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Il y a trente ans, l’État palestinien naissait à Alger
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[QUOTE="Drapo03, post: 17319824, member: 397895"] [HEADING=2]Une étape charnière[/HEADING] Le roi Hussein de Jordanie avait accepté de se « désengager » de Cisjordanie occupée, ce qui signifiait qu’il laissait aux seuls Palestiniens la responsabilité de la reconquérir et de la gérer. Le tout avait été initié par le roi Fahd d’Arabie saoudite qui avait énoncé, en 1982, les bases d’un accord considéré alors comme « raisonnable » : un État palestinien en Cisjordanie et Gaza contre un retour à la paix et la sécurité d’Israël. Dans cette conjoncture, la proclamation d’un « État palestinien » apparaissait comme une étape charnière. Une ère prenait fin, et une autre commençait. Celle qui s’achevait, c’est celle de la lutte pour faire admettre l’idée de l’État palestinien, dans les Territoires occupés en 1967. Celle qui commençait devait amener à concrétiser cette idée. Cela apparaissait clairement dans le texte de la proclamation d’indépendance, rédigé par le poète Mahmoud Darwish et lu par Yasser Arafat dans la salle de conférence du palais des nations, à l’ouest d’Alger. Boualem Bessaïeh, ministre algériens des Affaires étrangères et poète à ses heures, admirait la beauté du document, qui revendiquait un État sur cette « terre des religions monothéistes » : dans l’euphorie comme dans le drame, les Palestiniens gardaient la vision multiconfessionnelle de leur société, qui s’estompera plus tard avec l’émergence des islamistes du Hamas et du djihad islamique. [HEADING=2]L’ultime bataille[/HEADING] Cinq ans après la proclamation de l’État palestinien, et à l’issue d’un complexe processus de négociations, Israéliens et Palestiniens parvenaient aux [URL='https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/hanan-ashrawi-les-accords-d-oslo-ont-laiss-les-palestiniens-de-j-rusalem-la-merci-d-isr-0']accords d’Oslo[/URL]. Yasser Arafat et l’OLP y bénéficiaient d’une reconnaissance internationale éclatante, couronnée par un prix Nobel de la Paix, mais c’était, paradoxalement, le début du compte à rebours pour les Palestiniens. Les grandes figures qui avaient accompagné Arafat n’étaient plus là. Abou Jihad avait été assassiné six mois plus tôt à Tunis par un commando israélien, Abou Iyad a été tué en 1991, et Farouk Kaddoumi, « ministre » des affaires étrangères de l’OLP, était passé à l’opposition, trouvant refuge à Damas. De la direction historique de l’OLP, n’ont survécu que des seconds couteaux, comme [URL='https://www.middleeasteye.net/node/30096']Mahmoud Abbas[/URL], qui font carrière dans l’ombre de Arafat. Celui-ci avait fini par se convaincre d’une idée centrale : la solution de la question palestinienne est entre les mains des Américains. Il fallait coûte que coûte les séduire. C’est ce que lui reprochait notamment Nawef Hawatmeh, dirigeant du (Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP), pour qui « L’OLP doit absolument garder une marge de manœuvre indépendante ». Trop confiant, vivant au sein d’un groupe de dirigeants totalement miné, peu professionnel, Arafat s’installe symboliquement à Bethléem, ville de naissance du Christ, et commence, à la tête de l’autorité palestinienne, à se comporter comme un chef d’État. Pour lui, les choses devaient cheminer naturellement vers le seul aboutissement envisagé, l’État palestinien. Des années plus tard, après l’échec de Camp David II, il se rend compte que tout ce qui a été obtenu est illusoire, face à un pouvoir israélien qui, non seulement refuse de faire aboutir le processus en cours depuis Oslo, mais s’est mis à travailler méthodiquement pour mettre en cause la viabilité de l’État palestinien envisagé. Yasser Arafat se lance alors dans une ultime bataille. Isolé au siège de l’autorité palestinienne, il affronte, dans un face-à-face tragique, l’armée israélienne, sous les caméras du monde entier. Mais les jeux étaient faits. Le choc des images, avec ce vieil homme, usé, fatigué, malade, assiégé dans un bunker, encerclé par des snipers, faisant le V de la victoire, ne provoquera pas le sursaut attendu. L’État palestinien, proclamé, aura disparu avant d’être concrétisé. [B][I]- [URL='https://www.middleeasteye.net/fr/users/abed-charef']Abed Charef[/URL][/I][/B][I]est un écrivain et chroniqueur algérien. Il a notamment dirigé l’hebdomadaire[/I] La Nation [I]et écrit plusieurs essais, dont [/I]Algérie, le grand dérapage[I]. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @AbedCharef Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de [/I]Middle East Eye[I]. Photo : le président de l’OLP Yasser Arafat et ses conseillers entrent dans la salle de conférence du Palais des nations, le 13 novembre 1988 près d’Alger, où le Conseil national palestinien décidera de reconnaître Israël et de créer un État palestinien dans les territoires occupés par Israël (AFP). [URL unfurl="true"]https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/il-y-trente-ans-letat-palestinien-naissait-alger[/URL][/I] [/QUOTE]
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