Jean piat, figure du théâtre et vedette des « rois maudits », est mort

Drianke

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Membre honoraire de la Comédie-Française, il s’est éteint à l’âge de 93 ans, huit mois après sa compagne, la romancière et comédienne Françoise Dorin.

Le comédien Jean Piat, homme de théâtre connu du grand public pour son rôle de Robert d’Artois dans le feuilleton télévisé Les Rois maudits en 1972, est mort dans la soirée du mardi 18 septembre à Paris l’âge de 93 ans. Né en 1924 à Lannoy, dans le Nord de la France, il s’est éteint huit mois après sa compagne, la romancière et comédienne Françoise Dorin, morte en janvier.

« Adieu, hommage, respect pour le talent, l’élégance, l’humour de Jean Piat », a réagi sur Twitter le président du Festival de Cannes, Pierre Lescure.

Elevé dans une famille modeste et catholique, il fréquente le lycée Janson-de-Sailly, à Paris, et l’Institution de Sainte-Croix, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), avant d’être admis au Conservatoire national d’art dramatique.

En 1946, il fugue pour tenir sans autorisation un rôle au cinéma dans Rouletabille et se fait expulser. Cela ne l’empêche pas d’entrer un an plus tard à la Comédie-Française. Entre 1947 et 1972, il joue dans plus de 60 pièces.

Une référence dans le monde du théâtre et de la télévision

Tour à tour pendant plus de soixante-dix ans, Jean Piat aura été Don César (Ruy Blas), Alceste (Le Misanthrope) ou Don Quichotte, chantant après Jacques Brel, dans L’Homme de la Mancha.

Interprète des grands rôles classiques et romantiques, Jean Piat fut surtout un grand Cyrano de Bergerac, qu’il incarnera près de 400 fois. « Personne n’aura su comme lui, malgré une beauté inouïe, jouer de la laideur la plus célèbre de l’histoire de la littérature », a noté la Comédie-Française.

« J’aime des textes qui défendent des valeurs auxquelles je crois ou qui posent des questions essentielles », disait cet acteur aux yeux bleus et à la voix chaude et profonde, sportif accompli qui a toujours paru plus jeune que son âge.

Mais c’est le petit écran qui l’a largement fait connaître du grand public. En 1972, il frappe les esprits dans la série en six épisodes Les Rois Maudits, de Maurice Druon (réalisé par Claude Barma), dans le rôle de Robert d’Artois, tout de rouge vêtu.
En juillet 2017, il était remonté une nouvelle fois sur les planches, pour la pièce Love Letters. « Je ne pense pas au prochain rôle. (…) Je pense au cimetière. C’est peut-être la dernière pièce que je joue », avait-il affirmé à Europe 1. « Ce n’est pas triste, c’est une logique. On naît, on vit, on meurt : c’est aussi simple que ça. »

Reconnu pour son immense apport culturel au monde du théâtre, il est fait officier dans l’ordre des Arts et des Lettres.



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