Il faut désormais avoir plus de 45 ans pour prier dans les mosquées

C’est la dernière trouvaille israélienne pour harceler la minorité de Palestiniens qui ont accès à l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem.

A partir de cette semaine, Israël a "limité l’âge des fidèles musulmans autorisés à prier sur le mont du Temple. Seuls les Arabes israéliens de plus de 45 ans seront autorisés à participer aux prières du vendredi, par crainte de débordements. Des milliers de policiers et de garde-frontières seront déployés aux abords de la Vieille ville", rapporte la presse israélienne.

"Par crainte de débordements", osent dire ceux qui ont tué 400 enfants et en ont blessés des milliers d’autres en 3 semaines. C’est vrai qu’eux, les "débordements", c’est pas leur genre !

Le dessinateur suisse Chappatte revient de Gaza. Son reportage, sous forme de bande dessinée, est à voir sur le site du journal Le Temps. Il y témoigne du calvaire de la population :

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9fd8a6dc-f81d-11dd-92d8-fec09178b248/

En fait, en plus des massacres, assassinats, emprisonnements et annexions de terres, il ne se passe pas un jour sans que les dirigeants israéliens inventent une nouvelle brimade à l’encontre des Palestiniens.

Nous apprenons ainsi que Samah Jaber, psychiatre palestinienne qui vit actuellement en France, a eu la douleur, non seulement d’apprendre le décès de sa grand-mère, mais celui de savoir que vendredi dernier, au moment des obsèques à la mosquée Al Aqsa, les Israéliens ont refusé l’entrée à tous les jeunes hommes de la famille, y compris le frère de Samah, et ils ont fouillé le cercueil de la défunte.

Israël, on le sait, aimerait réussir à provoquer une guerre de religions, pour masquer le vol de terres auquel elle se livre depuis 60 ans.

Destructions de mosquées, provocations permanentes, incitation à la haine raciale, tout est bon pour essayer de faire partir les Palestiniens de leurs terres.

Mais il faut savoir que les Palestiniens sont néanmoins toujours plus nombreux sur place, et qu’israël n’a, par ailleurs, pas réussi à désolidariser les Palestiniens chrétiens des autres Palestiniens.

Pour preuve le témoignage de Alain Duphil, diacre de Toulouse, qui se rend régulièrement en Palestine, et qui y est allé, durant la dernière semaine de janvier, avec Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse, et Pierre Pradel, prêtre vicaire épiscopal.

Il nous envoie ces quelques lignes :

"Sur place nous avons pu constater les injustices dont sont victimes les communautés palestiniennes chrétiennes, comme le reste de la population, du fait de l’occupation militaire israélienne.

- à Jérusalem où des implantations juives sont créées dans la vieille ville, demandant à leurs voisins arabes de boucher leurs fenêtres,

- à Ramallah où nous avons franchi le check-point de Kalandia, lieu quotidien d’humiliation,

- à Aboud où nous avons visité non seulement la barrière de séparation israélienne confisquant une partie des oliveraies du village, mais aussi les installations de pompage d’eau de la nappe phréatique ainsi que les conduites qui expédient cette eau en Israël. Dans le même temps on nous a expliqué que les habitants de ce village n’ont pas le droit de pomper dans leurs puits, mais doivent acheter l’eau à la compagnie israélienne.

- à Bir Zeit, nous avons pu voir un exemple de colonie sauvage de quelques mobiles homes, ainsi que des colonies anciennes, et à Taybeh, d’autres colonies qui entourent ce village, sans autorisation ni indemnisation des propriétaires arabes,

- à Abu-Dis, nous avons vu le mur de séparation de tout près, et dans ses conséquences les plus concrètes,

- à Bethléem, nous avons franchi le check-point où les autorités israéliennes n’ont pas peur de souhaiter "peace and love" aux touristes, en lettres lumineuses sur le béton du mur de 8 mètres de haut, mur de prison pour les habitants de cette ville,

- à Gaza, nous n’avons pas pu aller plus loin que le check-point d’Erez, malgré la demande d’entrée faite pour nous par le Patriarcat Latin de Jérusalem. Lors d’une attente de 4 heures, nous avons appris de la bouche d’élus français rencontrés sur place, que la soi-disant "clinique régionale pour la population de Gaza" ne contenait ni malade, ni médecin, ni lit, car elle se réduisait à l’affiche de propagande accrochée sur un bâtiment. Nous avons beaucoup regretté de ne pas pouvoir aller visiter la communauté catholique de Gaza et son curé Mgr Manuel Musallam, et de ne pas pouvoir les réconforter après la guerre qu’ils ont subie, et le siège qu’ils subissent toujours.

Les démocraties occidentales sont coupables de ne pas faire respecter le droit au Proche-Orient, alors qu’elles en auraient très facilement les moyens par les liens économiques, culturels et sociaux qu’elles entretiennent avec l’état d’Israël. Les Eglises européennes sont coupables aussi tant qu’elles ne font pas plus pour exiger ce respect du droit par Israël.’

CAPJPO-EuroPalestine
 
Haut