L’idéologie nationale est l’image du peuple et le reflet de sa mentalité

MarxIslam

K.ZNIDAR
VIB
L’idéologie nationale est un ensemble cohérent des idées [religieuses, philosophiques, sociales, politiques, économiques, morales, etc.] qui caractérisent la « vision du monde » d’une nation et qui servent à décrire, à interpréter, et à justifier sa situation. Elle est le « moteur des changements » de la nation qui favorise ou sclérose sa progression et détermine son avenir.

L’idéologie nationale est l’élément central de la nation et le noyau de sa culture. Elle est un système de principes et de pensées constituant le corps de la nation et conditionnant le comportement individuel ou collectif de ses membres. Ses idéaux s’imposent aux membres de la nation comme un absolu, et leur contestation entraîne souvent une réprobation morale de la part des citoyens, un ostracisme, ou une sanction par les tribunaux.

L’idéologie nationale est un moyen de domination dont disposent les classes dominantes puisque « les idées qui règnent l’atmosphère nationale sont toujours les idées de la classe dominante ». Cette classe occupe des positions très importantes dans la vie économique ou sociale et détient de ce fait un pouvoir de décision et d’influence sur l’ensemble de la nation [inclus la classe dirigeante].

La force et la suprématie idéologique de la classe dominante découlent de la volonté du peuple « l’idéologie nationale est l’image du peuple et le reflet de sa mentalité ». Sa réussite et la continuation de sa dominance dépendent de :
- son organisation ;
- l’importance de sa densité morale ou économique ;
- la compétence de ses leaders et la qualité de ses concurrents ;
- la valeur de ses partisans et le poids de ses contestataires ;
- la qualité de ses canaux communicationnels ;
- la puissance de ses moyens de contrôle national [la peur du gendarme, l’idéologisation, l’attachement à l’idéologie].

Dans les nations où la légitimité est légale, le mode idéologique qui règne est le consensus du peuple. C’est le peuple qui domine et qui a l’autorité de fonder son idéologie, ses lois, ses règlements, et de dire son mot sur toute affaire touchant la nation après une consultation ou un scrutin/vote. Dans ces nations, la présence de l’égalitarisme, le solidarisme, et le rationalisme favorise la stabilité nationale et l’ascension mentale du peuple, et permet de ce fait un développement national qui se traduit par l’apparition et la prolongation de la croissance économique ainsi que l’élévation et l’amélioration des niveaux et des modes de vie.

Dans les nations où la légitimité est traditionnelle, le mode idéologique qui règne est le consensus des seigneurs de la nation. Ces seigneurs sont les élites du pouvoir. Ils sont doutés d’un statut privilégié qui leur offre le pouvoir d’assimiler le peuple et de prendre les décisions engageant la nation.

Dans les nations où la légitimé est charismatique, le mode idéologique qui règne est celui de chef de la nation. Ce chef est l’Homme fort de la nation. Il est douté d’un statut exceptionnel qui lui offre une autorité absolue et incontestable qui favorise sa domination sur l’ensemble de la nation.

Dans ces deux dernières nations, la légitimité légale fondée sur des lois et des règlements qui s’appliquent à tous les citoyens de la même façon, et la rationalité orientée par les nobles valeurs vers la réalisation du progrès national, sont pratiquement absentes. Qui se font brebis, les loups les mangent : les faibles sont dominés et écrasés par les dominants. Ces derniers profitent de l’ignorance, la démoralisation, et la lâcheté du peuple pour imposer leur système idéologique et faire plaisir à leurs passions malsaines. La classe dirigeante ne juge pas selon des lois impersonnelles qui s’appliquent à l’ensemble des citoyens d’une manière égalitaire, et ne décide pas en fonction de l’intérêt général du peuple, mais en fonction de ses intérêts propres et les intérêts de la minorité dominante. Les idéologies qui règnent ces nations sont basées intrinsèquement sur la suprématie des uns par rapport aux autres et la sacralisation des intérêts individualistes ou tribalistes… ce qui conduit au déclin du solidarisme et des bonnes mœurs [justice, égalité, fraternité, solidarité, etc.] et la montée des mauvais habitus [absolutisme, égotisme, favoritisme, racisme, communautarisme, machisme, etc.] qui élargissent l’écart entre la classe dominante et la classe dominée, augmentent la souffrance des classes moins privilégiées et surtout la classe des femmes, sclérosent le progrès des structures culturelles et socioéconomiques, et acheminent la nation, voire le monde [quand la monnaie qui règne l’atmosphère idéologique est le racisme et l’impérialisme] vers sa ruine.
 
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