Un journaliste Centrafricain commente le match et l'état du terrain

voila l article du journaliste centrafriquain
:((Commencé un peu plus d'un quart d'heure après 16 heures, heure française, le match a tout de suite vu l'équipe marocaine dominer des pieds et de la tête une équipe centrafricaine très frileuse, vu l'ampleur de l'enjeu.

La peur au sein de l'équipe centrafricaine, qui a été sans nul doute partagée par son public, a duré une bonne vingtaine de minutes, pendant lesquelles n'importe quel spectateur ou téléspectateur voyait déjà l'équipe marocaine, finir le match en équipe victorieuse, avec un score qui ne serait pas loin de deux à trois buts à zéro.

Mais il fallait compter avec le courage de onze fauves déterminés à ne pas vendre leur peau à bon marché, honneur de la défense des couleurs de leur nation obligeant. Une fois la vague des attaques des marocains jugulée, les fauves ont commencé à montrer leurs dents, dominant presque la totalité du reste du match. Une domination qui ne produira aucun fruit à cause de plusieurs facteurs tenant aussi bien des conditions de jeu que de la préparation physique et tactique des joueurs.

En effet, en ce qui concerne la préparation physique des joueurs, l'on a pu constater très nettement la lenteur dans le déplacement des joueurs centrafricains qui arrivaient souvent en retard sur plusieurs ballons ou qui se faisaient devancer assez facilement par leurs adversaires du jour. A cela s'ajoute l'insuffisance des attaques centrafricaines par le milieu, la plupart des balles n'étant concentrées que sur l'aile droite. D'ailleurs la meilleure occasion de but du côté centrafricain est venue sur une attaque par le centre. Avec une insistance appuyée sur cette partie du jeu, peut-être que l'équipe centrafricaine aurait fini le match sur un score plus heureux.

En ce qui concerne les conditions de jeu, voilà bien un élément qui traduit à lui tout seul la façon dont la plupart des entreprises centrafricaines sont conduites. Dans ce pays, on s'est toujours contenté de faire des réalisations, et une fois ces réalisations faites, plus de suivi. Un très beau stade a été construit à Bangui, Bravo !

Mais il faut savoir qu'une telle entreprise exige des soins permanents. L'on ne doit pas seulement se contenter des murs et des gradins bien construits, mais il faut aussi savoir qu'un match de football se joue sur une pelouse. Et une pelouse, ça s'entretient.

Quelle honte de voir la pelouse sur laquelle a évolué notre équipe nationale ? Quelle honte de savoir que les centrafricains ont été les premiers à souffrir davantage de l'état de leur terrain ? Ignore-t-on qu'on peut imaginer une façon de protéger une pelouse des furies des tornades ? Et si on imaginait couvrir la pelouse avec de larges bâches, qu'on enlèverait aussitôt la pluie terminée, l'affaire serait-elle impossible ?

Nous louons le courage de nos frères et fils qui se sont battus dans les conditions difficiles sur le terrain, mais de grâce, les autorités centrafricaines doivent protéger leurs ambassadeurs, et les protéger, c'est les mettre dans les conditions les meilleures, qui puissent leur permettre de mener à bien leur mission.

Mais en dépit de ce match nul contre un Maroc qui a déjà un bilan international bien connu en matière de football, nous adressons nos vives félicitations à nos fauves, qui montrent déjà qu'ils ont de longues dents, et leur souhaitons bon vent pour la suite.

Singuila mingui.
 
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