Kant au crible de la double critique de motahhari et d’abderrahmane

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Le philosophe emblématique des Lumières, Emmanuel Kant, est un passage obligé pour tout penseur sérieux qui se risquerait à questionner les rapports entre raison, métaphysique et morale. S’il est l’objet d’une vénération manifeste chez bon nombre d’intellectuels arabes, Emmanuel Kant a également fait l’objet de sérieuses réserves, voire de franches critiques de la part de plusieurs penseurs musulmans contemporains. Ces derniers lui reprochant sa rupture avec la métaphysique et sa conception d’une morale formelle et purement rationnelle. Mortada Motahhari en fait partie tout comme Taha Abderrahmane. Chroniqueur, enseignant, Mouhib Jaroui nous fait découvrir ces critiques dans un article que publie Mizane.info.

Dans la « Critique de la raison pure », Kant, philosophe des Lumières, tente de répondre de façon très sophistiquée à la question suivante : « que puis-je connaitre ? », ou plus précisément à la question des conditions de possibilité des jugements synthétiques a priori, c’est-à-dire ceux qui étendent la connaissance et participent aux avancées de la science.

C’est une question fondamentalement épistémologique. Pour Kant, d’une part la sensibilité, qui donne le divers éparpillé dans le temps et l’espace, et d’autre part l’entendement, c’est à dire la faculté des concepts a priori qui lie et synthétise ce divers à l’aide de catégories, concourent tous les deux, par le biais de l’imagination, à la connaissance de l’objet d’expérience.

Le scepticisme de l’épistémologie kantienne critiqué par Mortada Motahharî

Ce modèle ainsi construit ne nous permet pas, selon Kant, d’accéder à la chose en soi, en elle-même, au noumène, mais simplement aux phénomènes produits par l’entendement en relation avec des objets d’expérience : « Nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes », dirait Kant.

Dans ce cadre d’analyse, les mathématiques et la physique pure sont selon Kant des sciences légitimes.

Le théologien et philosophe Mortada Motahharî reproche à E. Kant d’avoir dressé un « grand fossé entre l’intellect et le monde sensible ». Car si le monde représenté par l’intellect n’est pas celui du monde réel qui existe extérieurement, alors c’est la science qui se confond avec l’ignorance.

« Comment la connaissance peut-elle se réaliser de cette façon ?! » (Mortada Motahharî, Majmou’eh âthâr, en persan)[1], se demande Motahharî. La science signifie bien dévoilement du monde extérieur ou objectif...........................................


 
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