Suite
Pire, durant leur 'détention', le groupe n'a rien reçu à manger ni à boire. "Lors des sept heures d'attente pour les interrogatoires, nous n'avons rien reçu. Après, ils nous ont emmené au sous-sol, dans une pièce avec une quarantaine d'autres personnes. Là, on a demandé à manger et à boire. Ils sont arrivés avec un pichet d'eau et douze sandwiches pour tout le groupe. 'Vous n'avez qu'à partager', nous ont-ils dit. Ensuite, vers 22 h 30, nous avons tous reçu un billet de retour, sans explication et nous sommes remontés aux départs. Ils nous ont aussi dit que nous récupérerions nos passeports en Belgique. Du coup, on n'a rien pu acheter dans l'aéroport car, sans passeport, tu ne peux rien acheter."
Lors du check-in, juste avant le départ, les jeunes ont par ailleurs été minutieusement fouillés. "Il s'agissait d'une fouille totale. C'était très humiliant, surtout pour les filles. Certaines ont aussi dû retirer leur voile pour une fouille des... cheveux." Au final, les jeunes de l'ASBL Bien ou Bien sont restés jusqu'à 4 h du matin sans boire ni manger. "Soit, au total, peut-être 11 h sans eau ni nourriture. Quasi sans sommeil. Sans hygiène non plus car nous n'avions pas nos bagages."
L'une des filles refoulées envisage de porter plainte. "Elle est juriste de formation. On sait que cela ne mènera peut-être pas à grand-chose mais c'est pour marquer le coup. Et aussi pour comprendre. Car, aujourd'hui encore, on ne sait toujours pas pourquoi nous avons été refoulés !" Rendez-vous sera également pris auprès de l'ambassade d'Israël en Belgique.
Contacté par nos soins, le SPF Affaires étrangères n'avait, à ce stade ce matin, pas encore d'éléments concrets à apporter à cette affaire. Précisons d'aventure que Bien ou Bien n'est pas une ASBL a priori politisée. Au menu de ses dernières activités : une rupture du jeûne solidaire, une collecte de fonds pour un voyage humanitaire au Sénégal ou encore la visite de la rédaction de Mediapart, ainsi qu'une rencontre avec le journaliste Edwy Plenel.
Source dh