Bonjour
Dans la vieille apologétique chrétienne, qui, semble-t-il, est encore à la mode dans certains milieux, il y a l'idée que Jésus, sa vie, son œuvre, est l'accomplissement de prophéties contenues dans l'Ancien Testament sur le Messie annoncé. Et donc cela serait un puissant argument pour justifier Jésus et son titre d'élu de Dieu, puisque le hasard ne saurait expliquer comment Jésus correspond si bien (dit-on) aux annonces faites par les anciens textes.
Qu'en est-il exactement? Notre équipe de journalistes (c'est-à-dire Ebion et birdman) ont fait leur enquête.
Je ne parlerai pas de tous les textes qui sont cités. Cela dépasse ma maigre compétence d'interprète de la Bible. Je parlerai cependant de certains textes importants, qui sont souvent mis de l'avant.
1.
Michée 5.1. : Un chef important viendrait de la petite ville de Bethléem.
RÉPONSE : Il y a pas de preuve indépendante que Jésus est né à Bethléem. Il y avait pas de registre d'état civil à l'époque. Deux des évangélistes disent que Jésus est né à Bethléem, mais ce sont pas des textes neutres : ils disent cela précisément pour justifier Jésus. On ne sait pas trop sur quoi ils se fondaient objectivement. Le quatrième évangéliste (qui n'est même pas un des Douze) ignore cette idée d'une naissance à Bethléem. Il y a par contre de forts indices qui font croire que Jésus est né et a grandi à Nazareth.
2. Esaïe 7, 14 : Une vierge allait enfanter un fils.
RÉPONSE : Premièrement, le mot qu'on traduit par "vierge" (parthenos) en grec voulait simplement dire jeune fille en hébreu, sans nécessairement impliquer de virginité. Ensuite cette "prophétie" d'Ésaïe avait une application immédiate à son époque (il parlait à un roi judéen qui était menacé militairement et qui était dans le désespoir au point de se demander si Dieu était encore là à ses côtés). Il y a pas de raison de chercher de sens plus profond à cette "prophétie". Il faut pas solliciter un texte et lui inventer des sens imaginaires. La plupart des textes de l'AT sur des prophéties : ou bien ils avaient une application immédiate à l'époque de leur rédaction, ou bien ils n'étaient pas à lire comme des prophéties du tout, mais avaient un autre sens et ont été cités hors contexte.
3. Dt 18,15 : Dieu suscitera en Israël un prophète que le peuple allait devoir écouter.
RÉPONSE : Identifier ce prophète à Jésus, sans autre indice, c'est une pétition de principe. Dans l'histoire du judaïsme, il y a eu plusieurs faux Messies, cela ne veut rien dire. Certains musulmans appliquent ce verset à Muhammad. On ne sait pas trop qui est visé par ce verset. Si ça se trouve, ce texte ne vise personne en particulier. On ne sait pas quand il devait s'accomplir dans l'histoire sainte. Jésus est au plus un candidat parmi d'autres. Il y a des leaders et prophètes de grande stature dans l'Ancien Testament, postérieurs à Moïse, qui peuvent aussi être candidats. Sans parler des nouvelles religions : mormons, baha'is, etc. À chaque époque de l'histoire, il y a un petit nombre de personnages religieux exceptionnels qui marquent les esprits parmi la médiocrité ambiante.
Dans la vieille apologétique chrétienne, qui, semble-t-il, est encore à la mode dans certains milieux, il y a l'idée que Jésus, sa vie, son œuvre, est l'accomplissement de prophéties contenues dans l'Ancien Testament sur le Messie annoncé. Et donc cela serait un puissant argument pour justifier Jésus et son titre d'élu de Dieu, puisque le hasard ne saurait expliquer comment Jésus correspond si bien (dit-on) aux annonces faites par les anciens textes.
Qu'en est-il exactement? Notre équipe de journalistes (c'est-à-dire Ebion et birdman) ont fait leur enquête.
Je ne parlerai pas de tous les textes qui sont cités. Cela dépasse ma maigre compétence d'interprète de la Bible. Je parlerai cependant de certains textes importants, qui sont souvent mis de l'avant.
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Michée 5.1. : Un chef important viendrait de la petite ville de Bethléem.
RÉPONSE : Il y a pas de preuve indépendante que Jésus est né à Bethléem. Il y avait pas de registre d'état civil à l'époque. Deux des évangélistes disent que Jésus est né à Bethléem, mais ce sont pas des textes neutres : ils disent cela précisément pour justifier Jésus. On ne sait pas trop sur quoi ils se fondaient objectivement. Le quatrième évangéliste (qui n'est même pas un des Douze) ignore cette idée d'une naissance à Bethléem. Il y a par contre de forts indices qui font croire que Jésus est né et a grandi à Nazareth.
2. Esaïe 7, 14 : Une vierge allait enfanter un fils.
RÉPONSE : Premièrement, le mot qu'on traduit par "vierge" (parthenos) en grec voulait simplement dire jeune fille en hébreu, sans nécessairement impliquer de virginité. Ensuite cette "prophétie" d'Ésaïe avait une application immédiate à son époque (il parlait à un roi judéen qui était menacé militairement et qui était dans le désespoir au point de se demander si Dieu était encore là à ses côtés). Il y a pas de raison de chercher de sens plus profond à cette "prophétie". Il faut pas solliciter un texte et lui inventer des sens imaginaires. La plupart des textes de l'AT sur des prophéties : ou bien ils avaient une application immédiate à l'époque de leur rédaction, ou bien ils n'étaient pas à lire comme des prophéties du tout, mais avaient un autre sens et ont été cités hors contexte.
3. Dt 18,15 : Dieu suscitera en Israël un prophète que le peuple allait devoir écouter.
RÉPONSE : Identifier ce prophète à Jésus, sans autre indice, c'est une pétition de principe. Dans l'histoire du judaïsme, il y a eu plusieurs faux Messies, cela ne veut rien dire. Certains musulmans appliquent ce verset à Muhammad. On ne sait pas trop qui est visé par ce verset. Si ça se trouve, ce texte ne vise personne en particulier. On ne sait pas quand il devait s'accomplir dans l'histoire sainte. Jésus est au plus un candidat parmi d'autres. Il y a des leaders et prophètes de grande stature dans l'Ancien Testament, postérieurs à Moïse, qui peuvent aussi être candidats. Sans parler des nouvelles religions : mormons, baha'is, etc. À chaque époque de l'histoire, il y a un petit nombre de personnages religieux exceptionnels qui marquent les esprits parmi la médiocrité ambiante.