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Infiltré chez Herta : intérimaires, chair à jambon
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[QUOTE="Drapo03, post: 17390219, member: 397895"] [HEADING=3]« Tu vas aller à la rôtissoire »[/HEADING] Habillé d’un t-shirt, d’un pantalon, d’une veste et d’une surblouse blanches, ainsi que d’une charlotte verte, un cache-barbe, je peux me diriger vers le rez-de-chaussée du bâtiment. Avant de descendre un escalier métallique, je passe un portique sanitaire où des voyants verts me confirment que je me suis bien lavé et désinfecté les mains. Après avoir longé la partie tranchage et emballage du jambon, ma formatrice me laisse entre les mains d’une cheffe d’équipe. [ATTACH type="full"]298761[/ATTACH] [HEADING=3]Dans le service de Mise Sous Papier (MSP) du jambon. (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)[/HEADING] Je comprends très vite que l’on n’a pas besoin de moi en MSP. On m’indique le démoulage, où des pains de jambons d’environ un mètre de long doivent être sortis manuellement de leur moule en métal. Les jeunes intérimaires les placent ensuite sur des étagères à trois niveaux. J’essaye d’imiter les ouvriers devant moi… mais la supérieure se ravise. « C’est trop dangereux de travailler à trois comme ça, tu vas aller à la rôtissoire. » [HEADING=3]Des pains lourds, à placer haut, une odeur infecte[/HEADING] C’est ici qu’on réceptionne les pains de jambon démoulés. Un jeune collègue ouvre le plastique autour de cette masse de viande longiligne à l’aide d’un cutter dédié. Puis, il pousse cette sorte de frite géante rose sur un tapis. Je dois m’en saisir pour la ranger dans une étagère de cinq étages. Le plus dur, c’est de placer cette masse carnée à l’étage le plus haut. Sans technique, sans préparation, on en a le souffle coupé. Sans avertissement, on oublie aussi de mettre un tablier. J’ai passé près d’une demi-heure à porter de la viande agglomérée tout juste sortie d’un jus visqueux. Mes vêtements sont mouillés sur les bras et le haut de mon corps. Je me rendrai compte en rentrant le soir, l’odeur qui reste sur la peau et le t-shirt est infecte. [ATTACH type="full"]298762[/ATTACH] [HEADING=3]Mon service pendant les trois jours d’infiltration : la rôtissoire. En réalité, on déplastifie ici les pains de jambon avant qu’ils soient rôtis. (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)[/HEADING] Première pause, aux alentours de 16h30, et première erreur. Je sors avec mes bottes, mon pantalon et ma veste de travail. À peine la porte ouverte, un homme assis et fumant sa clope me fait signe de rentrer. Puis un autre précise : « Tu dois te changer ! » Je raconte la scène à deux autres fumeurs, un père embauché et son fils intérimaire. C’est son premier jour à lui aussi. Le paternel rit de ma connerie, « c’est le métier qui rentre », avant de déplorer : « Quand même, ils pourraient au moins faire visiter l’usine pour le premier jour… » [HEADING=3]Le service le plus dur, où l’on garde du boulot[/HEADING] Dans la fumée des clopes grillées à la pause, les langues se délient. À l’intérieur, difficile de converser avec son binôme. Il y a d’abord le vacarme des machines, atténué par quelques bouchons d’oreilles en plastique bleu. Et puis l’effort physique empêche de parler. Deux jeunes ouvriers me parlent du service MSP « comme le pire de toute l’usine, avec le démoulage. » À leurs côtés, un homme d’une vingtaine d’années, barbus aux yeux bruns, confirme : « En MSP, j’ai pas pu rester plus de deux semaines, à cause d’un problème que j’ai au tendon. Maintenant, je suis au découpage des saucissons, c’est plus tranquille. » À ses côtés, un autre intérimaire s’exclame : « C’est clair, la mise sous papier, c’est le goulag… Mais c’est la seule manière d’être sûr d’avoir du boulot à la semaine. Sinon, je me barrerais direct. » [/QUOTE]
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