mercredi 31 décembre 2008 - 09h:34
Mhammedi Bouzina Med
Bureau du Quotidien dOran
Israël nest pas prêt à arrêter son offensive militaire sur Gaza. Pourquoi le ferait-t-il, puisque après plus de 400 morts civils palestiniens, les dirigeants de lUE et ceux de lOccident, dune manière générale, considèrent que les agresseurs sont les Palestiniens, et les victimes, les Israéliens. Quant à ceux des pays arabes, si ce nest de lhumiliation...
La France, qui assure la présidence de lUnion européenne (UE) pour 24 heures encore, a appelé, hier 30 décembre, à une réunion durgence des ministres des Affaires étrangères à Paris, pour réagir à lagression (aux attaques) meurtrières dIsraël dans la bande de Gaza.
A lheure où nous mettons sous presse, des sources diplomatique de lUE parlent « dopération daide humanitaire pour les populations civiles » et de lenvoi dune mission dobservation au niveau du terminal de Rafah sur la frontière avec lEgypte.
Cest dire à quel niveau lUE, sous présidence française, situe la gravité de la situation : une aide humanitaire et limpasse sur la raison des violences, cest-à-dire, la colonisation de la Palestine Cela ne peut être autrement, lorsque après plus de 400 morts entre enfants, femmes et vieillards, les dirigeants politiques européens persistent à croire que la victime cest Israël. LAllemagne ; la France ; lItalie ; lensemble des pays de lex-Europe de lEst ayant rejoint lUE pointent du doigt le Hamas palestinien (et ses roquettes artisanales) comme responsable du massacre de ses propres enfants. Aussi, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, ne sest pas gêné à affirmer, hier en fin de matinée, que « loffensive de son armée sur Gaza nest quà ses débuts ! ».
La seule voix discordante dans le monde politique émane dune partie de la gauche européenne. Francis Wurtz, chef du groupe de la gauche unitaire au Parlement européen (PE), a saisi le ministre des AE français, Bernard Kouchner, dès le premier jour des bombardements de laviation israélienne, pour lui signifier lattitude absurde et complice de lUE pour lEtat dIsraël. Tout en rappelant linexplicable statut attribué à Israël le 3 décembre dernier, faisant de lui un 28ème Etat de lUnion, Francis Wurtz déclare, dans sa lettre, que « laisser se développer pareil engrenage, sans que le chef de lEtat - Sarkozy - nen tire les conséquences, constituerait une fin déshonorante de la présidence française de lUE ».
En fait, depuis quelques mois, les partis politiques progressistes européens, les organisations de la société civile et les opinions publiques ainsi que les partisans de la paix en Israël nont cessé dalerter leurs dirigeants politiques sur le blocus de Gaza et la politique dapartheid du gouvernement sioniste dEhud Olmert. Les tensions entre dirigeants politiques et société civile en Europe se sont accentuées sous la présidence française de lUE, au moment où Sarkozy et son ministre des AE, Kouchner, ont accéléré leur activisme diplomatique pour faire « passer en force » Israël dun partenaire européen à un Etat privilégié de lUE.
Pour lheure, face à la réaction tiède et « compréhensive » de cette campagne coloniale et génocidaire dIsraël en Palestine, cest la rue européenne qui tente de sauver son honneur.
En France, les appels à des rassemblements et manifestations dun grand nombre dassociations, notamment celle de lUnion juive française pour la paix (UJFP), sont lancés pour dénoncer « les crimes de guerre dIsraël ». A paris, où nous étions ces trois derniers jours, des affiches et banderoles pour que cesse lagression en Palestine sont déployées sur les places publiques où ont lieu des rassemblements traditionnels, notamment sur la Place du Trocadéro. A Marseille, Lyon, Montpellier... des rendez-vous des partisans de la paix sont programmés en cette fin dannée. A Bruxelles, un grand nombre dorganisations telles celles de lAmitié belgo-palestinienne, des Juifs laïcs, des Algériens de Belgique... ont manifesté, hier, sur la Place de la Monnaie au centre de Bruxelles. Lundi, des rassemblements ont eu lieu devant les ambassades dIsraël, de France et dEgypte à Bruxelles.
Par ailleurs, les appels se multiplient pour une riposte citoyenne sur la toile du Net. La presse, de son côté, sindigne des attaques israéliennes et sinterroge sur le but de telles opérations. Certains journaux soupçonnent le gouvernement dEhud Olmert de vouloir se venger de sa défaite de lété 2006 face au Hezbollah libanais. Dautres estiment que ce sont des calculs politiques en vue des élections législatives israéliennes de février prochain. Par ailleurs, les commentaires et analyses évoquent le risque dun embrasement dans la région, particulièrement après lappel à la résistance lancé par le leader du Hezbollah libanais Nasrallah. Le risque de lengagement du Hezbollah dans « la guerre » nest pas exclu tant la réaction des pays arabes frise lhumiliation.
Ce quil faudrait relever, cest que la région nest pas en face dune guerre classique entre deux armées. Elle engage des adversaires déterminés avec Israël et ses 200 missiles nucléaires et le Hezbollah et ses 42.000 missiles de portée moyenne qui peuvent, en cas de poursuite de loffensive de Tsahal sur Gaza, provoquer une déflagration générale dans la région et ailleurs.
Cest dans ce sens que lurgence dune action diplomatique internationale qui engagerait, sans détour, lOnu est vitale. Car la diplomatie européenne a fait son choix, et la Tchéquie, qui prend la tête de la présidence de lUE dès demain, nest pas pour calmer les appétits dIsraël. A la mi-décembre, lambassadrice de la Tchéquie à Bruxelles a, au cours de la présentation des priorités de son agenda à la présidence de lUE, affiché clairement ses préférences pour un appui inconditionnel à Israël au sein de lEurope.
Enfin, la grande inconnue demeure la réaction des Palestiniens de CisJordanie. Que va faire Mahmoud Abbas, le chef de lAutorité palestinienne, pour convaincre son peuple à croire dans le dialogue avec lEtat hébreu ?
Mhammedi Bouzina Med
Bureau du Quotidien dOran
Israël nest pas prêt à arrêter son offensive militaire sur Gaza. Pourquoi le ferait-t-il, puisque après plus de 400 morts civils palestiniens, les dirigeants de lUE et ceux de lOccident, dune manière générale, considèrent que les agresseurs sont les Palestiniens, et les victimes, les Israéliens. Quant à ceux des pays arabes, si ce nest de lhumiliation...
La France, qui assure la présidence de lUnion européenne (UE) pour 24 heures encore, a appelé, hier 30 décembre, à une réunion durgence des ministres des Affaires étrangères à Paris, pour réagir à lagression (aux attaques) meurtrières dIsraël dans la bande de Gaza.
Cest dire à quel niveau lUE, sous présidence française, situe la gravité de la situation : une aide humanitaire et limpasse sur la raison des violences, cest-à-dire, la colonisation de la Palestine Cela ne peut être autrement, lorsque après plus de 400 morts entre enfants, femmes et vieillards, les dirigeants politiques européens persistent à croire que la victime cest Israël. LAllemagne ; la France ; lItalie ; lensemble des pays de lex-Europe de lEst ayant rejoint lUE pointent du doigt le Hamas palestinien (et ses roquettes artisanales) comme responsable du massacre de ses propres enfants. Aussi, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, ne sest pas gêné à affirmer, hier en fin de matinée, que « loffensive de son armée sur Gaza nest quà ses débuts ! ».
La seule voix discordante dans le monde politique émane dune partie de la gauche européenne. Francis Wurtz, chef du groupe de la gauche unitaire au Parlement européen (PE), a saisi le ministre des AE français, Bernard Kouchner, dès le premier jour des bombardements de laviation israélienne, pour lui signifier lattitude absurde et complice de lUE pour lEtat dIsraël. Tout en rappelant linexplicable statut attribué à Israël le 3 décembre dernier, faisant de lui un 28ème Etat de lUnion, Francis Wurtz déclare, dans sa lettre, que « laisser se développer pareil engrenage, sans que le chef de lEtat - Sarkozy - nen tire les conséquences, constituerait une fin déshonorante de la présidence française de lUE ».
En fait, depuis quelques mois, les partis politiques progressistes européens, les organisations de la société civile et les opinions publiques ainsi que les partisans de la paix en Israël nont cessé dalerter leurs dirigeants politiques sur le blocus de Gaza et la politique dapartheid du gouvernement sioniste dEhud Olmert. Les tensions entre dirigeants politiques et société civile en Europe se sont accentuées sous la présidence française de lUE, au moment où Sarkozy et son ministre des AE, Kouchner, ont accéléré leur activisme diplomatique pour faire « passer en force » Israël dun partenaire européen à un Etat privilégié de lUE.
Pour lheure, face à la réaction tiède et « compréhensive » de cette campagne coloniale et génocidaire dIsraël en Palestine, cest la rue européenne qui tente de sauver son honneur.
En France, les appels à des rassemblements et manifestations dun grand nombre dassociations, notamment celle de lUnion juive française pour la paix (UJFP), sont lancés pour dénoncer « les crimes de guerre dIsraël ». A paris, où nous étions ces trois derniers jours, des affiches et banderoles pour que cesse lagression en Palestine sont déployées sur les places publiques où ont lieu des rassemblements traditionnels, notamment sur la Place du Trocadéro. A Marseille, Lyon, Montpellier... des rendez-vous des partisans de la paix sont programmés en cette fin dannée. A Bruxelles, un grand nombre dorganisations telles celles de lAmitié belgo-palestinienne, des Juifs laïcs, des Algériens de Belgique... ont manifesté, hier, sur la Place de la Monnaie au centre de Bruxelles. Lundi, des rassemblements ont eu lieu devant les ambassades dIsraël, de France et dEgypte à Bruxelles.
Par ailleurs, les appels se multiplient pour une riposte citoyenne sur la toile du Net. La presse, de son côté, sindigne des attaques israéliennes et sinterroge sur le but de telles opérations. Certains journaux soupçonnent le gouvernement dEhud Olmert de vouloir se venger de sa défaite de lété 2006 face au Hezbollah libanais. Dautres estiment que ce sont des calculs politiques en vue des élections législatives israéliennes de février prochain. Par ailleurs, les commentaires et analyses évoquent le risque dun embrasement dans la région, particulièrement après lappel à la résistance lancé par le leader du Hezbollah libanais Nasrallah. Le risque de lengagement du Hezbollah dans « la guerre » nest pas exclu tant la réaction des pays arabes frise lhumiliation.
Ce quil faudrait relever, cest que la région nest pas en face dune guerre classique entre deux armées. Elle engage des adversaires déterminés avec Israël et ses 200 missiles nucléaires et le Hezbollah et ses 42.000 missiles de portée moyenne qui peuvent, en cas de poursuite de loffensive de Tsahal sur Gaza, provoquer une déflagration générale dans la région et ailleurs.
Cest dans ce sens que lurgence dune action diplomatique internationale qui engagerait, sans détour, lOnu est vitale. Car la diplomatie européenne a fait son choix, et la Tchéquie, qui prend la tête de la présidence de lUE dès demain, nest pas pour calmer les appétits dIsraël. A la mi-décembre, lambassadrice de la Tchéquie à Bruxelles a, au cours de la présentation des priorités de son agenda à la présidence de lUE, affiché clairement ses préférences pour un appui inconditionnel à Israël au sein de lEurope.
Enfin, la grande inconnue demeure la réaction des Palestiniens de CisJordanie. Que va faire Mahmoud Abbas, le chef de lAutorité palestinienne, pour convaincre son peuple à croire dans le dialogue avec lEtat hébreu ?