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K. Daoud : "Guerre entre musulmans : l’étrange silence"
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[QUOTE="avatartine, post: 18177536, member: 401554"] A cet égard, l'Occident chrétien ne rejette pas la philosophie puisque celle-ci est utile pour comprendre la nature de l'Homme chrétien, donc de l'Homme lui-même. Une voie ouverte au début du IVème siècle par Saint-Augustin dans "La Cité de Dieu". L'islam, pour sa part, n'a pas toujours rejeté la philosophie. Pendant plusieurs siècles l'islam a accueilli favorablement les doctrines grecques par rapport à l'Occident chrétien qui tendait à les rejeter. Il a beaucoup utilisé Aristote notamment. [B]Mais il y a un stade que la pensée arabo-musulmane a été dans l'incapacité de dépasser : Dieu. Pour l'islam, dans sa rupture fondamentale, la nature de Dieu est irréductible à la nature de l'Homme. On ne peut comprendre la nature de Dieu à l'aide de moyens rationnels qui servent à comprendre la nature de l'Homme. Seul l'irrationnel permet d'atteindre la révélation.[/B] Cette rupture va même très loin. L'islam interdit purement et simplement de représenter Dieu, sous quelque forme que ce soit. Or, du côté de la chrétienté, la représentation de Dieu va peu à peu s'inscrire dans l'art, et notamment la peinture. A l'extrême fin du Moyen-âge commence à s'appliquer la perspective, laquelle porte peu ou prou une idée de l'infini. Sur de multiples tableaux les lignes de fuite convergent vers, par exemple, le tabernacle, c'est-à-dire, à l'infini, vers Dieu qui finira par être, à la Renaissance, purement et simplement peint sous une forme quasi-humaine ayant un lien direct avec l'Homme (cf. le plafond de la Chapelle Sixtine par Michel Ange); ceci qualifiant tout autant une nécessité qu'une continuité liée à la présence divine, laquelle a eu un commencement et aura une fin. Au cours des quatre siècles qui suivront la mort de Mahomet, une fraction de plus en plus importante de l'islam va ordonner cette rupture fondamentale entre l'Homme et Dieu et en tirer des conséquences absolument désastreuses. Un personnage tient une place prépondérante dans ce mouvement : Al-Ghazali (1058–1111), considéré par certains comme le plus grand musulman après Mahomet. Il écrit notamment un ouvrage, "L'incohérence des philosophes" (connu aussi sous le titre "La destruction des philosophes"). Il y procède à la destruction pure et simple de tout système philosophique envisageant la nature de Dieu. Sa critique est celle d'un théologien défendant les dogmes fondamentaux de l'islam jusque dans leurs interprétations et pratiques les plus élémentaires et radicales, maintenant la dualité rationnel / irrationnel, et sauvant à n'importe quel prix la toute puissance de Dieu. Averroès tente bien de lui répondre dans "L'incohérence de l'incohérence" en critiquant l'hérésie dont Al-Ghazali entend le frapper ainsi qu'Avicenne et Al-Fârâbî ; mais en vain. [B]Cette pensée s'oppose totalement au fondement de la doctrine d'Aristote dont le système cosmologique s'articule autour de l'idée de nécessité. Le monde tel qu'il existe est nécessaire du fait de la loi de causalité : tout résultat a nécessairement une cause. On peut ainsi remonter la hiérarchie des causes et des effets et aboutir à la conclusion qu'il devait y avoir création du monde, nécessairement. Dieu n'avait pas le choix; il n'est donc pas totalement "indépendant", il ne fait pas ce qu'il veut. Alors que pour Al-Ghazali, la loi de causalité non seulement ne joue pas, mais l'invoquer est une atteinte majeure au dogme. Il s'en suit à l'évidence la disparition de toute pensée scientifique et critique.[/B] En 1198, Averroès Meurt. Ordre est aussitôt donné de brûler ses écrits. C'est le signe d'un déclin qui sera irrémédiable. Par cet étrange détour, au moment même où l'Occident redécouvre les vertus de la dialectique, où la pensée occidentale entre dans une ère analytique féconde que même l'Eglise ne parviendra pas, en dépit de ses efforts (pensons ici à Galilée, à Giordano Bruno, à Copernic) à freiner, le monde arabo-musulman, dominé désormais par un islam rigoriste en revient à la situation du monde occidental au VIIIème siècle lorsque les Carolingiens avait essayé de fondre la philosophie dans la théologie et instaurer en vain une théocratie. Cet islam, qui vient de ressurgir à la fin du XXème siècle sous une forme exacerbée, avec l'irrationnel pour moteur de l'action politique, qui n'a toujours pas, qui se refuse toujours à dépasser ses incohérences et repenser son rapport à Dieu, n'a malheureusement plus que la violence, la soumission et l'oppression comme seuls moyens d'expression. On ne peut pas dire que l'islam, en lui-même, en tant que croyance, en tant que foi, ait apporté quelque chose, en bien comme en mal. En revanche, c'est son interprétation profondément délétère, débutée il a plus d'un millénaire, qui en a détruit les meilleures valeurs et plongé ses adeptes dans un obscurantisme dont ils ne parviennent pas à s'abstraire. [/QUOTE]
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