassiyines se disputaient le pouvoir, le Maroc était devenu faible et les portugais ont voulu le conquérir ; Les zawiyas jazouliyas( élèves de al jazouli) ont essayé d’unifier les tribus du Maroc pour faire face à l’envahisseur portugais. Donc Abou Mouhammed charki a participé à cette unification contre l’ennemi. Ils ont libéré le Maroc et ont présenté l’allégeance aux Saadi yin car c’était eux les descendants du prophète et, l’aimant d’un profond amour, ils ont privilégié cette dynastie. Il était un mouffasir (exégète du Qour’an, mouhadith et moujtahid dans le madhab malikki. Il connaissait les différentes lectures du Qour’an.
Il a passé une grande partie de sa vie dans la ville de Marrakech. Puis, il a retourné à sa ville natale pour s’installer après au Moyen Atlas dans un lieu appelé «Gharb El Allam», où il a consacré tout son temps à adorer Allah et à propager l’Islam et la science. En 966, Sidi Bouabid Cherki est allé à Kasbat Tadla et à 23 km de cette ville il a installé sa tente puis il a commencé à construire une mosquée et à creuser un puits. C’est un endroit désert ou il n’y a que des cailloux C’est là qu’ il va fonder la ville de Bejaâd et la Zaouia Cherkaouia.il a choisi cet endroit pour se détacher de la dounia et que ses élèves perdent l’espoir de »la belle vie » Depuis lors, la ville et la Zaouïa deviennent un rayonnement exceptionnel culturel, religieux, économique, social et politique aussi bien au niveau régional que national. Rappelons que la zaouïa constituait une étape d’escale et de transit par excellence pour les caravanes commerciales reliant les centres de Fès et de Marrakech à travers Tadla, Zaër et Meknès. Et, à travers ces événements, la zaouia devint l’intermédiaire principal dans la diffusion des préceptes de la religion et de la culture musulmane puisqu’elle appartenait à la Tariqa Jazouliya-Shadiliya et s’est développée du temps de la dynastie Saâdienne. Il a demandé à ses élèves de s’organiser pour participer à la bataille d’oued al maghazin Pendant toute sa vie, il a fêté le mawlid et lisait pendant ce mois béni kitabou ch- Chifa de al Qadi^yad Considérée historiquement comme l’une des zaouïas les plus célèbres du Royaume, elle a depuis toujours contribué à la diffusion des préceptes et de la culture de l’Islam. Il a éduqué ses élèves à aimer le prophète Mouhammad. La zaouïa Charkaouia a longtemps été une destination privilégiée des étudiants et des oulémas spécialisés dans les sciences de la religion, ainsi qu’un espace de recueillement pour les soufis, accomplissant ainsi une double mission religieuse et éducative. Cette « structure mère » de Boujaâd a contribué à la création de centaines d’autres zaouïas dans différentes régions du Royaume, dont les plus célèbres sont celles de Sidi Mohamed Benslimane Chaoui Ziyani et de Sidi Hajaj (Chaouia) et de Sidi Mohamed Ben Saleh Amiri (Fquih Ben Saleh) et sidi zouin à Marrakech.

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Abou Saleh, Cheikh de Safi​


Lorsqu’on évoque la ville de Safi, on pense au chaykh Ahmed Salih. Les gens le considèrent comme le phare et le walliy de cette ville. Les historiens disent que c’est un descendant de ^Omar ibnou ^Abdel ^Aziz, le calife bien bien guidé. Il est né en 550 hégire et est décédé en 631, il a donc vécu 81 ans à l’époque de la dynastie Almohade.
Abou Saleh a appris la science auprès de Abi ^Imran Moussa bni Haroun et le tassawouf avec Abou Yazza et Abou Médienne al ghaout. Parmi ses élèves , on note Abou Sayri, l’ auteur des célèbres vers du « Borda ». Il a vécu longtemps au Liban et c’était à l époque l’habitude de beaucoup de soufis que de s’isoler dans les montagnes du Liban.
A son retour du Liban et de la Mecque, il s’est installé en Tunisie afin de prendre cours auprès de Abi sa^id Al baji. Abou Saleh a accumulé beaucoup de science dans le fiqh, le Qour’an et d’autres sciences encore faisant partie de la religion.« j’ai trouvé abou Medienne avec quelques élèves proches.Lorsque je lui ai passé le salam, il a pris ma main et m’a dit : d’où viens tu ? Je lui ai expliqué mon parcours. Il st resté longtemps silencieux puis il a dit : qu’est ce que tu as appris ? Je lui ai répondu par une parole de la croyance : « Allah existe et Son existence n’est pas comme la notre » AbouMedienne n’a pas parlé pendant un long moment au point que ses élèves lui ont demandé pourquoi il posait une question et attendait si longtemps ensuite pour reprendre la discussion. Abou medienne a répondu : « que voulez vous que je dise devant un homme qui parle peu et suit en cela la sounnah et qui connaît sa croyance.
A partir de là , on comprend que Abou Medienne a testé Abou Mouhammad Salih. Abou Mouhammad est resté longtemps auprés du chaykh pour enrichir son éducation du nafs et prendre cours de religion car Abou Medienne était arrivé au rang de l’ijtihad (il était moujtahid). Après quelques années, le chaykh Abou Médienne a ordonné à Abou Mouhammad Salih de retourner à Safi pour y propager la science de la religion. Il a donc construit sa zawiyah là bas à Safi.
Son école de tasawwouf est fondée sur le fait de s’en remettre totalement à Allah. Il disait : « nul ne peut subvenir à tes besoins si ce n’est allah, donc pourquoi chercher chez les gens ce que Allah m’a prédestiné ? » un jour, un homme riche est venu le voir pour proposer de lui fournir tout ce dont avait besoin la zawiyah pour fonctionner pendant une année. Abou Mouhammad Salih a répondu : « Je jure par Allah que je ne prendrai rien de toi et je ne veux plus que tu viennes me voir » Abou Mouhammad combattait les faux soufis de l’époque qui ne cherchaient que l’argent et n’avaient aucune science. Il disait : « on n’adore Allah que grâce à la science, si tu vois ton chaykh qui n’applique pas le Qour’an ou les hadiths, alors éloignes toi de lui » A l’époque, il y avait beaucoup de brigands en Tunisie et en Libye qui attaquaient les gens sur la route du hajj. Les savants du Maghreb avaient même donné une fatwah disant de ne pas aller au hajj à cause du danger auquel ils s’exposaient.
Abou Mouhammad a vu dans le rêve notre bien aimée dame ^aicha que Allah l’agrée qui lui disait : « demande à tes élèves d’accomplir le hajj. Il a donc choisi ceux qui parmi ses élèves étaient des guerriers et il a organisé le hajj. On appelait sa caravane , la caravane Salihi et les brigands en avaient peur. Par le fait qu’il combattait les faux soufis et qu’il avait contredit les fouqahas de l’époque, les gens ont commencé à le critiquer. Mais il a patienté.

(suite ci-dessous)
 
(suite)

Vers la fin de la dynastie Almohade, les portugais et les Ses élèves portaient toujours une chechia. Ils avaient une soubha et demandaient à s’isoler de temps en temps. Il leur demandait de répéter plusieurs fois dans la journée : ya Allah, ya Rahman, ya rahim . En effet, il raconte qu’ une fois, il était sur un bateau avec d’autres personnes . Il s’est produit alors une violente tempête au point qu’ils ont cru qu’aucun allaient en réchapper et qu’ils allaient tous couler. Abou Mouhammad dit qu’ à ce moment il s’est mis à dire : ya Allah, ya Rahman, ya rahim et que tous ceux qui étaient avec lui ont fait de même et la mer et le vent se sont calmés et que depuis ce jour, il n’a pas arrêté de faire ce dhikr. Il avait beaucoup d’autres dhikr dont ceux que l’on appelle aujourd’hui « wird tahsin » Bien qu’il ait acquis beaucoup de science, il continuait à aller visiter les savants de son époque, à leur demander conseils et à prendre la science d’eux. Car, disait -il : l’adorateur sans science est comme l’âne du moulin (c’est à dire qu’il tourne en rond). Il disait parmi les sciences que tu dois connaître, il y a : savoir que Allah existe, qu’Il n’a pas d’associé et ne ressemble pas à ses créatures ; connaître également les attributs de Allah et savoir que Allah n’est pas un corps car Allah ta^ala dit dans le Qour’an : sourat al ikhlas. Abou Mouhammad Salih a écrit beaucoup de livres dans lesquels il a expliqué les Noms et les Attributs de Dieu, mais aussi la croyance et le fiqh.
Tous les exemplaires de ses livres sont des manuscrits, ils sont conservés à la bibliothèque royale de Rabat. Le seul dou^a qu’il faisait aux gens qui venaient lui en demander était : « que Allah t’accorde le paradis et que tu sois détaché de la dounia ». A l’époque, les gens de toute la région de Doukkala venaient lui demander conseils pour toutes leurs questions et même sur les choses du quotidien : le mariage, les semences … ce que les savants ont dit à son sujet : – Ibnou Qounfoud disait de lui : « c’est un imam dans la science de la croyance ». il insistait beaucoup sur la croyance et il l’a propageait afin de ne pas tomber dans les innovations. -Abou Hassan al Ichbili (son nom signifie qu’il était originaire de Séville), le savant Malikiy a rapporté à son sujet : « c’était un savant et on a vu de lui beaucoup de prodiges » -Ibnou Fa’roun , un autre malikiy disait de lui : « c’est un grand chaykh du Maroc, un homme pieux, il combattait les innovateurs » -Al boussayriy l’appelait : le qoutb et il a écrit une poésie de 117 vers faisant son éloge et le décrivant comme un qoutb. Abou Mouhammad Salih a dit : après la croyance, il faut connaître le fiqh, faire le repentir, avoir la patience, être entre la crainte du châtiment de Allah et l’espoir de Sa miséricorde et ensuite s’en remettre à Allah et ne rien espérer de personne hormis Allah.
C’est cela le résumé de sa croyance. Certains disent qu’il est le chaykh de Moulay abdel salam ben Mechiche mais je doute de cette information car ils avaient tous 2 le même âge et je pense qu’ils le confondent avec Abou Mouhammad ibnou Salih ibnou Hirzim (Sidi Hrazem).

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Abdel Jalil bnou Wayhlan​

Abdel Jalil bnou Wayhlan est un faqih berbère malikiy, il était le chaykh de Sidi Bennour. Il a enseigné le fiqh pendant 30 ans à Aghmat au sud de Marakech, à côté de la tombe de Mou’tamid ibnou ^Abad. est le propre frère de Dhû Asbah Al-Hârith Ibn Mâlik Ibn Zayd auquel aboutit la généalogie de l’Imâm Mâlik Ibn Anas (l’Imâm de Médine).
Donc,Abdel Jalil bnou Wayhlan est lié à l’Imâm Mâlik par deux filiations La première, c’est par la doctrine (malikite) puisqu’il en est l’un des plus éminents représentants qui l’ont servi au Maghrib grâce à ses œuvres précieuses Sidi Abdel jalil était tellement pauvre qu il partageait avec sa femme le même morceau de tissu pour se couvrir, aller donner cours .Il n’a pu payer son loyer pendant dix années et un jour alors que le propriétaire lui réclamait son argent, il en fut très triste .
La nuit dans le rêve, il a eu la vision de Allah sans endroit ni comment et il Lui a dit : « ô Allah, je n’ai pas d’argent pour payer mon loyer ». Et il s’est réveillé juste après le rêve car il a entendu quelqu’un frapper à sa porte. Il a ouvert et une personne lui a donné de l’argent pour payer ses dettes. Un jour , le juge de Armett est venu voir le roi et lui a dit : « tu as vu l’innovation que fait Abdel jalil ? » Car quand Abdel Jalil sortait de al Joumou^a il ne rentrait à sa maison qu’au moment du ^asr. Ceci car les gens l’arrêtaient pour le saluer et lui demander des dou^as. Le roi a répondu : « tu n’as qu’à faire comme lui et tu verras si les gens t’arrêtent pour te demander des dou^as.
Sidi Abdel Jalil était un homme agrée et comme cela est rapporté dans le hadith, celui qui est agrée, les gens l’aiment. Un jour après sa mort, sa femme raconte : « vers la fin de sa vie, il ne faisait le woudou’ qu »avec de l’eau chaude.Une nuit, je me suis donc levée pour lui en chauffer mais je n’ai pas trouvé de feu. Je suis restée inquiète jusqu’à ce qu’une braise passe d’elle même sous la porte et arrive jusqu’à moi. Avec cette braise , j’ai pu allumer un feu. Puis, quand il a voulu commencer, il a crié : « qui a dormi sur le tapis de prière ? » je lui ai dit : « je ne sais pas » il a répondu : « j’ai vu dans le rêve le prophète s’approcher du tapis et le rejeter avec le pied, j’ai compris qu’il y avait des najaçahs dessus ». j’ ai donc réveillé les enfants afin de les interroger à ce sujet et l’un d’eux a avoué qu il avait dormi dessus et qu ‘une goutte d’urine s’était échappée de lui » . ^Abdel Jalil a dit que pendant pendant 30 ans il ne mangeait que peu.
Certains des gens de Armett ne l’aimaient pas et un jour ils ont voulu lui offrir une djelleba pour observer sa réaction et ainsi savoir si il était au courant de leurs animosité. ^Abdel Jalil a accepté la djellaba et l’a offerte à un mécréant. Ils sont alors venus lui reprocher son acte et pendant qu ‘ils le lui reprochaient, l’homme est venu pour faire les 2 témoignages.
Un jour, le gouverneur de Armett a fait un appel aux gens, il demandait à tous ceux qui habitaient à côté de la mosquée d’Armett de quitter les lieux car des travaux d’agrandissement de la mosquée étaient prévus. Le gouverneur demandait cela à tous les habitants sauf à Abdel Jalil. Quand il l’a su, il est sorti avec les autres. Le gouverneur a alors regretté sa décision et il a demandé aux gens de revenir. Mais ^Abdel jalil qui était malade a vu sa maladie s’aggraver et il est mort.

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Moulay Bouchaibe Reddad​

Moulay bouchaibe reddad est le chaykh de Abou Yazza( Moulay Bouazza) il est arrivé au stade de abdal qui est le degré juste avant al Qoutb. Il est mort à Azzemour en 561 H. Il apprenait le Qour’an aux enfants mais il redistribuait la rétribution financière qu’il recevait pour cette tâche par crainte de ne pas la mériter.
Il donnait toujours cours debout par respect pour le Qour’an. Un jour, moulay bouchaibe reddad a vu sa vache manger de l’herbe dans le champ du voisin, il s’est alors précipité pour enlever l’herbe avec sa main avant que la vache ne l’avale., puis a enfermé l’ animal 3 jours pendant lesquels il donnait son lait aux pauvres par crainte que ce lait ne provienne de l’herbe mangée dans le champ du voisin.
Un jour, son élève Abdel Khaliq bnou Yacin de Bridghar (région de Marakech) est venu lui emmener des raisins secs. Moulay Boucha^ib l’a interogé sur sa manière d’irriguer ses vignes et l’élève lui a expliqué qu’il avait un accord avec son voisin. Ils partageaient l’eau, ainsi un jour, c’est lui qui arrosait et le lendemain, c’était le voisin. Alors Moulay Boucha^ib lui a dit de reprendre ses raisins car il craignait que le partage de l’eau n’ait pas été totalement équitable.
Le gouverneur d’Azemmour était un homme injuste, il avait voulu tuer un groupe de gens de maniére arbitraire. Moulay Boucha^ib est donc allé le trouver pour lui ordonner le bien et lui interdire le mal mais le gouverneur n’a rien voulu entendre et l’a poussé sans ménagement. Sur le champ il fut pris de forte fièvre et de maux de ventre. Son entourage lui a rappelé qu’il avait eu ce qu’il méritait car il avait bousculé un waliy. A son tour, il a finalement compris et est allé voir Moulay Boucha^ib pour lui demander de le pardonner, il l’en a supplié et a renoncé à exécuter le groupe d’innocents.
En Andalousie, se trouvait les membres d’une famille emprisonnée, leur parenté d’Azemour est venue demander de l’aide à moulay bouchaibe . Il leur a fait des invocations et le jour même, les prisonniers ont été libérés par sa barakah. Moulay bouchaibe reddad avait un Mouhaddin personnel qui venait lui crier dans les oreilles pour lui annoncer l’entrée de chaque prière obligatoire.

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En effet, quand il entrait dans une prière surrérogatoire, il était tellement concentré dans son adoration qu’il se détachait totalement de son environnement au point qu’il ne voyait , ni n’entendait plus rien. Pendant ses prières, il pleurait si longuement que l’emplacement en était tout mouillé. Un jour pendant un cours où il incitait à faire des aumônes aux pauvres, un homme s’est levé et a déclaré qu’il était pauvre , qu’il avait des enfants et n’avait pas d’argent pour subvenir à leurs besoins. Moulay Boucha^ib s’est tourné vers son élève et lui a demandé : « vas lui donner 5 dinars de ton argent personnel ». l’élève n’en a donné que 3 sur les 5 que le Chaykh avait demandé mais l’homme pauvre était très content car cela repésentait déjà une belle somme.
C’est à ce moment qu’un homme venu de Malaga pour le commerce s’est présenté chez Moulay Boucha^ib. Il lui a expliqué qu’il était commerçant, qu’il avait de l’argent mais que la maladie l’empêchait de retourner chez lui car il ne pouvait se déplacer ni par mer, ni sur terre. Il cherchait à savoir si le chayKh avait un élève de confiance qui pouvait s’occuper de son commerce le temps de sa guérison. Moulay Boucha^ib a demandé au même élève de prendre en charge le commerce de cet homme . Au terme de son engagement, l’élève remit 600 dinars de gains au commerçant qui lui en reversa la moitié comme salaire , soit 300 dinars. Moulay Boucha^ib s’est alors retourné vers lui en demandant : combien as-tu donné à l’homme à qui je t’avais demandé de donner 5 dinars ? l’élève a répondu : « mes enfants n’ont rien à manger, c’est pour cela que j’en ai donné 3 seulement » Moulay Boucha^ib a alors dit : « tu ne t’en remets pas à Allah, si tu le faisais, tu gagnerais plus ». Des savants ont voulu le tester ; ils savaient que par habitude , il faisait toujours 2 raka^as avant de s’asseoir. Alors ils ont installé beaucoup de tapis dont un seul n’était pas souillé par la najaçah et ils ont pu remarqué (et cela à plusieurs reprises) qu’il choisissait toujours le tapis propre pour faire sa prière. Un jour, un de ses élèves a voulu passer la nuit au bord de la rivière, c’était une nuit d’hiver, très froide. Soudain il entendit un homme parler, il s’approcha, c’était Moulay Boucha^ib en train de se laver et de parler avec sa nafs. Il disait : « tu as vu, tu veux que je fasse at tayammoum car je suis djounoub mais le feu de l’enfer est plus dur que le froid ». L’élève a rejoint le chaykh , lui a préparé un feu pour le réchauffer et lui a demandé pourquoi il agissait ainsi. Il a répondu : « cette nafs, elle veut ma perte ! » Moulay bouchaibe reddad est mort en 561.
Il a vécu à l’époque de al Qadiy^yad, Ibnou Rouchd ( le grand père) … la période que l’on a appelé la période en or à cause de la grande quantité de savants qu’elle a connue. C’était un homme pieux, on l’appelait As saariyah ( le poteau) car quand il faisait la prière, il ne bougeait pas et récitait dans une raqa^ah l’équivalent de Sourat al Baqarah en se détachant totalement du monde extérieur, au point de ne plus rien entendre.

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Mounia bint Maymoun Doukalliy​


Le chaykh Abou Yaqoub ibni Ziyyat qui a écrit le livre intitulé : « At Tachawouf » raconte : « je l’ai visitée et je n’ai vu que des os sans chair. Parmi ses karamah, il témoigne qu’elle entendait le adhan pour chaque prière ; et cela où qu’elle se trouve et qu’elle continuait à l’entendre tant qu’elle n’avait pas accomplit son obligation. Un jour, alors qu’elle n’avait pas d’argent et qu’elle avait faim, elle a fait la prière du doha et pendant qu’elle l’accomplissait, elle a senti quelque chose bouger sous le tapis. Elle a alors imaginé que c’était un serpent ou un autre animal. Quand elle l’a soulevé, elle y a trouvé de l’argent. Elle s’est alors prosternée et a dit : « ô mon dieu je n’ai pas besoin d’argent ! » ; le chaykh dit que lorsqu’elle s’est relevée, il a regardé à son tour sous le tapis mais il n’y avait plus rien.


Une fois , alors qu’elle était invitée chez un commerçant, elle a senti que son cœur se serrait quand il lui a présenté le repas, elle ne l’a pas aimé, n’a pas eu envie de le manger, mais pour faire plaisir à son hôte, elle a avalé un morceau. Elle a raconté que pendant les 3 jours suivants, elle n’a pu faire aucun dhikr , ni aucun acte surérogatoire. Elle avait entendu quelqu’un lui dire : c’est comme cela qu’on fait avec les gens qui mangent la nourriture illicite après avoir eu la certitude qu’elle était illicite. Cela, car le repas avait parlé et lui avait dit de ne pas le manger car il était illicite.
A une autre occasion, je suis venue la voir ; elle m’a annoncé que la veille était venu chez elle ^Ayssa bnou Moussa, un waliy de Safi et que quand il avait fait sa prière la nuit, elle avait vu une lumière entrer par la fenêtre. Au fond de moi, je me suis dit : « comment cela, un jeune waliy vient chez elle alors qu’elle est seule ? ». C’est alors qu’elle a cherché après son neveu , et lui a demandé : « n’est-ce pas que tu as dormi chez moi hier ? » et son neveu a répondu par l’affirmative.
Le chaykh Abou l ^Abbas al Azdi al Basti a dit : j’ai visité la mosquée de Sidi Chakkir ( les gens disent sidi Chikr) et j’ai trouvé dans cette mosquée Mounia Bintou Maymoun, elle s’est approchée de moi et m’a dit : « c’est la première fois que je visite cet endroit et j’avais très envie de te voir ici et de discuter avec toi. Je sais que c’est le signe que je dois me préparer pour mourir ». Le chaykh al Azdi a rapporté qu’en effet, quand elle est rentrée à Marrakech, elle est tombée malade de la maladie de sa mort et est décédée peu après. Pendant leur rencontre , elle lui a expliqué que chaque année dans cette mosquée, l’habitude des waliys est de s’y retrouver à une date précise pour faire du dhikr . Cette année là, 1000 femmes waliyyates avaient assisté à l’assemblée. (Cette habitude de se rassembler dans cette mosquée perdure jusqu’à nos jours.)
Ibnou Ziyyat a dit : « j’ai visité sa tombe et j’ai vu une grande lumière en sortir ! »

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Youssef Ibn Tachfine​


Youssef Ibn Tachfine est un berbère sanhadjienne des Lemtouna, dont le berceau était dans l’Adrar. Les Lemtouna, nomades, parcourent surtout les régions désertiques qui s’étendent des oasis du Sud marocain au pays subsaharien. En 1048, les Lemtouna se coalisent sous l’impulsion d’un prédicateur malékite, Abdallah Ibn Yasin, et d’un chef local, son cousin Abou Bakr ben Omar, et fondent le mouvement almoravide. De ce mouvement est issue la dynastie almoravide. Youssef Ibn Tachfine, 3e imam et le 1er sultan des Almoravides, il règne de 1061 à sa mort en 1106.
Vers 1070, il fonde Marrakech6, qui devient la capitale de l’Empire almoravide ainsi que de plusieurs dynasties qui lui succèderont. C’est à partir de cette ville qu’il mène ses campagnes, notamment en péninsule Ibérique. En 1086, à la demande d’al-Mu’tamid ibnou Abade, Youssef Ibn Tachfine, alors sultan de la dynastie almoravide, vient en Espagne pour l’aider à affronter Alphonse VI, qui a envahi Saragosse. Il bat Alphonse le 2 novembre 1086 à Sagrajas (az-Zallàqa) avant de se retourner contre al-Mu’tamid. Il s’empare de Séville, de Grenade, d’Almeria, de Badajoz et finalement destitue al-Mu’tamid en 1091, l’envoyant en exil au Maroc, où il mourra quatre ans plus tard à Aghmat. Youssef occupe alors tout le territoire d’al-Andalus. Il jette son dévolu sur Valence, dont le futur roi, Rodrigo Diaz de Bivar, plus connu sous le surnom de Cid Campeador, se trouve à Saragosse.
En octobre 1092, une poignée d’éclaireurs almoravides arriva sous les murs de Valence. Ibn Djehaf (Cadi), membre d’un haut lignage yéménite, porté par la foule partisane, prit le pouvoir dans la ville après avoir fait assassiner al-Qadir. Rodrigo, qui séjournait alors à Saragosse, vint mettre le siège devant Valence et reprit la ville en juillet 1093. Youssef capitule momentanément, partant chercher des renforts avant d’envahir à nouveau Valence. Habileté politique ou mentalité de guerrier, Rodrigo, ne semble pas avoir aspiré à y exercer directement le pouvoir. Il laissa le soin de gouverner la ville à Ibn Djehaf, la veille encore insoumis, et se contenta, installé dans le château de Cebolla (Puig), de percevoir l’impôt. Rodrigo imposa un nouveau siège, extrêmement sévère, à la ville en juillet 1094. Après avoir vainement attendu un dernier secours, Valence, décimée par la faim, capitula le 15 juin 1094. Les conditions de l’occupation furent d’abord clémentes. On respecta la propriété des biens et la liberté du culte, les armées chrétiennes restèrent extra-muros, l’impôt fut habilement limité, comme le faisaient, au fur et à mesure de leur progrès, les Almoravides, à la dîme coranique. Rodrigue lui-même prit demeure dans le faubourg de l’Alcudia. Le Castillan renforçait néanmoins considérablement sa présence et il s’institua en outre juge suprême des Valenciens. Les choses s’aggravèrent après une nouvelle offensive almoravide, en octobre 1094.
L’ennemi vaincu, les chrétiens durcirent le régime d’occupation à proportion du péril. Ibn Djehaf, traduit en justice pour l’assassinat d’al-Qadir, fut brûlé vif. Les musulmans, à l’exception de quelques notables, durent s’installer dans les faubourgs tandis que les chrétiens se logeaient dans les murs. L’armée almoravide arrive jusqu’à Lisbonne la même année. En 1098, Youssef est nommé Prince des musulmans, Défenseur de la foi et Envoyé du commandeur des croyants. En 1102, il conquiert à nouveau Valence, le Cid étant mort depuis 3 ans, battant sa femme Chimène, ainsi que la partie septentrionale d’al-Andalus. Son expansion s’arrête alors à la vallée de l’Èbre. Il nomme son fils Ali héritier du trône.
Youssef meurt en 1106. Son mausolée se trouve à Marrakech au Maroc, près de la mosquée Koutoubia. Il était un homme pieux il demandait l’avis des savants avant de prendre n’importe quelle décision. Il etait détachait de la vie d’ici bas il mangeait le pain d’orge avec le lait fermenté et il s’habillait de lainemausolee-tachfine-large.jpg
 

Ibnou Alarif​

Ibnou Al^arif est un faqih malikiy du 6ème siècle né à Tanger. Son nom nous informe que son père était gardien de nuit. C’était un homme détaché de la dounia, qui avait un très bon comportement. Les gens aimaient sa compagnie, surtout ceux qui recherchaient la science.
Il s’était installé dans la région de Alméria, les gens l’aimaient et il avait beaucoup de disciples. Un jour, tellement il avait de disciples, le juge de Alméria a fini par éprouver de la jalousie envers lui. Ce juge est allé voir le roi de l’époque à Marakech qui n’était autre que ^Aliy ibnou Youssouf bnou Tachaffin et pour semer la zizanie, il a prétendu que ibnou ^arif enseignait le livre : ihya ‘ouloumi d din de Abou Hamid al Ghazali. En effet, le roi et les savants de l’époque avaient décrété l’interdiction de ce livre du fait qu il contenait des hadiths matrouk et même certains très faibles. Les savants voulaient à tout prix éviter que les hadiths da’ifs et matrouk se propagent entre les gens et avaient de ce fait ordonné que le livre soit brûlé. Le roi a demandé au gouverneur de la région de l’emmener de Alméria à Marakech. Le gouverneur est venu avec ses soldats et il l’a fait attacher. A ce moment là, Ibnou ^Arif a fait un dou^a contre lui, il a dit : « ô toi gouverneur qui m’a fait peur en m’attachant, que Allah t’emprisonne et que tu sois attaché à ton tour ».
Par la suite, des pirates ont attaqué le navire sur lequel ils voyageaient. Ils ont pris le gouverneur comme prisonnier et ont relaché Ibnou ^Arif à Sebta. Dix jours après, le roi a fait envoyer un messager pour présenter des excuses à ibnou ^Arif, lui annoncer qu’il était libre et pouvait vivre en paix. A cela, ibnou ^Arif a répondu : « puisque le roi voulait me voir, je vais y aller » A son arrivée à Marakech, le juge de Alméria lui a fait mettre du poison dans son repas et il en est mort. Il avait pris soin auparavant de s’informer des plats qu il aimait et lui avait fait préparer des aubergines. Quand le roi a su que Ibnou ^Arif avait été empoisonné, il a exilé le juge dans la région du Souss et a demandé à son gouverneur local de l empoisonner comme le juge l’avait fait avec Ibnou ^Arif. Ibnou ^Arif est enterré au milieu de la ville de Marakech, sa tombe est connue près de la tombe de cadi Ayyad. Il ne figure pas parmi les 7 walliys de Marakech et pourtant c’est un grand savant et un grand walliy du Maroc. Parmi ses élèves on note : – Abou bakr Ibnou l Khayr, al hafidh, celui qui a écrit Al Fa’ssah qui est un livre très répandu chez les malikiyyas. – al hafidh Abou l Hassan Aliy Ibnou Ghalib qui est un des maîtres de abou Madian dans le hadith. Parmi ses prodiges : Un jour, son frère et un de ses amis voulaient assister à un de ses cours. L’ami du frère a dit : « on fait le woudou’ avant de rentrer voir le chaykh ». Son frère a répondu : « on fait le woudou’ par recherche de l’agrément de Allah » ; quand ils sont rentrés, Ibnou ^Arif leur a annoncé : « il a raison celui qui a dit q on fait doit faire le woudou’ par recherche de l’agrément de Allah. C’est lui qui a fondé l ‘école de tassawouf de Alméria. Elle est à l’origine de la tariqah Chadliya. A la question qui lui a été posée : « à quel moment sait on qu’on est devenu mourid ? », il a répondu : c’est lorsque la personne arrive à marcher sur l’eau, qu’elle peut se déplacer à grande vitesse d’un endroit à un autre et que ses dou^as sont exaucés ». A ce moment là, les personnes dans l’assemblée se sont alors exclamées : « on est loin d’être tes élèves ! »
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Moulay Ali Boughaleb​

Moulay Ali Boughaleb, saint patron de la ville d’al-Kasr al-Kabir. Le cheikh d’Abou Madian Alghawte. « Né pendant la première moitie du 12ème siècle dans la ville de Shilb en Andalousie occidentale, Moulay Ali Boughaleb dont le nom complet est Abou al-Hassan Ali Ibn Khalaf ibn Ghaleb al –Ansari al- chilbi, paraît être issu d’une grande et riche famille andalouse.
Après avoir été licencié dans la Charia et les sciences de la langue arabe dans sa ville natale, il partit à Cordoue (Cordoba) où il fut licencié dans les sciences de mathématique par le grand savant et mathématicien andalou Abou al-Abbas Ahmed ibn Otmane al-Shilbi. Voyageant d’une université à l’autre et d’une discipline à une autre en quête de savoir et de connaissance, Moulay Ali Boughaleb allait finalement entrer en contacte avec les grands soufis andalous ibn Al-Arif et Abou al-Hakam al-Lakhmi qui ont exercé une grande influence sur la pensée et la personnalité de notre homme. On raconte que Moulay Ali Boughaleb aurait pu donner en charité une grande fortune qu’il a héritée de son père. Aimant le voyage dans la terre du dieu, Moulay Ali Boughaleb émigra vers le Maroc dans la deuxième moitie du 12ème siècle juste avant la chute de la ville de Chalab (1190). Si on ignore les raisons pour lesquelles notre homme avait émigré son pays, les historiens , relatent qu’il s’est installé tout d’abord dans la ville de Fès où il avait enseigné à l’université al-Karawiyin où il était devenu un fakih éminent parmi les fahiks de Fès.
Dans une date que nous ignorons, notre homme quitta, pour des raisons incompréhensibles, la ville de Fès pour s’installer dans la ville d’al-kasr al-Kabir où il devint imam de Khotba et enseignant dans la grande mosquée. Moulay Ali Boughaleb allait passer le reste de sa vie dans la ville d’al-Kasr al-Kabir à enseigner et répondre les valeurs de bien faisances entre les habitants de la ville. Il habitait près de la grande mosquée où il possédait une maison dont les restes sont encore présents.
Après sa mort, il fut enterré dans son verger qu’il avait donné dans sa vie en Wakf pour y aménager un cimetière au nord de la ville. Pour ses œuvres et son comportement, le saint marabout Moulay Ali Boughaled est devenu saint patron de la ville d’al-Kasr al-Kabir. Son mausolée qui fut érigé, probablement, pendant le 13ème siècle est devenu le siège officiel où on célèbre les manifestations religieuses et spécialement la naissance du pophète, réception des pèlerins, pratique de la circoncision »…

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Moulay Bouazza, Cheikh d’Abou Madiane​


Sa terre d’origine est : djabal Irroujan ( nom berbère) et il y est enterré. il est mort à l’âge de 130 ans, il avait le degré de qoutb ainsi que : Ahmed Riffa^i, Abdelkader al Jilaniy .
Ainsi, tous 3 sont de la même époque. Abou Médienne ( le plus grand walliy du maghreb ) a dit de lui : j ai rencontré, lu, ou entendu l’histoire de beaucoup de walliy mais je n’en ai pas trouvé comme celle de Abou Yazza Abdel Abbas al azdi a dit : « ses prodiges sont connus( il ne les cachait pas), j’ai voulu en faire un livre, mais j’ai eu peur que les gens ne me croient pas » Abou Yazza a dit : « pourquoi ces gens ne croient pas aux prodiges des awliyas, si j’étais à côté de la mer, je leur montrerai comment je marche sur l’eau » Un homme qui niait les prodiges est venu le voir pour le tester. :Abou Yazza a compris cela et il lui a dit : pourquoi lorsque ton frère part en voyage, tu viens voir sa femme et tu fais la fornication avec elle ? l’homme avait sa réponse et il est repartis.
Un jour, il a reçu une lettre de son chaykh de tariqah (Abou Chouaîb dit Moulay Bouchaîb) qui lui disait : pourquoi dévoiles tu les gens ? bou Yazza a répondu : je jure par Allah que j’ai eu l’ordre de le faire, sinon jene l’aurai pas fait. Abou Yazza a dit : j’ai travaillé, c’est à dire : j’ai été le serviteur de 40 walliys.
Un jour , un homme a emmené une grande quantité de raisins secs ( le plein des 2 paniers que peut porter un âne) et les a vidé dans la maison de Moulay Bouazza. le mouhaddin de moulay Bouazza est alors venu et lui a demandé: s’il te plait, peux tu parler a moulay bouazza, il est ignorant et en plus il dévoile les gens ! Aprés cette phrase, il n’a plus pu parler. Moulay bouazza est entré, il a commencé a lui masser la gorge et lui a dit : »je n’ai appris ce que Allah m’a prédestiné d’apprendre » et le mouhaddin a craché la sangsue qui bloquait sa gorge. moulay bouazza a continué a le masser en répétant : je n’ai appris que ce que Allah m’a prédestiné d’apprendre. Le mouhaddin a demandé pardon mais il lui a dit : pourquoi tu demandes pardon ? c’est vrai, je suis ignorant ! ( il ne connaissait que son minimum nécessaire, Al Fatiha et les mouhawidatayn.
Beaucoup de ^oulamas ont dit qu’il ne mangeait que la farine des belhout , et des herbes mais qu’il donnait à ses visiteurs de la viande et du miel. Au début de son parcours, il travaillait chez les gens comme serviteur et faisait cuire 2 crêpes : une pour lui et une pour la personne qui s’occupait de la mosquée. Un jour, un homme est venu à la mosquée pour lui aussi s’occuper de la mosquée, il lui a alors donner sa crêpe (c’est aimer les autres plus que sa nafs) et lui s’est contenté de plantes.
Un ^alim nommé Al Bagy (en Tunisie) est venu le voir, il l’a vu en train de manger 2 petits morceaux de pain tout en parlant à sa nafs. Il lui disait : « je n’ai que ça pour toi » Le jour il travaillait et la nuit, il montait dans les montagnes, là ou l’on trouve les scorpions, les animaux sauvages comme les lions pour y faire ses adorations surérogatoires.

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Il revenait pour voir ses compagnons et les réveiller pour le fajr et eux se demandait : « mais comment sait-il que le fajr est rentré ? car il n’y avait ni trou, ni ouverture dans sa mosquée. ils allaient vérifier et c’était bien vrai. Abou Médienne a dit : « je suis partis de Fez avec plusieurs ^oulamas pour le voir et voir ses prodiges. Abou Yazza était venu à notre rencontre. Il nous avait trouvé à côté d’une forêt, et un lion a sauté sur le cheval d’un des ^oulamas. Abou yazza a tiré les oreilles du lion et lui a dit : en ma présence tu fais ça ? Il leur a alors dit de monter sur lui, seul Abou Médienne a osé. Abou Yazza a dit : je suis resté 20 ans dans les montagnes de Tilmid (au sud de Marakech) et les gens m’appelaient : ô toi le propriétaire de al ^acir ( il en avait toujours avec lui). Puis je suis descendu par les côtes vers la mer, j’y suis resté 18 ans et les gens m’appelaient : ô toi , le mangeur de belhout. Un jour, il est passé à côté d’une femme aveugle, qui en plus avait mal aux yeux. Il a passé sa main sur ses yeux et Allah lui a rendu la vue.
Des gens sont venus le voir pour le blâmer en cela, car ils lui reprochaient de toucher les femmes quand elles sont malades. Ils n’ont trouvé que Abou Médienne qui leur a dit : « vous emmenez vos femmes chez les médecins chrétiens et juifs pour les guérir, alors que ce n’est pas sur qu’elles vont guérir et vous ne parlez pas tout en sachant qu’ils les touchent bien sur. et quand Moulay Bouazza les touchent et que c’est sur qu’elles vont guérir, alors vous pleurez !!!! » Plus tard , alors qu’il rentrait dans sa mosquée, à des gens venus pour lui rendre visite, il dit : « sortez, venez voir quelque chose qui va vous surprendre ! » et ils ont trouvé les ânes des visiteurs en train d’attendre avec des lions. Un jour , un ^alim est venu le voir pour voir ses prodiges, il s’agissait de Ibnou Assahir (celui qui fait fondre l’or et l’argent). Il lui a dit de sortir pour aller faire le woudou loin des maisons. Alors qu’ils s’étaient séparés, les lions ont attaqués le ^alim mais Abou Yazza les a frappés avec son bâton pour les faire fuir. Sur la route du retour, Abou Yazza a ramassé une herbe pour la manger, puis s’est retourné vers le ^alim et lui a demandé : « que pensez vous , vous les ^oulamas de celui qui mange les plantes ? La ^alim a répondu : « celui qui mange les plantes chasse les lions » Dans une période de sécheresse, les gens sont venus pleurer auprès de lui, alors il a pris sa tagiya (chechiya) et l’a jetée à terre en disant : que suis-je pour que les gens viennent me demander de l’aide ? je ne suis qu’un petit esclave !. A ce moment, la pluie s’est mise à tomber alors que le ciel était bleu et qu’il faisait beau. Le faqih Abdou al Abbas al azdi est venu pour le voir de Sebta (environ 800 km).

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Au moment de son départ, Abou Yazza lui a donné un mouton. Le faqih a dit : « comment vais-je faire pour le transporter jusqu’à Sebta ? Alors Abou Yazza a frotté la bouche du mouton sur mon âne et le mouton s’est mis à suivre l’âne comme si c’était sa maman et je jure par Allah que quand le mouton rencontrait un troupeau, il restait manger avec eux un instant puis il me rejoignait en courant et cela jusqu’à l’arrivée à Sebta. Abou Yazza a dit que la femme de Moulay Bouchaîb avait demandé a avoir une femme pour l’aider dans le travail de la maison. Mais comme Moulay Bouchaîb était pauvre, il ne pouvait pas, alors Abou Yazza a dit a son maître : « moi, je travaillerai pour toi ». Il travaillait la nuit et le jour , on ne le voyait pas. La femme de Moulay Bouchaîb a commencé a avoir des doutes, elle est venue en cachette et a vu le mortier tourner tout seul pendant qu’une personne faisait la prière à côté. Elle est donc allée voir son mari et a demandé : qui travaille pour moi ? Quand elle a su que c’était Moulay Bouazza, elle a commencé a pleurer et a annoncé qu’elle s’occuperait désormais de la maison toute seule. Moulay bouazza a dit à Moulay Bouchaîb : pourquoi lui as-tu dis ? je veux rester à ton service jusqu’à ma mort ! Un savant est venu visiterAbou Yazza, il l’a vu en train de toucher une femme malade; Ce ^alim s’est énervé , il voulait partir. Moulay Bouazza lui a dit : reste, je ne t’ai pas donné l’autorisation de partir ! Mais l’autre est partis et il s’est perdu. pendant une semaine, il a cherché sa route . Il a dit : » j’en suis devenu aveugle » Le sultan de cette époque tuait les gens qui ne faisaient pas la prière à la mosquée. Les soldats du Sultan ont fini par l’attraper, il était à côté d’une mosquée et ne la voyait même pas. Au moment ou les soldats ont voulu le tuer, Moulay Bouazza a dit : « faites un dou^a pour votre frère, que Allah le protège du coup de sabre ! » A ce moment là, un soldat est venu voir le sultan et lui a dit : » cet homme est un ^alim, je le connais » Il a donc été libéré, il est repartis chez Moulay Bouazza et s’est repenti devant lui.
Un autre jour, un homme est venu le voir. L’âne de cet homme avait mangé le blé de la terre de Moulay Bouazza et il était en train d’agoniser. C’est alors que Moulay Bouazza a craché dans la bouche de l’âne et il s’est mis debout Un autre ^alim Mouhammad Zannati est venu, lui aussi pour vérifier se prodiges. Il décide pour cela de faire des actes en cachette afin que personne ne le sache. En marchant, ils trouvent des raisins et se dit : ô , j’aimerai que le chaykh mange ces raisins. Ensuite, ayant pris une somme d’argent, il la partage en 2 et se dit qu’il y a une partie de cet argent pour lui et l’autre pour Moulay Bouazza. Puis il trouve un serpent noir , veut le tuer mais il part en un éclair. Enfin, il rencontre une femme qui lui confie une somme d’argent pour qu’il la remette à Moulay Bouazza .
Quand il arrive, il trouve Moulay Bouazza en train de faire la prière. A la fin de sa prière, il lui dit : tu es venu pour me tester ? tu n’as pas trouver des raisins et tu t’es dis : je voudrai que Moulay Bouazza les mangent ! tu as aussi trouvé un serpent, c’était un jinn Musulman. Ensuite il lui demande de lui donner l’argent, le ^alim lui donne alors la somme que la femme lui avait confiée mais moulay Bouazza lui réclama la somme qu’il avait partagé. Alors le ^alim lui a embrassé la main et lui a affirmé que son cœur s’était maintenant apaisé. Moulay Bouazza était un homme noir, grand de taille, avec une forte voix Le jour de sa mort, il a convoqué son fils qui était un buveur d’alcool , et faisaient beaucoup de péchés. Son fils, par honte n’a pas voulu venir mais ils l’ont emmené de force pour voir d=son père à la fin de sa vie. Moulay Bouazza a craché dans sa bouche, son fils s’est repentit et a atteint la sainteté. Les gens ont vu Moulay Bouazza voler dans le rêve après sa mort. A la question : comment as-tu fais pour atteindre ce degré ? il a répondu : « je donnais à manger aux pauvres »

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Moulay boussellham​


Le chaykh abou said al misriyy (Egyptien) connu sous le nom de Moulay boussellham est parmi les grands et les plus anciens saints du Maroc. Sa tombe est dans la ville qui porte son nom .il est venu de l’Egypte car il avait hérité un terrain de dattiers de bonne qualité ; le gouverneur de l’époque a voulu l’acheter mais Moulay Bousselham n’avait pas accepté de lui vendre. Le gouverneur lui a pris de force. suite à cela il a décidé de quitter l’Egypte, et il s’est installé au Maroc car il savait que Moulay Idris en était le roi.( c’était vers la fin de son reigne ) Beaucoup de savants ont témoigné de sa sainteté. Il est mort en 340 et quelques poussières ( sur sa tombe était marquée la date de sa mort et sur la plaque tombale était marqué en lettres dorées : des pirates ont volé cette plaque et abou abdoul Lah mouhammad al fassi a dit : « je ne me rappelle pas du 3ème chiffre mais ce qui est sûr , c’est que cela ne dépasse pas le 7.
Donc ce qui est sûr, c’est que Moulay bousselham est mort au 4ème siècle. Comment les gens osent dire qu’il a participé à la guerre dite « des 3 rois » ? (oued al makhazine) sachant que cette guerre s’est déroulée à côté de ksar al kébir car comment vont-ils alors expliquer qu’il est enterré à côté de la mer ?tous les savants et les historiens sont unanimes qu’il est mort au 4ème siècle. Il y a un indice qui montre qu’il a habité à oued zem car Moulay abdoul- lLah ach charif al wazani (un savant) a affirmé avoir vécu dans la maison ou avait habité Moulay bousselham avant et ce chaykh a vécu avant la guerre de oued al makhazin.

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Abdul Al-wâhid Ibn ‘âshir​


Abdul Al-wâhid Ibn Ahmad Ibn ‘Ali Ibn ‘âshir Al-ansârî (d’origine médinoise puis andalouse), naquit en 990 de l’hégire (1582), il vécut à Fès et mourut en 1040 de l’hégire (1631). Il était juriste, savant pieux et vertueux, il apprit le Coran de l’Imâm Abî Al-‘abbâs Ahmad fils du juriste Sidi ‘Uthmân Al-lamtî, il apprit les sept lectures (al-qirâ’t) de l’Imâm Abî Al-‘abbâs Ahmad Al-kafîf puis de l’Imâm et savant Abî ‘Abdillah Muhammad Al-sharîf Al-marrî at-tilimsânî. Il apprit la grammaire de plusieurs grands savants de son temps comme le Mufti de Fès : Abû ‘Abdillah Ibn Al-qâsim Al-qassâr Al-qaysî et l’Imam Ibn Al-qâdî… Il prit les sciences du hadîth de l’Imâm Al-qassâr, de l’Imâm Ibn ‘azîz, de l’Imâm Ibn Al-qâdî, de l’Imâm Safiyy Ed-dîn Muhammad Ibn Yahyâ Al-‘Izzî Al-shâfi‘î en orient (lors de son pèlerinage en 1008 de l’hégire) et de beaucoup d’autres. Il étudie le Muwatta’ de l’Imâm Mâlik avec l’Imâm Sidi Abî ‘Abdillah Muhammad Al-jinân, et Shamâil At-tirmithî avec l’Imâm et Shaykh Sidi Abû Al-hasan ‘Ali Al-btîwî.
Il avait accumulé des connaissances en science du Coran, en grammaire, en interprétation du Coran, en logique, en mathématique, en Usûl et en plusieurs autres disciplines. Parmi ses disciples et élèves les plus connus : Abû ‘Abdillah Muhammad Ibn Ahmad Mayyâra (auteur du « Ad-durr Ath-thamîn wa al-mawrid al-mu‘în : sharh al-murshid al-mu’în ‘alâ ad-darûrî min ‘ulûm ed-dîn » qui commente et explique généreusement le matn d’Ibn ‘âshir), le Shaykh ‘Abdelqâdir Al- fâsî, Abu Al-‘abbâs Ahmad Ibn ‘Ali As-sûsî… l était un ascète, un mudjâhid et un soufi pieux.Parmi ses ouvrages : « le matn : Al-murshid al-mu‘în ‘alâ ad-darûrî min ‘ulûmi ed-dîn » : qui eut un succès important au Maghreb où il fut appris et récité dans les assemblées et dans les mosquées, « Tanbîh Al-khillâni fî ‘Ilmi rasmi Al-Qur-ân », « ’Ilmu Ar-rub‘i al-majîdi », « shifâu al-qalbi al jarîhi fî sharhi burdati al-madîhi » et d’autres…Tombe-Ibn-Achir-fès.jpg
 

Moulay Idrîs II​

Moulay Idrîs II il est Idrīs ben Idrīs ben `abd allah ben al-Hasan]) né à Walili (Volubilis) au Maroc deux mois après la mort de son père en 793. En effet, à la mort d’Idrîs Ier, sa femme Kenza (fille du chef de la Tribus bérbère des Awarbas), était enceinte et ce n’est que 2 mois plus tard qu’elle mit au monde un garçon qui reçut le nom d’Idrîs. Rachid, le serviteur d’Idrîs Ier qui l’avait accompagné dans son exil depuis Bagdad jusqu’au Maroc, va s’occuper de son éducation, va lui emmener les meilleurs savants pour l’apprentissage de la science.
Ainsi Moulay Idrîs II grandit sous la protection de Râchid, de sa mère et des berbères. A onze ans, il était déjà devenu un vrai soldat, un vrai dirigeant et il avait atteint le niveau de Moufti. À onze ans il fut donc proclamé héritier du pouvoir de son père et en exerçait pleinement les fonctions, (avant l’avènement de ses onze ans, c’est le compagnon de son père Rashid qui en assurait la responsabilité) Le nombre de ses soldats grandissant, il a demandé à ses conseillers de trouver un endroit agréable pour construire une ville et en a donné la description : beaucoup d’eau, d’arbres et que son climat soit sain … Ainsi Fès a été construite.
Quand il en eu fini la construction, Moulay Idrîs II a invoqué Allah en demandant que cette ville soit celle de la science et des savants. Son invocation a été exaucée car peu de temps après Fatima al fihriya y a construit la mosquée de Qaraouiyine. Prestigieuse université qui a connu beaucoup de savants au point qu’il a été dit qu’il n’y a pas un savant du Maghreb qui n’y soit passé. Idriss II imposa sa souveraineté sur tout le Maghreb El Aqsa. Il forma un corps d’élite de plus de cinq cents guerriers aguerris. Ceux-ci contribuèrent à établir son autorité et à conquérir de nouveaux territoires. Le royaume s’agrandit à vue d’œil. Il agrandit Fès.
En 814 (199 de l’Hégire), comme son père, il marcha sur Tlemcen pour combattre les khawaridjes. Il se maria là-bas avec une descendante du prophète comme lui. Il y séjourna trois années et rebâtit la mosquée. Idris II a unifié le maroc, supprimé le kharidjisme et s’est retrouvé à la tête d’un royaume qui s’étendait de Souss El Aqsa jusqu’au Chélif. Il eut douze enfants mâles: Mohammed, Abdoullah, Aïssa, Idriss, Ahmed, jaâfar, Yahia, Qassim, Omar, Ali, Daoud et Hamza. Idriss II mourut accidentellement en 828 (213 de l’Hégire), à l’âge de trente-six ans car il avait avalé de travers un grain de raisin. N’ayant pas eu le temps de préparer sa succession ses fils se sont disputés pour le pouvoir et ce fut la cause principale de la chute de la dynastie Idrisside. Signalons que al Qaçim a choisi le chemin du tassawouf, il est enterré au sud de Tanger Vers 1458, son tombeau, que l’on croyait jusque-là à Walili avec son père, fut découvert dans la médina de Fès. En effet, en rénovant sa mosquée, les ouvriers ont creusé et ont retrouvé son corps intact.
Note : Rachid est enterré près de la tombe d’Idriss 1er, il lui est toujours resté fidèle, car aimant les descendants du prophète.

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Sidi Rahal Al boudali​


Zemrane est une tribu arabe de la branche banu Mâaqil comme sa voisine Rhamna, la tribu Zemrane est remontée du Sahara à l’époque de la dynastie Saadienne qui a mobilisé les tribus arabes du Sahara afin de libérer le littoral marocain de la présence portugaise. Leur presence dans cette zone date du XVIIIe siècle quand le roi de l’époue l’a installé à la place de la tribu Ouled Bou Sbâa chassée au Sud. La ville abrite la zaouia (centre spirituel) d’un saint homme du nom Sidi Rahal (le saint voyageur).
Le saint homme a vécu fin XVe début XVIe siècle, il a joué un grand rôle dans la région en tant que juge entre les tribus, on lui attribut la reconciliation entre les deux célèbres frères Saadiens Mohamed Ech-Cheikh et Mohamed Al Arage. Il est né Mouhammad ibnou Ahmed bnou l hassan en 890 hégire et il est décédé en 950 hégire. Il est connu chez les marocains par son surnom : Sidi Rahal al Boudali. Rahal signifiant : le voyageur , ainsi il se déplaçait beaucoup. Sa fonction de juge l’emmenait à concilier entre les gens chaque fois qu’il y avait un désaccord et il leur apprenait la croyance et le fiqh Malikite. A cette époque , les gens étaient éloignés de la religion, il avait donc pris l’initiative d’aller voir les gens directement dans les tribues pour leur enseigner. Parmi ces tribues, on peut citer les Laounates à Doukkala.
Un jour, il y a rencontré 3 femmes en train de chanter et il leur a ordonné le bien et interdit le mal. Il leur a enseigné la Religion, elles sont devenues savantes et waliyates. Elles sont connues à Doukalla, on les appelle les Laounates. Ainsi Sidi Rahal a passé son temps à se déplacer et ne mangeait que de l’herbe. Par la suite, il a installé plusieurs de ses élèves dans les régions de Doukkala, Beni meskine, Chawiya et Rahana dont Sidi Qacem et Sidi Zouitina qui sont très connus à Beni Meskine. Son deuxième surnom est : al Boudali . Ce terme renvoie à son haut degré de science et de sainteté.
En effet, il est arrivé à un grand degré dans la wilaya que l’on appelle al Badal qui est le degré juste avant celui de Qoutb. Sidi Rahal al Boudali a vécu dans une période d’instabilité politique, économique et religieuse, au moment de la fin de la dynastie Watassite et du début du règne de la dynastie Saadiyyine. Il a essayé de pacifier entre ces deux dynasties et d’unir leurs différentes tribues pour s’opposer à leur ennemi commun : l’envahisseur Portugai. Pour connaitre et comprendre cette période critique, il convient de lire la poésie d’ Abderrahamn Majdoub qui a vécu à la même époque que notre maître Sidi rahal ainsi que l’histoire de Doukkala pour réaliser combien l’ignorance et la perversité s’étaient propagées à ce moment là. Il a soutenu la dynastie Saadiyyine, ils étaient plus puissants et ont réussit à faire fuir les Portugais.

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Par la suite, ils ont encouragé les savants dans leur rôle d’enseignement de la bonne croyance. Il a lui-même appris la science auprès de Abdel ^Aziz Tabah qui fait partie des 7 saints de Marakech. Il prennait cours en compagnie d’autres élèves parmi lesquels ^Abdel ^Aziz Ghazwaniy ( qui lui aussi fait partie des 7) , mais aussi ^Abdel Karim al fellah, Sa^id ^Abdel Moun^im al Hahi et Sidi alhadi ben ¨aissa de Meknès. Il a donc suivi la Tariqah de al Jazouli puisque Tabah était un élève de al Jazouli. Par la suite les 5 se sont mis d’accord pour se disperser afin de mieux propager la religion. Ils voulaient enseigner la croyance ach chariyte et le fiqh de l’Imam Malik. Certains diffusent qu’il y aurait eu une animosité entre Ghazwani et Sidi Rahal dont l’origine serait un problème de jalousie. Il n’en est rien, et les gens qui osent avancer de tels propos ne connaissent rien ni du Tassawwouf , ni de la wilaya qui ne sont ni un jeu pour obtenir un poste ou le pouvoir mais bien plutôt une éducation du cœur. Ils se sont donc séparés pour propager la religion, Sidi Rahal pour sa part s’est déplaçé à 50 km , dans ladirection de Tadla. Sidi Rahal était un descendant du prophète Mouhammad. Sa Tariqah était Jazouliyah , Chadliya. Parmi ses grands élèves, on peut citer Sidi Ahmed al ^Aroussi, Bouya^Omar le petit fils de sayidi Rahal, mais aussi Sidi abdeRahman al majdoub, Mouhammad ben Mouhammed Saktani.
Sa science s’est propagée vers le Souss et au Sahara ainsi qu’au Sud de Casablanca. C’était un homme très détaché de la dounya au point qu’un jour son fils de 12 ans a été surpris en train de lécher une meule avec laquelle on venait d’écraser de la farine tellement il avait faim.. parmi ses prodiges, il y a le fait que les serpents venimeux ne nuisaient pas à ses élèves même s’ ils étaient piqués. Ils pouvaient aussi entrer dans le feu sans en être brulés. On ne trouve pas un village au Sud du Maroc sans qu’un de ses élèves n’y soit passé car sa méthode était de propager la croyance Ach Chariite, le fiqh de l’Imam Malik et le dhikr . De plus, il est commun de trouver dans chaque famille de Doukkala une personne qui porte le prénom de Rahal ou al Boudali , cela par recherche de sa baraqah.

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Moulay Abdellah Amghar​


Moulay Abdellah Amghar se situe parmi les plus grands waliys de Doukkala. C’est l’élève de Sidi Bennour enterré dans la ville qui porte son nom. C’est aussi le chaykh de Moulay Bouchaîb erradad. Ce dernier étant le chaykh de Abou Yazza, qui est le chaykh de Abou Medienne al ghaout qui a donné la Tariqa à Abou Salih à Safi, qui à son tour l’a donnée à Sidi Harazam ; ce dernier étant le chaykh de Moulay Abdelsalam ben Mechiche qui est le chaykh de Abou l Hassan ach chadely, le fondateur de la tariqa chadeliya. Ainsi , on voit bien que la Tariqa chadeliya a été préparée de qoutb à qoutb en commençant par Abdeljalil ( chaykh de sidi bennour) jusqu’à Abou l Hassan .
Le père de Moulay Abdellah Amghar est Abou Jafar , fils d’Ismaîl . Il était originaire de Médine et avait décidé de partir vers l’Ouest et de s’arrêter seulement au moment ou il trouverait la mer. Ainsi il s’est arrêté dans une petite ville : Tit Fetar ( proche d’ el Jadida ). C’est un nom d’origine Amazigh qui signifie : « la source d’eau douce qui se trouve dans la mer ». elle existe toujours , mais elle est devenue amère.
J’ai posé la question à ce sujet à notre Chaykh Abdou l Lah Alharari qui m’a répondu que c’est à cause des péchés que les gens commettent autour de la source, commme la pierre noire qui à l’origine est une pierre blanche du Paradis mais qui a noircit par la suite à cause des péchés des gens. Un jour , le fils de Moulay Abdou l Lah a réunit ses enfants et leur a dit : « savez vous comment votre grand père est devenu un grand waliy à Doukalla ? Pas parce qu’il faisait beaucoup de prières, ni parcequ’il faisait beaucoup de jeûne mais parce qu’il accomplissait beaucoup de sounnah de notre prophète. Ainsi , il ne parlait pas après al ^icha et faisait presque toutes les sounnah, tout en gardant la croyance que Allah ne ressemble pas à ses créatures et qu’il existe sans comment, sans espace. Son élève Moulay Bouchaîb lui rendait visite jusqu’au jour où Moulay Abdellah Amghar lui a dit : « tu as un certain âge, ne te fatigue pas » ; Moulay Bouchaîb lui a répondu qu’il n’avait pas d’enfants alors que lui, Moulay Abdou l Lah avait des descendants qui allaient continuer pendant des siècles et des siècles à transmettre la science et cela est une karamah de Moulay Bouchaîb. Ainsi, comme il l’avait dit les petits enfants ont transmis la science des siècles et des siècles après sa mort. Par contre Moulay Bouchaîb n’a pas laissé d’enfants . Moulay Abdel Khalaq, un savant enterré à Sebt bni Dghough dans la région de Marakech lui a rendu visite.
il a rapporté que Moulay Abdou l Lah lui donnait à manger au Maghrib sans parler et le réveillait avant le soubh pour faire des adorations surrérogatoires. Un jour, avant l’aube, il raconte avoir vu sortir Moulay Bouchaîb et Moulay abdou l Lah. Il les a suivi en cachette, ils sont allés faire le woudou’ à la source à l’intérieur de la mer. Moulay Bouchaîb l’a vu et lui a demandé de rester loin alors que Moulay Abdou l Lah a dit : « laisse le, il est venu pour notre Barakah » . Depuis ce jour, lorsque quelqu’un venait voir Moulay Abdou l Lah pour avoir des dou^as, il disait à la personne : demande à Sidi Abdel Khalaq, il a obtenu notre Baraqah. Abdel Khalaq a dit : j’ai bu l’eau de cette source et je l’ai trouvée très bonne. Je l’ai dit à Moulay Abdou l lah qui m’a répondu que c’était grâce à leur baraqah que cette source avait un si bon goût. Lorsque les almohades ont pris le pouvoir et qu’ils ont emprisonné toutes les femmes et les enfants des Almoravides, Moulay Abdou l Lah s’est dirigé à Marakech, il a rencontré le roi Abdel Moumen et lui a dit : « je ne sortirais pas de ton palais tant que ces gens sont emprisonnés ». Abdel Moumen fut contraint de les libérer par crainte que Moulay Abdou l Lah ne fasse des dou^as contre lui. Il est mort à Tit et depuis la ville a pris son nom, elle s’appelle aujourd’hui Moulay Abdou l lah. Les savants ont dit que les dou^asà côté de sa tombe sont exaucés et tous les savants du Maroc sont unanimes sur le sujet. Il est d’ailleurs rare qu’un savant n’ait pas visité sa tombe et celle de Moulay Bouchaîb.

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Cheikh Maouelainin, Saint de Tiznit​

Le Cheikh Mohamed Mustapha est né en 1829, dans la région du Haoud en Mauritanie. Il sera surnommé à sa naissance, par sa mère, Maouielainin. Le quel surnom deviendra par la suite son nom de famille. Cheikh Maouelainin sera initié au sciences de la théologie d’abord à l’école de la Zaouïa de son père : « Dar Essalam », dans sa région natale. A 16 ans, il sera envoyé par son père, le Cheikh Mohamed Al Fadil à Marrakech. Et de là, il part en pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, en compagnie des enfants du Sultan Moulay Abderrahmane, par les soins de ce dernier, dans le bateau vapeur qui, pour la première fois, part du port de Tanger à destination d’Alexandrie et de là au port de Jeddah. Après le pèlerinage, le cheikh retourne chez son père, remarque les grandes dispositions de son fils à contribuer à la diffusion de la doctrine religieuse et ceci malgré son âge relativement jeune. Il l’enverra donc fonder une Zaouïa dans la région de Sakia El Hamra et oued Eddahab et unifier les tribus nomades, avec lesquelles l’attache des liens de parenté et d’alliance.
En 1888 le Cheikh Maouelainin entame la construction de la route reliant Smara à Terfaya, pour assurer le cheminement des matériaux de construction nécessaires au chantier de sa Zaouïa à Smara. Il a chargé son fils Cheikh Attaleb Khaiar de superviser ce chantier entamé en 1895, après réception des matériaux arrivées par mer sur la cote près de Terfaya, sur un bateau appartenant au Sultan Moulay Abdelaziz, sous le commandement du navigateur Ahmida, surnommé le Turc. Ce bateau a transporté aussi les quatre artisans maçons, venus de Marrakech, Fés, Tanger et Tetouan. Lesquels artisans seront rejoint, une année plus tard par un cinquième maçon venu d’Oujda. La zaouïa a œuvré et milité pour l’unité territoriale du Maroc, tout en accomplissant ses missions sur les plans religieux, éducatif et social dans le sud. Le cheikh a unifié les tribus du sahara pour faire face à l’occupation Espagnole. Il a poussé les soldats des occupants à se retirer vers le Sénegal. Ensuite il s »est installé au nord du sahara,plus précisemment à Tiznit pour liberer le nord du Maroc de l’occupation Française. Mais la mort en 1910 a fini sa résistance face aux soldats occidentaux. En 1913, une troupe de l’armée française organise une attaque, à partir de la région d’Attar en Mauritanie, sous le commandement du Lieutenant-colonnel Moritz contre la zaouïa de cheikh Maouelainin. Cette attaque se soldera par le bombardement de de la zaouïa et la destruction de la Kasbah et de ses dépendances, ainsi que de leur contenu. La plus grande partie de la mosquée et du minaret sera aussi detruite. Le Tabor français effectuera cette violente attaque sans rencontrer de résistance, puique les tribus étant en période de pérégrination en quête d’eau et de fourrage, n’étaient pas à proximité.


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Abdesselam ben Machich​

Sidi Abdesselam ben Machich vivait, au commencement du VIIe siècle de l’hégire, dans le Djebel-Alam, aujourd’hui Djebel-Mouley-Abdesselam, montagne située au centre du massif qui s’étend de Tétouan à la vallée de l’Oued-el-Kouss. Il était issu de la famille régnante des chérifs Idrisside, dont quelques-uns s’étaient réfugiés dans ces parages lors de la chiite de la dynastie régnante et de l’avènement des Fatimides.Abdesselam ben Machich représentait, à ce titre, la tradition de la souveraineté nationale et l’élément berbère.
Il fut assassiné, en 625 de l’hégire, par un partisan de l’imposteur Abou-Touadjin. Son sanctuaire est devenu un lieu de pèlerinage, où se rendent les habitants des tribus des Djebala et de la partie occidentale du Rif. On peut avancer que le culte rendu à la mémoire du marabout forme un lien assez puissant pour unir ces populations dans une sorte de confédération religieuse. Toutes marcheraient groupées sous l’étendard de leur patron. Quoi qu’il en soit, Abdesselam ben Machich ayant transmis sa bénédiction à son élève Chadeli, ses descendants, c’est-à-dire les Beni-Arous, ne constituent qu’une noblesse religieuse sans pouvoir héréditaire. Ils n’ont donc pas d’influence personnelle dans les tribus du voisinage où ils vont s’établir. Ils sont, en général, fort riches, peu batailleurs en raison de leur extraction et des usages qu’elle leur impose; ils ne se livrent à aucune occupation ; ils sont, en qualité de chérifs, exempts de toute redevance et ne se montrent pas hostiles au Sultan qui, à l’occasion de l’expédition de 1883, est monté en pèlerinage au tombeau d’Abdesselam ben Machich, puis à la zaouïa de Sidi-Ali-Résoul, à Tétouan, distribuant de larges offrandes. Comme chérifs, les Beni-Arous sont en paix avec toutes les tribus des environs, sauf avec les Akmas. Ces derniers sont dits akmas ou tolba de Sidi-Abdesselam ben Machich et possèdent le privilège traditionnel, donné par le saint, de venir en ziara à sa koubba sans intermédiaire et d’en chasser les autres chérifs. Ils s’y rendent, chaque année, en délégation fort nombreuse. Aucun chérif ne doit s’y trouver , et ceux qui s’y trouvent par hasard sont impitoyablement chassés, sinon tués, De là, entre les Beni-Arous et les Akmas, une hostilité implacable, des luttes fréquentes.
Sa généalogie remonte jusqu’à A’li ben Abou-Taleb par Abou beker ben Hourma ben Aissa ben Salam ben Mezouar ben Ali Haydara ben Mohamed ben Idriss ben Idriss ben Abdellah ben Hassan ben Hassan Moulay Abdeslam Ben Mchich Alami, un auguste soufi, descendant de la dynastie idrisside. Abdeslam Ben Mchich Alami?est un saint soufi (1163 – 1228 soit 559-626 de l’hégire), originaire de Jbel Laâlam dans la région de Béni Arouss au Maroc. Du XIIe siècle jusqu’au XIIIe siècle, il se retira à jbel Laâlam au sud de Tanger où est situé actuellement son mausolée modeste de forme carrée construit en pierres et briques et blanchi à la chaux lui offrant un cachet rustique, et couvert des branchages d’un arbre centenaire. Il est estimé comme étant l’initiateur de plusieurs maîtres du soufisme et parmi eux le très célèbre Alime Al Chadila. Peu de choses sont connues sur la vie de ce personnage. Moulay Abdeslam ben Mchich Alami est de descendance Idrisside (descendant d’Al Hassan). Quand Moulay Abdeslam est arrivé à l’âge d’apprendre, son père le fit entrer dans une école coranique. A l’âge de 12 ans, il a déjà appris le Coran dans sept versions phonétiques du saint vertueux Sidi Salim enterré dans la tribu Béni Youssouf. On rapporte également que parmi ses maîtres en matière de sciences religieuses, figure le vertueux faqih al-haj Ahmad sit Aqatrân enterré à proximité du village Aburj dans la tribu des Akhmâs, non loin de Bab Taza. Il a reçu de lui les sciences juridiques selon la moudawana, vulgarisant la doctrine malikite. Il a eu trois autres maîtres dans l’apprentissage du Coran, son frère Al-Haj Mûsa al Ridâ, le cheikh Muhammad ibn Ali al-Misbahi et al-Hasan al-Dawâlî enterré à la grande mosquée de Ouezzane.


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Quant à son initiation spirituelle, elle fut l’œuvre de Abd al-Rahman al-Madanî al-Hassanî surnommé al-Zayyât. Les maîtres du soufisme considéraient Moulay Abdessalam comme leur initiateur. Sur le plan local, les Jbalas lui dédient une dévotion toute spéciale et le considèrent comme le protecteur de leur pays ce qui lui vaut le titre posthume de « Cheikh Jbala ». La tombe où il est supposé reposer est aujourd’hui l’un des grands lieux de pèlerinage où affluent des centaines d’adeptes au mois de juillet de chaque année. C’est un moment d’intense recueillement religieux mais aussi l’occasion de faire la fête avec de la musique, des danses soufies ainsi que des fantasias. Les enseignements de Moulay Abdessalam Benmchich Al Alami ont formé les bases de plusieurs écoles ou voies du soufisme et, de nos jours, ses disciples continuent d’en diffuser les principes. Il méditait et priait au sommet de sa montagne. C’est aussi là qu’il mourut. De là haut, il pouvait veiller d’un simple coup d’œil sur toute la région. Pendant la décadence almohade, Ibn Abî Al-Taouâjin qui était le gouverneur du sultan Yahya al-Mutasim, s’est déclaré prophète et a vu en Moulay Abdessalam Benmchich un ennemi, et dans son activisme un sérieux obstacle à ses projets. Il l’a fait assassiner non loin de la source où il avait l’habitude de faire ses ablutions. Il y a eu parmi ses descendants et ceux de ses frères et oncles un nombre incalculable de savants confirmés qui se sont arrêtés aux limites de ce qui a été rapporté à son sujet, et ils n’ont consigné que ce qui revient à sa généalogie, à sa voie, à ses vestiges à Jbel Alam, à sa tombe, aux circonstances de son assassinat, au désaccord sur la date de sa mort, et à ce qui a été rapporté par ceux qui ont fait connaître son disciple, le pôle Abû-l-Hasan al-Shâdili, concernant ses conseils et ses dires. Quant à sa prière authentifiée et connue dans toutes les régions du monde, la beauté de sa rhétorique frise l’inimitable, et tous ceux qui la récitent témoignent de ses effets bienfaisants.

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Sidi Bouarrakia, Saint de Tanger​


L’histoire de Tanger demeure toujours liée au nom de Sidi Bouarrakia. De son vrai nom Mohamed Al Haj Al Bakkali, celui- ci est considéré comme le patron de cette ville. Il se distinguait de son vivant par sa piété, sa générosité ainsi que par sa lutte héroïque contre le colonialisme. Sa réputation la devait aussi à son grand savoir dans les sciences du hadith et le fikh. Vénéré de son vivant comme un saint, Sidi Bouarrakia est né dans la tribu de Béni Hassan dans la région de Tétouan. C’était un chérif Idrissi affilié au fondateur de la Zawiya Al Harayik, Sidi Allal Al Haj Al Bakkali. Il a reçu une véritable éducation religieuse et manifestait dès son enfance un grand dévouement à Dieu.
Selon les historiens, Sidi Bouarrakia s’est mis tôt et avec beaucoup d’intérêt à l’étude des sciences religieuses. Il avait l’habitude de porter un turban vert en vogue à l’époque en Irak et en signe de son appartenance symbolique à l’Imam et 4ème Calife, Ali Ben Abi Taleb. Ce qui lui a valu l’appellation de Bouarrakia Al Khadra. Outre son dévouement à Dieu, ce jeune chérif Iddrisside faisant preuve de beaucoup de courage et de grand patriotisme. Il a décidé de se joindre aux combattants pour la lutte contre le colonialisme. Sidi Bouarrakia a quitté ainsi sa tribu natale pour s’installer à Tanger alors ville occupée par les Anglais. Il s’est engagé précisément sous le règne du Sultan alaouite Moulay Ismaïl (1672-1727) dans le mouvement national du Jihad. -Il a réussi à s’y imposer grâce à son courage et sa bravoure et être parmi les premiers rangs du commandement. Ce qui lui a permis de côtoyer le Moujahid et gouverneur Ali Ben Abdallah Rifi à qui le Sultan Moulay Ismaïl avait confié le siège de Tanger. Ils étudiaient ensemble à la récupération de la ville du détroit. Sidi Bouarrakia est parvenu en tant que commandeur religieux et aux côtés du fils du gouverneur, Rifi, kaïd Ahmed, à atteindre cet objectif et à répandre par conséquent sa réputation dans toute la zone Nord-Ouest du Maroc. Il menait depuis lors une vie mystique et sa résidence connaissait une affluence des pèlerins venus des quatre coins du Maroc. Il n’a jamais cessé de fréquenter les milieux des combattants (Moujahidines) car il continuait à enseigner à ces derniers les théories religieuses et doctrines de l’Islam.
La mémoire historique de Tanger garde de Sidi Bouarrakia un grand guide spirituel qui a consacré sa vie au Jihad, et aux œuvres de charité. Il a fait en outre d’importants dons pour l’édification et l’entretien des lieux de culte. Le Saint Sidi Bouarrakia est décédé en 1130 de l’hégire (aux environs de 1718). Il a été inhumé dans sa propriété où il avait l’habitude de se recueillir et prier. Une Kobba s’y est élevée au début du XXème siècle. Réputé par sa sainteté, le mausolée de Sidi Bouarrakia était visité par les pèlerins tangérois avant de se rendre par mer à La Mecque. Les notables et les autorités de la ville organisaient annuellement un moussem pour la célébration du septième jour de l’Aïd El Mawlid. Ce dernier a été disparu pendant 40 ans pour être réhabilité en 2006. Il est devenu ainsi un événement religieux annuel célébré en grande pompe. En plus des veilleuses religieuses, ce moussem se distingue comme auparavant par un grand cortège organisé à cette occasion et où défilent notamment des taureaux suivis par des porteurs d’offrandes ainsi que des troupes folkloriques. Situé en plein centre-ville, le mausolée Sidi Bouarrakia s’impose comme monument historique parmi les merveilles architecturelles dont la mosquée Mohammed V. Il dispose d’un vaste lieu de culte qui connaît une grande fréquentation.

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Benseddiq Elghoumari​

La famille des Benseddiq Elghoumari est une famille connue et reconnue pour sa défense de la Sounna, sa vaste science et sa contribution honorable dans l’école Malékite. Le cheikh Ahmed Benseddiq elghoumari, lui, n’est pas à considérer comme un malékite, il a fait beaucoup d’Ijtihad et a opté pour des avis qui ne sont pas toujours l’avis de l’école malékite. Mais il a réalisé des travaux intéressants au sujet du Fiqh al-mouqaran (Fiqh comparé).
Ce savant fut d’abord malékite puis chafiite puis a fini par choisir l’idjtihad absolu. Selon les biographes, Ahmed Ibn Mohamed Ibn as-Siddiq Al-Ghoumari descend de Dawoud Ibn Idris Ibn Abdellah Ibn Al-Hassan Ibn Ali et Fatima (que Dieu les agrée), fille du Prophète صلى الله عليه وسلم Le Chaykh, l’Imam, le Hafidh (spécialiste de la science du Hadith), le Moujtahid (Jurisconsulte) Ahmad Ibn Mouhammad Benseddiq elghoumari Al-Maghribi Al-Haçani est né en 1320 au Maroc et il est décédé en 1380 de l’Hégire (rahimahou l-Lah). Il est le grand-frère des deux grands savants : le Chaykh ‘Abdou l-Lah Al-Ghoumari et le Chaykh ‘Abdou l-‘Aziz Al-Ghoumari. – Ce grand savant met en garde explicitement contre les égarements de Ibn Taymiyah. Il dit que Ibn taymiyah est un égaré qui égare et que ceux qui suivent sa voie et ses idées perverses sont des chiens de l’enfer.Et il confirme que les livres de Ibn taymiyah sont des sources d’égarements. – Lorsqu’il parle de la corne du diable (qarn ach-Chaytan) il vise Mouhammad Ibn ‘Abdil-Wahhab comme cela est compris d’un hadith, et les chiens de l’enfer (kilab an-nar) sont les disciples de Mouhammad Ibn ‘Abdil-Wahhab, c’est à dire les Wahhabites. Sidi Abdel-‘Aziz Ben Siddiq al-Ghumari est le fils de l’imam de son temps, le Shaykh Muhammad Ben Siddiq, qui fut, sans doute, le plus célèbre savant du Hadith de la fin du XIXème et du début du Xxème siècle. Sidi Muhammad a eu 6 enfants qui sont tous devenus des sommités dans la science du Hadith , et les flambeaux des Ahl Sunna.
Descendants du Prophète Muhammad – صلى الله عليه وسلم – du côté de leur père, ils sont aussi les descendants du grand Shaykh soufi et juriste Ahmed Ibn Ajiba du côté de leur mère. Avec ses frères Ahmad et Abdallah, Sidi Abdel-‘Aziz est le plus renommé des 6 enfants de Sidi Muhammad. Il mémorisa le Coran très tôt, reçut des autorisations (‘ijaza) de plusieurs centaines de professeurs, pour devenir un des leaders de la transmission du Hadith au niveau mondial, reconnu comme étant Hafiz al-Hadith. Les livres de Sidi Abdel-‘Aziz sont lus et étudiés dans tout le monde musulman, et en particulier sa réfutation des erreurs d’Al-Albani appelée « Bayan Nakth al-Nakith al-Mu`tadi ». Il était considéré de son vivant par certains comme le Shaykh al Islam et le Boukhari de son temps.

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Sidi Bennour, Saint De Doukkala​

Sidi Bennour est un grand savant Malikiy enterré au milieu de Doukkala. Il est parmi les walliys connus du Maroc. Son cheikh est Sidi Abdel Jalil bnou wahlan. C’était un homme détaché de la dounia, il avait beaucoup d’élèves. Parmi eux : – Chaykh Abou Chou’ayb as- Sariyah qui était le chaykh de Abou Yazza qui est le chaykh de Abou Madian.
Après la mort de son frère qui avait laissé des enfants, Sidi Bennour s’est marié avec la femme de celui-ci. Il ne mangeait aucun repas que sa femme lui présentait par peur de manger la nourriture des orphelins et ne mangeait que de l’herbe. Il disait : « si ton nafs désire un repas et que tu doutes de sa provenance, alors délaisse ce repas car il est un ennemi et le délaisser en fait un ami ». A son époque, le gouverneur de la région (le roi était Youssouf Ibnou Tachaffin) a menacé injustement un homme et lui a dit qu’il allait le tuer. L’homme est parti se réfugier chez Sidi Bennour qui l’a accueilli et l’a rassuré en lui affirmant que le gouverneur ne lui nuirait pas. En effet, le gouverneur s’était bien mis à sa poursuite avec ses soldats C’est un grand savant Malikiy enterré au milieu de Doukkala. Il est parmi les walliys connus du Maroc. Son cheikh est Sidi Abdel Jalil bnou wayhlan C’était un homme détaché de la dounia, il avait beaucoup d’élèves. Parmi eux : – Chaykh Abou Chou’ayb as- Sariyah qui était le chaykh de Abou Yazza qui est le chaykh de Abou Madian.

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Mouhammed El Bahloul, Maitre de Alalwa​


Mouhammed El Bahloul est un descendant du prophète Mouhammad, paix et salut sur lui , qui a vécu à l’époque de l’homme fort de la dynastie Alaouite Moulay Isma^il.
Sidi Mouhammed El Bahloul était un chérif Idrissi de la descendance de Ahmed Ben Idriss Al Azhar Ben Idriss Al Akbar, et sa généalogie authentique est la suivante « Il était fils de Ahmed Ben Abdallah Ben Abdel Khalek Ben Ali Ben Abdel Kader Ben Ameur Ben Riah Ben Dahou Ben Mesbah Ben Salah Ben Saïd Ben Mohamed Ben Abdallah Ben Mohamed Ahmed Ben Idriss Al Azhar Ben Idriss Al Akbar Ben Abdallah Al Kamil Ben Hassan Al Mouthanna Ben Hassan Asssibt Ben Ali et fils de Moulatna Fatima Azhara Bent Sayedina Mohamed Rasouloul’Allah (paix et salut sur lui).
Sidi Mouhammed El Bahloul était originaire de la ville dite Meknes Az-Zaitoun, il vécut au 11 ème siècle de l’ Hégire. Sidi Mouhammed El Bahloul quitta sa famille à la suite de dissentiments avec celle-ci, il s’installa tout prés des Oulad Chebana, il se maria avec trois femmes, et de ces trois mariages, il engendra dix fils qui se nomment : Ahmed, Abdallah, Sebata, El Maarouffi, Si M’fadell, Ba Hamou, Ali, Moussa, Abd L’Aallih, et Mahmed, ils sont les ancêtres des des dix fractions qui existent chez les BAHLAS . Mahmed El Bahloul a appris la science chez Ahmes ibnou ^AzizIbnou sidi Rahal al Boudali.
C ‘est donc un élève du fils de Sidi Rahal. On l’appelait Mouhammad Bahloul Sahwani, c ‘est à dire celui qui a des moments d’absence dus à l’intensité de sa méditation, il était dans ces moments là comme déconnecté de la réalité. C’était un voyageur, il a vécu dans plusieurs tribus, douars et s’est beaucoup déplacé car comme c’était un homme de science, il ordonnait le bien et interdisait le mal mais les gens n’acceptaient pas ses rappels et le rejetaient. A cette époque les gens s’étaient écartés de la religion et peu recherchaient la science. Parmi ses paroles, sagesses : « Un endroit où tu es maltraité, tu le laisse même si c’est un endroit plein d’argent , de jardins… et un endroit où tu te sens bien, même si il y a la famine, tu y restes. C’est lui aussi qui a dit : « tu choisis la maison avant le voisin ». Parmi les tribus qu’ il a aimé , il y a celle des Laounates, c’est une région à Doukkala où il y avait beaucoup de savants à l’époque.
Il y a donc bien été accueilli mais il n’y est pas resté car il devait propager la science, c’était un devoir, il a donc continué son chemin pour arriver à Ouled Sa^id mais là aussi il y avait des gens de science. Sidi Bil Gacem, un walliy de la région de Béni Meskine a dit de lui qu’il était arrivé al qoutbiya, c’était un grand savant Maliki. Il a rencontré un autre grand savant: Al Youssi qui n’a rien trouvé à lui reprocher alors que Youssi était connu comme étant l’opposant de toute mauvaise innovation, qu’ il n’hésitait pas à se déplacer pour aller les dénoncer et qu’il a même écrit au roi de l’époque pour le blâmer, il n’avait pas peur d’ordonner le bien et d’interdire le mal, de blâmer ce qui était blâmable.
Parmi ses prodiges, quand il est arrivé à Laounate avec ses élèves, il a rencontré une femme et lui a demandé : où est ton mari ?, elle était veuve, alors, il a d’abord pris la précaution de lui demander si elle avait des orphelins encore à sa charge avant de lui demander à manger. En effet manger du bien des orphelins est un grand péché, et il avait la volonté de toujours rester dans le hallal, le licite. Ses enfants étaient grands , elle a accepté de leur donner à manger et à la fin du repas il a fait une invocation pour elle : il a demandé a Allah que toute personne malade guérisse seulement en la voyant. Peu après le fils aîné de la femme est arrivé, il a senti la baraka en lui et lui a égorgé un mouton, de même quand son autre fils est arrivé, il a égorgé un mouton lui aussi mais de meilleure qualité encore que le premier. De là vient la tradition qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours à Laounate d’égorger chaque année à côté de sa tombe deux moutons qui sont ensuite distribués aux pauvres en l’honneur de sidi Mouhammad ben bahloul.

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Les gens de Laounate ont été appelés les serviteurs (al khadem) en raison de leur dévouement aux gens de science et de piété comme Sidi Mouhammad ben Bahloul mais aussi Sidi Rahal ou Moulay Bouchaîb. Toute fête de mariage au Maroc commence par la chanson intitulée Al ^Alwa qui fait les éloges de sidi Mouhammad ben Bahloul. C’est une chanson très ancienne ou il est conseillé de le visiter le vendredi et de s’abstenir de parler pendant la visite. Par contre dans certaine version de cette chanson il faut faire très attention car il y a des paroles d’apostasie, c’est à dire des paroles qui font sortir de l’islam la personne qui les prononce car elles sont en contradiction avec les fondements même de l’Islam, elles rompt l’Islam de la personne et l’annulent.. En effet, à un moment, ils disent : « mon seigneur, pourquoi m’as tu fais ça ? », en arabe : » mali ya rabi mali; mali mine douni nasse » par ces paroles , ils s’opposent à la volonté de Allah et deviennent apostats. Mouhammed El Bahloul est enterré dans le douar de Bahla dans un endroit appelé Al ^Alwa dans la région de Mzab qui comprend un grand nombre de douar et la ville de Ben Ahmed (voir carte).
En arabe, al ^alwa a le sens de hauteur, sommet, et en effet cet endroit surplombe la région, c’est un lieu favorisant la méditation mais aussi un lieu propice aux observations des levés et couchers du soleil permettant la détermination précise des horaires des prières.
Sidi Mahmed El Bahloul était un Faqih malikiy et ache^ariy de croyance. Il a laissé des vers de poésie. Parmi les chansons connues dans le monde Arabe, il y a : Anna mani fihach, les paroles sont de Sidi mouhammad ben Bahloul, il y dit : pourquoi je me casse la tête à rechercher ma subsistance alors qu’elle arrive jusqu’à moi. Quand je suis né, je ne savais pas comment trouver ni boire ni manger, ni pour me vêtir et Allah m’a accordé tout cela. Il parle donc de ce qu’il faut croire au sujet de la prédestination, du fait que ce que Allah veut est et ce que Allah ne veut pas n’est pas dans tous les cas.
أنا ما لي فياش اش عليا مني نقلق من رزقي لاش و الخالق يرزقني أنا عبد ربي له قدرة يهون بها كل أمر عسير فان كنت عبدا ضعيف القوى فربي على كل شيء قدير مني اش عليا أنا عبد مملوك و الأشيا مقضيا ما في التحقيق شكوك ربي ناظر فيا و نا نظري متروك في الأرحام و في الأحشا من نطفة صورني أنا ما لي فياش اش عليا مني نقلق من رزقي لاش و الخالق يرزقني يقول لما شاء كن فيكون و يبدىء سبحانه و يعيد و يحكم في خلقه ما يشا و يفعل في ملكه ما يريد في ظلمة الأرحام صورني من نطفا و بدأني بالأنعام نعمة من كل صنفا و خلق لي ما و طعام و نعايم مختلفا و نزلت من غير قماش غطاني و سترني أنا ما لي فياش اش عليا مني نقلق من رزقي لاش و الخالق يرزقني و ما زال يسترني دائما فسبحانه من حكيم عليم و لا لي حول و لا قوة الا بالله العلي العظيم ما ازددت الا عريان ما نعرف ذا من ذا ستر الله المنان خلق ازددت الا عريان ما نعرف ذا من ذا ستر الله المنان خلق للروح غدا لمن يجري بمنان بشرابو نتغذا و جعل لي الأعرض فراش و السما سقفا مبني أنا ما لي فياش اش عليا مني
 

Abdullah Ibn Yassin​

Abdullah Ibn Yassin, natif du Souss (Maroc), est le leader spirituel de la dynastie des Almoravides. Vers le milieu du XIe siècle, au retour de Yahya Ibn Ibrahim el-Godali (chef des Godala) et des notables de sa tribu du pèlerinage de la Mecque, il rencontra à Kairouan un professeur de droit malékite, originaire du Maroc, Abou-imran el Fasi. Se rendant compte de son ignorance, il lui demanda un de ses disciples pour enseigner le Coran aux tribus sanhadjiennes du désert. Mais aucun citadin qui entourait le maître ne voulut prêcher de si rudes compagnons. Abou-imran indiqua alors Yahya, un savant de l’extrême Souss susceptible de trouver un prédicateur parmi ses étudiants.
L’un d’entre eux, Abdullah Ibn Yassin, accepta de suivre le chef des Lemtouna. A travers les textes d’Al-Bakri, Abdullah Ibn Yassin est savant au regard des Sahariens ignorants, mais de la science d’un petit lettré du Souss, pourvu d’un mince bagage, très amateur de femmes ; habile meneur d’hommes plus qu’un doctrinaire[1]. Il s’attacha par la persuasion de plusieurs tribus berbères, fonda un ribat (sorte de couvent militaire) dans une île d’un fleuve ( Sénégal) ou plus probablement les îles de Tidra (actuelle Mauritanie), étendit sa domination par le jihad. Les Almoravides étendirent leur domination sur une immense partie du grand Sahara (Mauritanie, Sénégal, centre et sud du Maroc, ouest de l’Algérie).
Il mourut en 1059 en combattant contre les hérétiques Barghwata. Il fut enterré à Oued Krifla (commune de l’actuelle province marocaine de Khemisset).

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Shaykh Abdellah Ibn As-siddîq Al-ghumârî​


Il est le Shaykh Al-Hâfiz Al-Muhaddith Abû Al-fadl, Abdellah fils de l’éminent maître soufi Muhammad Ibn Seddiq. Sa généalogie remonte à Moulay Idris fils d’Abdellah fils d’Al-hasan Al-muthannâ fils de notre maître Al-Hasan fils de notre maître ‘Ali et de la noble Fatima Az-zahrâ fille du Prophète (paix et salut sur lui).
Il fut surnommé Al-Bukhâri de son époque. Il est né à Tanger (au Maroc) en 1910.
Il a appris le Coran et sa lecture selon Warsh puis selon Hafs dans la Zawiya de son père (Zawiya Asseddiqiyya) ainsi que les Mutûn (Ajarroumiya, Al-alfiyya, Mukhtasar Khalil…)
Ensuite, il voyagea à Fès et poursuivit ses études dans le très réputé institut Al-qarawiyyîn. Il eut la Ijâza.
Il revint ensuite à la Zawiya familiale de Tanger où il enseigna le Fiqh malikite notamment la Risâla d’Ibn Abî Zayd puis Al-ajarroumiya…
Il assista aux cours de son père dans la même Zawiyya tels que le Sahîh d’Al-Bukhari…
En 1930 il voyagea en Egypte, pour parfaire ses études dans le très réputé institut Al-Azhar.
Il étudia chez plusieurs Shuyûkh en Fiqh, en Hadîth, en Tafsîr…Il étudia aussi le Fiqh Shafiite suite aux recommandations de son père.
Il obtint des Ijâza chez plusieurs maîtres renommés dans plusieurs disciplines, et une Ijâza générale du Shaykh Muhammad As-samaloutî.
Il passa avec succès le grand examen d’Al-Azhar appelé le diplôme Al-‘âlamiyya, en 1931 – soit seulement un an après sa présence en Egypte. Il obtint ainsi le diplôme Al-‘âlamiyya en 12 disciplines (‘Alamiyyat Al-ghurabâa puis ‘Alamiyyat Al-azhar).
Il profita de sa présence en Egypte pour continuer à prendre des plus grands maîtres en sciences religieuses de son époque.
Il enseigna dans plusieurs disciplines en Egypte, participa et anima plusieurs activités et conférences religieuses.
Il eut d’éminents maîtres en sciences religieuses dans plusieurs pays :
Au Maroc, on en cite : son père Muhammad Ibn As-seddiq , son frère Ahmad, le savant Muhammad Belhaj As-sulamî, Al-qâdi Al-‘Abbâs Ibn Abî Bakr Bannani, le savant Ahmad Ibn Al-jilânî Al-amghârî, Shaykh FathaAllah Al-bannânî Ar-ribâtî, le savant Abû Ash-shitâ BelHasan As-sanhâjî, Al-qâdî Abdelhafiz Ibn Muhammad Ibn Abdelkabir Al-fâsî Al-Fihrî, le savant Abû Al-qâsim Ibn Masoud Ad-dabbâgh, le savant Muhaddith Muhammad Ibn Idris Al-qadiri Al-hasani Al-fasi…
En Tunisie,le Shaykh de l’institut Az-zaytouna Taher Ibn Ashour At-tounousi Al-maliki. En Egypte, plusieurs éminents maîtres on en cite :
Shaykh Muhammad Bakhit Al-mutî’î Al-hanafî, Shaykh Ahmad Ibn Muhammad Ibn Adelaziz Ibn Râfi’a Al-husaynî At-tahtâwî, As-saqâ Ash-shâfî’î, Muhammad Ibn Ibrahim As-samaluti al-maliki, Muhammad ‘Izzat, Muhammad Ibn Hasanîn Ibn Muhammad Makhlouf Al-‘adawî al-maliki…
Au Hijâz (à l’Ouest de l’Arabie Saoudite) : Le Shaykh Muhaddith Omar Hamdân Al-mahrasî, Abdelqader Ibn Toufiq Ashalabî At-tarabulsî, Muhammad Al-marzouqi Ibn Aderrahmân Al-makki Al-hanafi, Saleh Ibn Al-fadl At-tunusî Al-madani Al-hanafi, Al-laknâwî Al-ansârî Al-madani Al-hanafi.
En Syrie :Muhammad Saïd Ibn Ahmad Ad-dimashqî Al-hanafi, le Shaykh de Dâr Al-hadîth à Damas : Badr Eddin Ibn Yousouf Al-hasanî Ad-dimashqî Ash-shâf’î, l’éminent Shaykh Yousouf Ibn Ismaïl Ibn Yousouf An-nabahânî… Shaykh Abdellah Ibn As-siddîq Al-ghumârî a laissé plus d’une soixantaine d’ouvrages en plusieurs disciplines : Fiqh, Hadîth, dogme, soufisme…
On en cite :
إتقان الصنعة في بيان معنى البدعة
توضيح البيان لوصول ثواب القرءان
قصص الأنبياء – طبع منه قصّة ءادم وإدريس وداود وسليمان
دلالة القرءان المبين على أن النبيّ أفضل العالمين
الحجج البيّنات في إثبات الكرامات
شرح الإرشاد في فقه المالكية
الصبح السافر في تحرير صلاة المسافر
تنوير البصيرة ببيان علامات الساعة الكبيرة
الإعلام بأن التصوُّف من شريعة الإسلام
كمال الإيمان في التداوي بالقرءان
سبيل التوفيق في ترجمة عبد الله بن الصديق، ترجمة ذاتية
القول المقنع في الرد على الألباني المبتدع
جزء فيه الرد على الألباني وبيان بعض تدليسه وخيانته، وقد طُبع حديثًا باسم
إرغام المبتدع الغبي بجواز التوسل بالنبي في الرد على الألباني الوبي​
Il a consacré des ouvrages précieux pour la réfutation du Wahhabisme et la défense de la noble Sunna avec la bonne compréhension des quatre écoles.
Il a laissé également plusieurs études sur les ouvrages des anciens. Shaykh Abdellah Ibn As-seddîq mourut en 1993 à Tanger et fut enterré prés de son père.

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