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En Iran, 38 ans de prison et 148 coups de fouet pour une militante
des droits de l’homme
La sentence à l’encontre de l’avocate Nasrin Sotoudeh, condamnée pour des motifs liés à son activisme en faveur des droits humains, est inhabituellement lourde.
Le Monde
La justice iranienne a condamné l’avocate Nasrin Sotoudeh, qui purge déjà depuis juin 2018 une peine de cinq ans de prison, à 33 ans d’emprisonnement supplémentaires ainsi qu’à 148 coups de fouet pour des motifs liés à son activisme pacifique en faveur des droits humains, ont dénoncé plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme.
Cette sentence, que son époux Reza Khandan a rendue publique sur sa page Facebook lundi 11 mars, porte sa condamnation totale à 38 années de prison. En septembre 2016, cette célèbre militante des droits de l’homme avait en effet été condamnée en son absence à cinq ans d’emprisonnement dans le cadre d’une autre affaire.
Lire aussi En Iran, Nasrin Sotoudeh, la voix des anti-voile
Selon Mohammad Moghimi, un de ses avocats, Mme Sotoudeh, condamnée pour sept chefs d’accusation, a décidé de ne pas se faire représenter au tribunal, estimant que les conditions d’« un procès équitable » n’étaient pas réunies. L’affaire en cours inclut, selon son mari, des poursuites pour « conspiration » et « propagande contre le système » politique de la République islamique, appartenance à une organisation de défense des droits humains interdite, participation à une campagne pour l’abolition progressive de la peine de mort en Iran ou encore « atteinte à l’ordre public ».
La sentence annoncée est inhabituellement lourde. Elle survient quelques jours après la nomination d’un protégé d’Ali Khamenei, Ebrahim Raisi, à la tête de l’appareil judiciaire iranien.
Une « injustice scandaleuse »
Récompensée en 2012 du prix Sakharov décerné par le Parlement européen, Mme Sotoudeh a passé trois ans en prison (2010-2013) après avoir défendu des opposants arrêtés lors de manifestations en 2009. Elle a aussi défendu plusieurs femmes arrêtées entre décembre 2017 et janvier 2018 pour avoir enlevé leur foulard en public, afin de protester contre l’obligation faite aux femmes de porter le voile dans l’espace public.
Le rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Iran, Javaid Rehman, a fait état mardi d’une « inquiétude grandissante »sur le fait que « l’espace civil pour les avocats et défenseurs des droits humains est en train d’être réduit ». « J’appelle le gouvernement à relâcher immédiatement tous les avocats emprisonnés pour avoir exercé leur métier de façon pacifique », a-t-il dit à des journalistes à Genève.
L’ONG Amnesty International a qualifié d’« injustice scandaleuse » la nouvelle condamnation de Mme Sotoudeh, que les autorités iraniennes « punissent pour son action en faveur des droits humains ». « Nasrin Sotoudeh doit être libérée immédiatement et sans condition », ajoute Amnesty dans un communiqué.
En France, le porte-parole du Quai d’Orsay a rappelé dans un communiqué que Mme Sotoudeh avait été associée récemment par le président Emmanuel Macron « au Conseil consultatif pour l’égalité femmes-hommes du G7 ». Paris « réitère son attachement à la liberté d’opinion et d’expression et au droit de chacun à un procès équitable », ajoute le texte, qui « appelle l’Iran à respecter ses engagements internationaux en la matière ».
Voyant dans ce nouveau verdict une « évolution inquiétante », l’Union européenne a, elle, dit attendre « un réexamen immédiat de [cette] condamnation ».
https://www.lemonde.fr/internationa...toudeh-lourdement-condamnee_5435370_3210.html
des droits de l’homme
La sentence à l’encontre de l’avocate Nasrin Sotoudeh, condamnée pour des motifs liés à son activisme en faveur des droits humains, est inhabituellement lourde.
Le Monde
La justice iranienne a condamné l’avocate Nasrin Sotoudeh, qui purge déjà depuis juin 2018 une peine de cinq ans de prison, à 33 ans d’emprisonnement supplémentaires ainsi qu’à 148 coups de fouet pour des motifs liés à son activisme pacifique en faveur des droits humains, ont dénoncé plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme.
Cette sentence, que son époux Reza Khandan a rendue publique sur sa page Facebook lundi 11 mars, porte sa condamnation totale à 38 années de prison. En septembre 2016, cette célèbre militante des droits de l’homme avait en effet été condamnée en son absence à cinq ans d’emprisonnement dans le cadre d’une autre affaire.
Lire aussi En Iran, Nasrin Sotoudeh, la voix des anti-voile
Selon Mohammad Moghimi, un de ses avocats, Mme Sotoudeh, condamnée pour sept chefs d’accusation, a décidé de ne pas se faire représenter au tribunal, estimant que les conditions d’« un procès équitable » n’étaient pas réunies. L’affaire en cours inclut, selon son mari, des poursuites pour « conspiration » et « propagande contre le système » politique de la République islamique, appartenance à une organisation de défense des droits humains interdite, participation à une campagne pour l’abolition progressive de la peine de mort en Iran ou encore « atteinte à l’ordre public ».
La sentence annoncée est inhabituellement lourde. Elle survient quelques jours après la nomination d’un protégé d’Ali Khamenei, Ebrahim Raisi, à la tête de l’appareil judiciaire iranien.
Une « injustice scandaleuse »
Récompensée en 2012 du prix Sakharov décerné par le Parlement européen, Mme Sotoudeh a passé trois ans en prison (2010-2013) après avoir défendu des opposants arrêtés lors de manifestations en 2009. Elle a aussi défendu plusieurs femmes arrêtées entre décembre 2017 et janvier 2018 pour avoir enlevé leur foulard en public, afin de protester contre l’obligation faite aux femmes de porter le voile dans l’espace public.
Le rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Iran, Javaid Rehman, a fait état mardi d’une « inquiétude grandissante »sur le fait que « l’espace civil pour les avocats et défenseurs des droits humains est en train d’être réduit ». « J’appelle le gouvernement à relâcher immédiatement tous les avocats emprisonnés pour avoir exercé leur métier de façon pacifique », a-t-il dit à des journalistes à Genève.
L’ONG Amnesty International a qualifié d’« injustice scandaleuse » la nouvelle condamnation de Mme Sotoudeh, que les autorités iraniennes « punissent pour son action en faveur des droits humains ». « Nasrin Sotoudeh doit être libérée immédiatement et sans condition », ajoute Amnesty dans un communiqué.
En France, le porte-parole du Quai d’Orsay a rappelé dans un communiqué que Mme Sotoudeh avait été associée récemment par le président Emmanuel Macron « au Conseil consultatif pour l’égalité femmes-hommes du G7 ». Paris « réitère son attachement à la liberté d’opinion et d’expression et au droit de chacun à un procès équitable », ajoute le texte, qui « appelle l’Iran à respecter ses engagements internationaux en la matière ».
Voyant dans ce nouveau verdict une « évolution inquiétante », l’Union européenne a, elle, dit attendre « un réexamen immédiat de [cette] condamnation ».
https://www.lemonde.fr/internationa...toudeh-lourdement-condamnee_5435370_3210.html