L’armée algérienne en Kabylie : la guerre des lâches

Le jeudi 23 juin 2011, après avoir subi une attaque terroriste de leur convoi sur la RN 12, à la sortie est d’Azazga, des soldats de l’ANP se sont vengés sur la population civile des alentours en tirant aveuglement et sans discernement sur tout ce qui bouge, à portée de fusil et de roquette . Un jardinier d’une cinquantaine d’années, originaire de Souama, employé chez un patriote et ancien combattant de la Guerre de Libération, bien connu de la région a été d’abord blessé alors qu’il sortait de la maison de son employeur. Tombé à terre, et alors qu’il se vidait de son sang en se trainant sur la chaussée à la recherche de secours, un spadassin de l’ANP l’a achevé d’une rafale de mitraillette devant des témoins ahuris et tétanisés.

Un autre citoyen, sexagénaire, a été gravement blessé et l’hôpital de la ville a été le théâtre d’une expédition punitive qui n’a épargné ni le personnel soignant, ni les visiteurs et ni les malades.

Inassouvis, les militaires ont arrosé de mitraille l’alentour et ont profité de la panique pour violer et saccager deux résidences où ils ont volé de l’argent, des bijoux, d’autres objets de valeur et ravagé des biens qu’ils n’ont pu mettre dans leur gibecière.

Le commandement de l’ANP a présenté des condoléances et a promis qu’une enquête sera diligentée, que les coupables seront châtiés et que justice sera rendue.

On le croit sur parole.

Comme on a cru à la parole donnée par le même commandement lorsque dans cette même ville, un certain vendredi 26 avril 2001, six (6) jeunes citoyens ont été assassinés par des gendarmes de la brigade locale assistée d’éléments dépêchés de la caserne de Fréha. Le monde entier a appris alors que ce jour-là, un certain Kamal Irchène, écrivait de son sang sur le mur “ Liberté ” alors qu’il agonisait tandis que des snippers gendarmes interdisaient tout secours des citoyens qui vivaient en direct sa mise à mort.

Mais le commandement de l’ANP, c’est qui ? – Ce n’est pas un général major, un général de brigade ou une diète. Il est incarné par Bouteflika qui a trouvé enfin l’occasion de faire son baroud contre une population désarmée pour compenser un farniente d’un septennat de villégiature malienne durant la Guerre de libération.

En réaction à cette razzia sanglante, le RCD a réagi par un communiqué où il dénonce “ cette agression criminelle (qui) marque un palier supplémentaire dans le funeste rituel des attaques menées contre la Kabylie” et des “actes dignes de l’époque coloniale (…) commis envers des citoyens désarmés”.

Le MAK prend acte de cette position qu’il espère voir se traduire dans les actes en réponse à sa demande de création d’un front unitaire de résistance lancée le 19 septembre 2010.
 
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