Près de 2.000 migrants tentent d'entrer en Espagne
Selon les autorités, il s’agit « d’un groupe important de personnes venant de pays d’Afrique subsaharienne »
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Des migrants arrivent dans un centre de détention après avoir traversé les clôtures séparant l'enclave espagnole de Melilla du Maroc, à Melilla, en Espagne. — APTOPIX Migration Europe Spain
Plus de 2.000 migrants ont essayé d’entrer vendredi matin dans l’enclave espagnole de Melilla depuis le Maroc et « un nombre important » d’entre eux y est parvenu, a indiqué la préfecture, sans préciser leur nombre. Cette tentative d’entrée massive dans l’une des deux enclaves espagnoles situées sur la côte nord du Maroc est la première depuis la normalisation des relations intervenue mi-mars entre Madrid et Rabat après près d’un an de brouille diplomatique.
Cinq migrants d’origine africaine ont trouvé la mort et 76 autres ont été blessés, dont 13 grièvement, selon les autorités locales marocaines. Par ailleurs, 140 membres des forces de l’ordre ont été blessés, dont 5 grièvement, au cours de leur intervention pour empêcher les migrants de pénétrer dans l’enclave espagnole, indiquent ces autorités locales dans un communiqué transmis à l’AFP.
Une intervention des forces de l’ordre
Les forces de l’ordre espagnoles ont repéré « vers 6h40, un groupe de migrants formé par plus de 2.000 personnes » s’approchant de la frontière, a indiqué un porte-parole de la préfecture.« Malgré le large dispositif de sécurité des forces marocaines, qui ont activement collaboré et de façon coordonnée avec les forces de l’ordre » espagnoles, « un groupe important de personnes venant de pays d’Afrique subsaharienne, parfaitement organisé et violent, a forcé l’entrée et cassé la porte d’accès du contrôle aux frontières » avant d’entrer dans Melilla, a-t-il indiqué.
Les pays venaient juste de se réconcilier
Madrid et Rabat ont scellé il y a peu leur réconciliation après la décision mi-mars de Madrid de soutenir publiquement le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée à 80 % par le Maroc, mais revendiquée par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.Cette décision avait permis de mettre fin à une crise diplomatique provoquée par l’accueil en Espagne du chef du Polisario, Brahim Ghali, en avril 2021 pour y être soigné du Covid-19. Cette crise avait été marquée par l’entrée en mai 2021 de plus de 10.000 migrants en vingt-quatre heures dans l’enclave de Ceuta, à la faveur d’un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain.