Un paradoxe abyssal. La liberté d'expression, constitutive de la société américaine et sacralisée dans le premier amendement de sa constitution, est mise à mal aux États-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Et d'autant plus ces derniers jours, depuis l'assassinat le 10 septembre de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk, tué d'une balle dans le cou alors qu'il animait un débat sur un campus universitaire dans l'Utah. Un événement tragique que le président américain utilise pour verrouiller l'opposition et les critiques à son égard.
"Nous avons atteint de nouveaux sommets ce week-end, avec la clique MAGA ("Make America Great Again", NDLR) qui s'efforce désespérément de présenter ce jeune qui a assassiné Charlie Kirk comme quelqu'un d'autre qu'un des leurs et qui fait tout son possible pour en tirer un avantage politique", a lancé l'animateur, souvent critique de Donald Trump, dans son émission.
"Excellente nouvelle pour l'Amérique (...) Félicitations à ABC d'avoir enfin eu le courage de faire ce qui devait être fait. Kimmel n'a AUCUN talent", a salué le président sur son réseau Truth Social.
Vingt minutes plus tard, dans une autre publication, Donald Trump se fend d'une annonce:
"Je suis heureux d'informer nos nombreux patriotes américains que je désigne ANTIFA, UNE ORGANISATION RADICALE DE GAUCHE MALADIVE, DANGEREUSE ET CATASTROPHIQUE, COMME UNE ORGANISATION TERRORISTE MAJEURE", a-t-il écrit, usant des majuscules comme à son habitude.
La Maison Blanche avait annoncé en début de semaine son intention de réprimer le "terrorisme intérieur" de gauche après la mort de l'influenceur conservateur. Les États-Unis se déchirent en effet sur le profil du suspect, Tyler Robinson, formellement inculpé par les autorités qui ont requis la peine capitale contre lui.
Ce jeune homme élevé par des parents républicains est présenté par une large partie de la droite comme un tueur d'"extrême gauche". Il avait dénoncé auprès de ses proches la "haine" véhiculée, selon lui, par Charlie Kirk et a utilisé des munitions gravées d’inscription à la tonalité antifasciste.
"L'assassinat de Charlie Kirk, lui-même sanctifié pour avoir défendu le premier amendement, est utilisé par l'administration Trump et toute la nébuleuse qui l'entoure pour attaquer la liberté d'expression des opposants politiques", explique Ludivine Gilli, directrice de l’observatoire Amérique du Nord de la Fondation Jean-Jaurès, contactée par BFMTV.
Avant d'ajouter: "Ils prétendent que ces opposants politiques ont poussé à la violence, alors que la rhétorique de haine et de violence vient du camp présidentiel".
La spécialiste des États-Unis redéfinit même la liberté d'expression "aujourd'hui" par "la liberté d'exprimer une opinion lorsqu'elle est la même que l'administration Trump". Et ce, avant même l'assassinat de Charlie Kirk. "Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, la liberté d'expression s'érode jour après jour", remarque Ludivine Gilli.
Et d'autant plus ces derniers jours, depuis l'assassinat le 10 septembre de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk, tué d'une balle dans le cou alors qu'il animait un débat sur un campus universitaire dans l'Utah. Un événement tragique que le président américain utilise pour verrouiller l'opposition et les critiques à son égard.
Un animateur suspendu, le mouvement antifa désigné comme "terroriste"...
L'humoriste Jimmy Kimmel, animateur d'un "late show" très populaire aux États-Unis sur la chaîne ABC, va être privé d'antenne, et son émission suspendue "pour une durée indéterminée". Son tort? Avoir accusé la droite américaine d'exploiter politiquement l'assassinat de Charlie Kirk."Nous avons atteint de nouveaux sommets ce week-end, avec la clique MAGA ("Make America Great Again", NDLR) qui s'efforce désespérément de présenter ce jeune qui a assassiné Charlie Kirk comme quelqu'un d'autre qu'un des leurs et qui fait tout son possible pour en tirer un avantage politique", a lancé l'animateur, souvent critique de Donald Trump, dans son émission.
"Excellente nouvelle pour l'Amérique (...) Félicitations à ABC d'avoir enfin eu le courage de faire ce qui devait être fait. Kimmel n'a AUCUN talent", a salué le président sur son réseau Truth Social.
Vingt minutes plus tard, dans une autre publication, Donald Trump se fend d'une annonce:
"Je suis heureux d'informer nos nombreux patriotes américains que je désigne ANTIFA, UNE ORGANISATION RADICALE DE GAUCHE MALADIVE, DANGEREUSE ET CATASTROPHIQUE, COMME UNE ORGANISATION TERRORISTE MAJEURE", a-t-il écrit, usant des majuscules comme à son habitude.
La Maison Blanche avait annoncé en début de semaine son intention de réprimer le "terrorisme intérieur" de gauche après la mort de l'influenceur conservateur. Les États-Unis se déchirent en effet sur le profil du suspect, Tyler Robinson, formellement inculpé par les autorités qui ont requis la peine capitale contre lui.
Ce jeune homme élevé par des parents républicains est présenté par une large partie de la droite comme un tueur d'"extrême gauche". Il avait dénoncé auprès de ses proches la "haine" véhiculée, selon lui, par Charlie Kirk et a utilisé des munitions gravées d’inscription à la tonalité antifasciste.
"La liberté d'expression s'érode jour après jour"
Ces deux exemples ne sont que les plus saillants d'une longue liste. Ces derniers jours, des dizaines de personnes ont perdu leur emploi pour un simple message sur les réseaux sociaux critiquant l'influenceur conservateur assassiné. Le vice-président J.D Vance a incité à "dénoncer" toute personne qui "célébrerait le meurtre de Charlie" et "à appeler leurs employeurs". La ministre de la Justice Pam Bondi a quant à elle déclaré que les "discours haineux" n'étaient pas protégés au titre du premier amendement."L'assassinat de Charlie Kirk, lui-même sanctifié pour avoir défendu le premier amendement, est utilisé par l'administration Trump et toute la nébuleuse qui l'entoure pour attaquer la liberté d'expression des opposants politiques", explique Ludivine Gilli, directrice de l’observatoire Amérique du Nord de la Fondation Jean-Jaurès, contactée par BFMTV.
Avant d'ajouter: "Ils prétendent que ces opposants politiques ont poussé à la violence, alors que la rhétorique de haine et de violence vient du camp présidentiel".
La spécialiste des États-Unis redéfinit même la liberté d'expression "aujourd'hui" par "la liberté d'exprimer une opinion lorsqu'elle est la même que l'administration Trump". Et ce, avant même l'assassinat de Charlie Kirk. "Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, la liberté d'expression s'érode jour après jour", remarque Ludivine Gilli.