Pas capables de débattre au Québec? Djemila Benhabib et Dalila Awada, qui ont des opinions diamétralement opposées sur la Charte des valeurs québécoises, ont croisé le fer avec pertinence et intelligence dimanche soir à Tout le monde en parle. Un segment très fort de l’émission, où le ton a monté, oui, mais pourquoi pas?
Le débat aura surtout porté sur le port du voile, «un symbole sexiste qu’on impose seulement aux femmes» et «taché de sang» selon Djemila Benhabib, qui a grandi en Algérie. Partisane de la Charte, l’auteure a été applaudie par le public à plusieurs reprises, elle qui a connu la répression dans son pays. «Ces symboles ostentatoires divisent la société en fonction d’appartenances ethnique et religieuse qui enveniment les choses», croit-elle.
Mais Dalila Awada a capté l’attention par sa pertinence et son ton posé. Pour l’étudiante en sociologie qui a choisi de porter le voile à 13 ans, c’est plutôt ce débat autour de la Charte qui ne fait qu’envenimer les rapports paisibles qu’entretiennent les Québécois à l’égard des communautés culturelles. Dalila Awada dit avoir connu une enfance heureuse et n’avoir jamais été forcée de porter le voile. Dans sa famille, plusieurs femmes ne le portent pas, «et ça ne pose aucun problème», dit-elle. «En tant que femme musulmane québécoise, j’ai pas à porter le poids de tout ce qui se passe partout dans le monde», réplique-t-elle à Mme Benhabib.
Les autres invités se sont mêlés à la discussion, dont le chef Giovanni Apollo, lui-même immigrant italien, qui insiste sur l’importance pour les immigrants de s’adapter aux coutumes du pays qui les accueille. «Dans la seconde où je ne serai plus heureux ici, je retournerai ailleurs», a-t-il dit, applaudi par le public.
Djemila Benhabib, qui s’inquiète de voir des fillettes porter le voile dès l’âge de huit ans, a rappelé le cas des filles de la famille Shafia, tuées pour des raisons religieuses. «Faut sortir de votre moi, de votre je pour penser à la société», a-t-elle lancé à Dalila Awada.
L’une des très bonnes éditions de Tout le monde en parle avait commencé avec Michel Rivard, lui-même ambivalent sur la question de la Charte. Après s’y être objecté vertement sur sa page Facebook, il a retiré son commentaire, qu’il regrette. Il considère qu’il est allé trop loin, qu’il aurait dû s’informer davantage, et retirerait même sa signature du Manifeste pour un Québec inclusif.
Le débat aura surtout porté sur le port du voile, «un symbole sexiste qu’on impose seulement aux femmes» et «taché de sang» selon Djemila Benhabib, qui a grandi en Algérie. Partisane de la Charte, l’auteure a été applaudie par le public à plusieurs reprises, elle qui a connu la répression dans son pays. «Ces symboles ostentatoires divisent la société en fonction d’appartenances ethnique et religieuse qui enveniment les choses», croit-elle.
Mais Dalila Awada a capté l’attention par sa pertinence et son ton posé. Pour l’étudiante en sociologie qui a choisi de porter le voile à 13 ans, c’est plutôt ce débat autour de la Charte qui ne fait qu’envenimer les rapports paisibles qu’entretiennent les Québécois à l’égard des communautés culturelles. Dalila Awada dit avoir connu une enfance heureuse et n’avoir jamais été forcée de porter le voile. Dans sa famille, plusieurs femmes ne le portent pas, «et ça ne pose aucun problème», dit-elle. «En tant que femme musulmane québécoise, j’ai pas à porter le poids de tout ce qui se passe partout dans le monde», réplique-t-elle à Mme Benhabib.
Les autres invités se sont mêlés à la discussion, dont le chef Giovanni Apollo, lui-même immigrant italien, qui insiste sur l’importance pour les immigrants de s’adapter aux coutumes du pays qui les accueille. «Dans la seconde où je ne serai plus heureux ici, je retournerai ailleurs», a-t-il dit, applaudi par le public.
Djemila Benhabib, qui s’inquiète de voir des fillettes porter le voile dès l’âge de huit ans, a rappelé le cas des filles de la famille Shafia, tuées pour des raisons religieuses. «Faut sortir de votre moi, de votre je pour penser à la société», a-t-elle lancé à Dalila Awada.
L’une des très bonnes éditions de Tout le monde en parle avait commencé avec Michel Rivard, lui-même ambivalent sur la question de la Charte. Après s’y être objecté vertement sur sa page Facebook, il a retiré son commentaire, qu’il regrette. Il considère qu’il est allé trop loin, qu’il aurait dû s’informer davantage, et retirerait même sa signature du Manifeste pour un Québec inclusif.