On les nomme indûment "frais de notaires", comme si les notaires lors de l'authentification de la vente d'un bien immobilier gardait pour lui cette taxe acquittée par tout acquéreur. En fait, le notaire agit pour le compte de l'Etat et des collectivités locales lorsqu'il perçoit cet impôt. Il est à proprement parler percepteur de ce qu'il faut appeler aux termes du code général des impôts les "droits de mutation à titre onéreux". Seulement voilà, ces droits viennent de s'alourdir avec la bénédiction du Parlement : la part des départements a augmenté de 0,7 point, passant de 3,8% à 4,5%.
Le département s'arroge la part du lion de cette taxe, et a négocié avec l'Etat il y a deux ans l'autorisation, nécessairement législative, de hausser les taux. Au bout du compte, compte tenu de la taxe communale de 1,3%, de la taxe nationale égale à 2,37% du montant du droit départemental et des émoluments du notaire, les droits de mutation s'élèvent à 7,7% du prix d'un bien échangé. Vous conviendrez que ce sont désormais des droits de mutation à titre trop onéreux. A près de 8% du montant de la transaction, cet impôt fait courir le risque de la viscosité : il compromet désormais la fluidité du marché. Ce niveau n'est plus tenable.
Le lobbying se heurte pourtant à un problème de taille : la FNAIM nous apprend que quelque 800.000 transactions se seraient réalisées en 2015, en net progrès par rapport à 2014, alors que c'est en 2015 que la quasi-totalité des conseils départementaux ont profité de la possibilité d'augmenter leurs taux. Est-ce à dire que ces droits de mutation n'ont aucune incidence sur le niveau des transactions et que les tenants de la modération, dont je suis, ont tort?
Pas du tout, pour plusieurs raisons.
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Le département s'arroge la part du lion de cette taxe, et a négocié avec l'Etat il y a deux ans l'autorisation, nécessairement législative, de hausser les taux. Au bout du compte, compte tenu de la taxe communale de 1,3%, de la taxe nationale égale à 2,37% du montant du droit départemental et des émoluments du notaire, les droits de mutation s'élèvent à 7,7% du prix d'un bien échangé. Vous conviendrez que ce sont désormais des droits de mutation à titre trop onéreux. A près de 8% du montant de la transaction, cet impôt fait courir le risque de la viscosité : il compromet désormais la fluidité du marché. Ce niveau n'est plus tenable.
Le lobbying se heurte pourtant à un problème de taille : la FNAIM nous apprend que quelque 800.000 transactions se seraient réalisées en 2015, en net progrès par rapport à 2014, alors que c'est en 2015 que la quasi-totalité des conseils départementaux ont profité de la possibilité d'augmenter leurs taux. Est-ce à dire que ces droits de mutation n'ont aucune incidence sur le niveau des transactions et que les tenants de la modération, dont je suis, ont tort?
Pas du tout, pour plusieurs raisons.
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