Il y a 30 ans, habib grimzi était assassiné par défenestration...

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
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Il y a 30 ans jour pour jour, le 14 novembre 1983, Habib Grimzi, un touriste algérien de 26 ans, était assassiné par défenestration dans le train Bordeaux-Vintimille, après avoir été roué de coups par trois aspirants légionnaires. Aucun des passagers du train n'est intervenu pour le secourir.

Extrait du film "Train d'enfer"réalisé en 1985 suite à ce crime raciste.

 
La réalité est un peu plus complexe que dans l'extrait du film:

"Vers minuit, trois voyageurs allant à Aubagne passer les tests d'engagement dans la Légion étrangère, Anselmo Elviro-Vidal, 26 ans, Marc Béani, 20 ans, et Xavier Blondel, 24 ans, se déplacent dans le train. Ivres bien qu'étant surveillés par un caporal-chef incroyablement passif (il prétendra dormir pendant tout le trajet), ils jettent un œil dans les compartiments. Elviro-Vidal tombe sur Grimzi qui porte un baladeur, il l'attrape, le jette dans le couloir et le roue de coups.
Le contrôleur Vincent Pérez intervient et le change de voiture qu'il ferme à clé, mais les trois reviennent une nouvelle fois et se font ouvrir la voiture par un autre contrôleur qui n'est pas au courant de l'affaire. Ils l'agressent de nouveau, lui donnent des coups de couteau. Grimzi résiste, supplie et hurle, mais les 95 passagers à proximité du drame n'interviennent pas. Il sera jeté du train par Elviro-Vidal près de Castelsarrasin à 0 h 20. Constatant l'absence d'Habib Grimzi dans la voiture et remarquant la présence de sang, Vincent Pérez alerte la police lorsque le train arrive à Toulouse. Les différents protagonistes sont arrêtés.

Le procès des trois meurtriers s'est tenu, à Montauban, devant la cour d'assises de Tarn-et-Garonne, à partir du 22 janvier 1986. Des manifestations sont organisées par le MRAP et l'Amicale des Algériens en Europe pour protester contre ce crime. Le 25 janvier 1986, Anselmo Elviro-Vidal et Marc Béani ont été condamnés à perpétuité, des circonstances atténuantes ont été accordées à Xavier Blondel, qui a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle. À la suite d'un vice de forme3, Marc Beani a été condamné en 1987, lors d'un deuxième procès, à vingt ans de réclusion par la cour d'assises de la Haute-Garonne."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Habib_Grimzi
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Nous apprenons qu'une plaque va être inaugurée à Castelsarrasin en l'honneur de cet Algérien. Nous offrons à cette occasion deux interventions de Jean Vignoboul à pararaître dans un livre retraçant ses écrits.

Le cas Habib Grimzi
(1957-1983)

Le 14 novembre 1983, Habib Grimzi est assassiné par défenestration du train Bordeaux-Vintimille par trois candidats à l'engagement à la Légion étrangère, pour des motifs racistes.

Ce touriste algérien de 26 ans en visite en France, quitte Florence, sa correspondante et amie, pour rentrer en Algérie. Il prend l'express 343 Bordeaux-Vintimille de 22 h 27. Vers minuit, trois voyageurs allant à Aubagne passer les tests d'engagement dans la Légion étrangère, Anselmo Elviro-Vidal, 26 ans, Marc Béani, 20 ans, et Xavier Blondel, 24 ans, se déplacent dans le train et jettent un œil dans les compartiments. Elviro-Vidal tombe sur Grimzi qui porte un baladeur, il l'attrape, le jette dans le couloir et le roue de coups. Le contrôleur Vincent Pérez intervient et le change de wagon, mais les trois reviennent une nouvelle fois et l'agressent de nouveau. Grimzi résiste, supplie et hurle, mais les autres voyageurs n'interviennent pas.

Il sera jeté du train par Elviro-Vidal près de Castelsarrasin à 0 h 20.

Le procès des trois meurtriers s'est tenu, à Montauban, devant la cour d'assises de Tarn-et-Garonne, à partir du 22 janvier 1986. Des manifestations sont organisées par diverses organisations pour protester contre ce crime. Le 25 janvier 1986, Anselmo Elviro-Vidal et Marc Béani ont été condamnés à perpétuité, des circonstances atténuantes ont été accordées à Xavier Blondel, qui a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle.

À la suite d'un vice de forme, Marc Beani a été condamné en 1987, lors d'un deuxième procès, à vingt ans de réclusion par la Cour d'Assises de la Haute-Garonne.

Cet événement a donné lieu, très rapidement à un film, Train d'enfer, réalisé par Roger Hanin, sorti au cinéma en 1985.

L’année d’après, un roman est publié : Point kilométrique 190 d'Ahmed Kalouaz Lahlou.

Puis c’est la chanson qui lui rend hommage avec Tighremt dans Averrani.

Dernier événement culturel : le journaliste Jean-Baptiste Harang a écrit un livre Bordeaux - Vintimille, publié en 2013.

Cet événement est au cœur de deux allocutions de Jean Vignoboul.

Allocution prononcée le 19-11-1983 au rassemblement organisé par la L.D.H. pour protester contre le meurtre du jeune Algérien Habib Grimzi

Il est des circonstances dans lesquelles on ne peut pas se taire, on ne peut pas accepter l’inacceptable, on ne peut pas laisser se dérouler l’horrible enchaînement de la bestialité et du racisme. Ce crime commis mardi chez nous, dans notre département, par de jeunes français, rouant de coups un jeune Algérien avant de le précipiter du train sur le ballast de la voie ferrée fait partie de ces actes qui ne requièrent pas seulement la sanction de la justice mais doivent provoquer le sursaut des consciences, la réflexion critique d’une société sur elle-même afin qu’elle puisse engager avec efficacité une action cohérente et tenace pour arrêter la course qui la conduirait à la négation des valeurs humaines fondamentales.

La Ligue des Droits de l’Homme a donc estimé de son devoir, non seulement d’exprimer son indignation devant un crime aussi odieux, mais aussi d’attirer l’attention sur la gravité du danger et la nécessité de tout mettre en œuvre pour la conjurer. A cet égard le succès de notre manifestation, assuré par la contribution de nombreux partis et organisations qui ont tenu à s’y associer et par la participation des représentants des assemblées élues, constitue un témoignage combien éloquent des sentiments presque unanimes d’indignation et de réprobation de la population de notre ville et du département.

L’événement qui nous rassemble ici aujourd’hui est lourd de signification. C’est parce qu’il était maghrébin donc étranger à notre pays et à notre culture que le jeune Habib Grimzi a été sauvagement assassiné. Ce racisme est donc le mobile du crime, le seul mobile que rien ne saurait dissimuler ou excuser, surtout pas l’état d’ivresse car l’alcool n’avait pas ôté aux assassins, la faculté de choisir leur victime. Ainsi le racisme est installé chez nous, il se manifeste - et de quelle manière - et il fait tous les jours sous nos yeux des progrès inquiétants. Il est donc temps de bien mesurer l’ampleur du mal et cela nous amène à dire ici sans excès de langage, mais avec toute la gravité que requiert la gravité du sujet, qu’il n’est pas de pire danger pour l’avenir de notre société que de pactiser sous quelque forme que ce soit et quelles que soient les circonstances avec l’idéologie et la propagande du racisme, d’autant plus dangereuses qu’elles se font parfois insidieuses pour mieux surprendre et capter des esprits non prévenus. En un mot, tout compromis avec le racisme est déjà une victoire pour celui-ci.

Comme on peut le constater, la violence progresse en même temps que le racisme ; ce sont les deux termes d’un même processus redoutable qui se fortifie de la méfiance, de l’égoïsme, de la xénophobie, de l’antisémitisme, ces champignons vénéneux toujours en germe dans notre société, mais, aujourd’hui, particulière-ment virulents dans le climat d’inquiétude, d’insécurité, de doutes sur l’avenir que la crise provoque et développe.

L’histoire de ce siècle nous apprend – et la plaque des Martyrs devant laquelle nous sommes rassemblés en témoigne pour notre ville – les terribles conséquences dans lesquelles la passivité – ou la légèreté – voire l’inconscience plongent les peuples aveugles ou sourds aux avertissements répétés que les événements leur adressent.

Il s’agit donc pour nous de n’être ni aveugles, ni sourds. Que chacun d’entre nous réfléchisse au sort qui serait celui de notre globe au moment où les progrès foudroyants des moyens de communication et de destruction abolissent les distances au point de rendre voisins des peuples qui, il n’y a pas si longtemps, s’ignoraient presque, de continent à continent, si, sur ce globe devenu soudainement si petit avec ses milliards d’hommes et de femmes, devaient se multiplier entre les peuples, entre les communautés qui les composent des barrières de méfiance, d’hostilité et de haine, précisément à l’heure où l’humanité a le pouvoir de se détruire elle-même.

C’est pourquoi nous ne pouvons dans notre pays, laisser se développer sans réagir, la violence et le racisme. Si chacun d’entre nous se sent responsable et agit en conséquence nous ferons reculer la bêtise au front de taureau. S’impose à ceux qui dans notre société sont investis de diverses responsabilités, des dirigeants de l’Etat à ceux des diverses collectivités, un effort plus grand encore pour mettre au service de cette cause tous les moyens dont ils disposent. En particulier pour que la jeunesse soit davantage sensibilisée à ces problèmes dont la solution conditionne d’une manière décisive son avenir.

Si cette manifestation contribue ne fusse que dans une mesure modeste, à faire prendre conscience du péril et à affermir notre résolution à y faire face, elle n’aura pas été inutile.
 
La réalité est un peu plus complexe que dans l'extrait du film:

"Vers minuit, trois voyageurs allant à Aubagne passer les tests d'engagement dans la Légion étrangère, Anselmo Elviro-Vidal, 26 ans, Marc Béani, 20 ans, et Xavier Blondel, 24 ans, se déplacent dans le train. Ivres bien qu'étant surveillés par un caporal-chef incroyablement passif (il prétendra dormir pendant tout le trajet), ils jettent un œil dans les compartiments. Elviro-Vidal tombe sur Grimzi qui porte un baladeur, il l'attrape, le jette dans le couloir et le roue de coups.
Le contrôleur Vincent Pérez intervient et le change de voiture qu'il ferme à clé, mais les trois reviennent une nouvelle fois et se font ouvrir la voiture par un autre contrôleur qui n'est pas au courant de l'affaire. Ils l'agressent de nouveau, lui donnent des coups de couteau. Grimzi résiste, supplie et hurle, mais les 95 passagers à proximité du drame n'interviennent pas. Il sera jeté du train par Elviro-Vidal près de Castelsarrasin à 0 h 20. Constatant l'absence d'Habib Grimzi dans la voiture et remarquant la présence de sang, Vincent Pérez alerte la police lorsque le train arrive à Toulouse. Les différents protagonistes sont arrêtés.

Le procès des trois meurtriers s'est tenu, à Montauban, devant la cour d'assises de Tarn-et-Garonne, à partir du 22 janvier 1986. Des manifestations sont organisées par le MRAP et l'Amicale des Algériens en Europe pour protester contre ce crime. Le 25 janvier 1986, Anselmo Elviro-Vidal et Marc Béani ont été condamnés à perpétuité, des circonstances atténuantes ont été accordées à Xavier Blondel, qui a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle. À la suite d'un vice de forme3, Marc Beani a été condamné en 1987, lors d'un deuxième procès, à vingt ans de réclusion par la cour d'assises de la Haute-Garonne."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Habib_Grimzi
je suis pas d'accord avec toi la realité n'est pas plus complexe d'ailleurs ce mot m'enerve ça sous entend qu'il y a une autre realité et moi j'en vois qu'une.
 
je suis pas d'accord avec toi la realité n'est pas plus complexe d'ailleurs ce mot m'enerve ça sous entend qu'il y a une autre realité et moi j'en vois qu'une.
Je ne vois pas dans l'extrait le contrôleur intervenir par exemple...
De plus avant que Drianke poste son dernier message, il n'y avait aucune mention de la lourde condamnation des auteurs...
Enfin bref...
 
Dernière édition:
Je ne vois dans l'extrait le contrôleur intervenir par exemple...
De plus avant que Drianke poste son dernier message, il n'y avait aucune mention de la lourde condamnation des auteurs...
Enfin bref...

oui c'est pas le fait que t'es indiqué les condannations c'est ce mot "complexe" je trouve qu'il minimise c'est tout.
 
oui c'est pas le fait que t'es indiqué les condannations c'est ce mot "complexe" je trouve qu'il minimise c'est tout.
C'est ton analyse. Pour moi "complexe" ne vient pas minimiser. Au contraire: le fait qu'il y ait deux attaques et pas une seule montre l'acharnement de ces cinglés et leur haine. Même après l'intervention d'un contrôleur, ils ne sont pas calmés...
 
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