« L’infirmière et le prisonnier »

Un mince filet d’espoir venait d’éclairer un avenir qui s’annonçait morne.
Mon avocat me rend enfin visite : le jeune et talentueux Badrini.

Je l’attends au milieu cette pièce sombre, maladroitement éclairé par deux incisions carrées sur des murs qui suinte la crasse. Des quatre coins de la salle se dégage des relents fétides donnant à ce lieu quelque chose de l'antichambre de l'Enfer.

Pieds, mains, torse, jambes et crâne attaché fermement à mon siège, je commence à trouver le temps ironiquement long.
L’entrebâillement de la lourde porte renforcée me le fait entrevoir. Il arrive, le pas décidé accompagné de près par deux agents de la Bienséance.

Il entrera seul.
Costume noir, cousu par les mains les plus expertes, cheveux fraichement coupé, rasé de près, Badrini apporta avec lui une touche d’élégance à ce lieu qui s’est juré de nous avilir jusqu’à nous rendre animal. Mais à sa mine irritée je comprenais qu’assumer mes friponneries devenait au dessus de ses forces.
Pourtant il a l’épaule large. Mon avocat est de ceux dont la mesure intellectuelle est authentique. Elle n’est ni surfaite, ni fabriquée. Elle est innée. Les traits naïfs de son visage n’ont jamais été déformés par les pesanteurs des postures hypocrites.
Sa sincérité m’a toujours touché. Sa simple visite est à elle seule, une consécration à mon message. Pourtant son regard se veut sans appel.
Il tire vers lui une chaise en métal en fixant le sol avec l’attitude de celui qui va annoncer sa défection à un proche.
Rien que cette impression provoque en moi une onde de choc.

Je lui siffle alors, comme pour confirmer ou chasser cette impression :

- Ma méthode de com' est foireuse mon ami, mais on s'refait pas

Il sourit, Al Hamdoulillah. Son sourire m'atteint en plein cœur.

Je m’enquiers de la situation à l’extérieur. Il m’explique que depuis mon incarcération les lilliputiens se prennent pour des Éléphants, que les lutins se prennent pour des magiciens, et que la médiocrité gagne encore du terrain.

Mais je ne l’écoute pas …

J’ai qu’une envie, lui narrer comment cupidon a fait de mon cœur sa cible en m’envoyant une flèche lorsque aperçu pour la première fois l’infirmière de la prison...
 
Suite n°2

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J’ai qu’une envie, lui narrer comment cupidon a fait de mon cœur sa cible en m’envoyant une flèche lorsque aperçu pour la première fois l’infirmière de la prison.

- Badrini , écoutes … changement de programme. Je ne veux plus sortir ! De toute manière l’air frais de l’extérieur est vicié par les remugles des haleines perfides. On encense les sournois et on condamne les intègres ! La probité est réduite au pécher alors que la fourberie est élevée à l’idolâtrie. Tu as appris pour Markya et Nefert ? Je les ai aperçues hier. De lourdes chaînes alourdissaient leurs jolis pieds, elles ont été incarcéré dans le bâtiment d’en face. Ça ne m’intéresse plus de composer avec les bassesses et les mesquineries.

- Qu’est ce que tu me siffle ? Depuis quand tu t’es fait le chantre des vertus muselés ? Remballes moi ta flûte ! Tu es ici pour tes écarts de langages et ton atteinte au respect de la bienséance. Je suis d’accord avec le fond de tes idées, mais la forme m’a toujours révulsé. Mes maintes mises en garde n’ont jamais trouvé preneur. Je les vois encore suspendu dans le panier de mes messages envoyés. Quant à celles que tu cites, je viens de l’apprendre. Si pour elles le pouvoir a été injuste, en ce qui te concerne, au vu de ce qu’ils t’infligent, ils te caressent dans le sens du poil. Depuis que tu prends le forum pour la caisse de résonance des dissonances de ton égo surdimensionné, tu vampirise l’attention et tu nous gâche l’horizon. Si je loue volontiers ton petit talent d’écriture par moment, je ne te cache pas que tu en fais parfois trop.

- Tu sais pourquoi quand je poste ça fait autant de bruit ?

- Non, éclaires moi.

- Parce que le seau est vide.

Il me toise du regard un moment. Il a dû mal à distinguer si c’est de l’impertinence gratuite ou de la manifestions d’un complexe de supériorité infondé. Ne pas me cerner, le gêne. Mais c’est parce qu’il est convaincu que tout n’est pas à jeté chez moi, c’est parce qu’il y a quelque chose dans ce que je raconte qui trouve écho en lui ; qu’il prend sur lui mes inconsciences répétées. Il me presse :


- Abrège mes souffrances. Ta gueule ne me revient pas aujourd’hui et tes postillons souillent mon costume. Pourquoi tu m’as fait venir ?

- Je t’aime aussi. Euh … Je veux plus sortir.

- Je perds patience Red.

- Et moi ma clairvoyance depuis que je l’ai vu. Hier on m’a habillé d’un scaphandre et on m’a déposé à l’infirmerie pour un bilan de santé.

- Ils prennent soin de leur prisonnier que veux-tu. Se moque t-il.

- L’infirmière, elle me plait.

- Bon je me casse.

Il se dégage de sa chaise avec la rapidité d’un ressort.
 
Suite n°3

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Arrivé devant la porte bétonnée, il pivote sur ses talons et me demande :

- Cette infirmière, elle vaut le coup ?

- J’y miserai tout. Jusqu’à mon dernier souffle ! Lui lançais-je à travers un rictus victorieux

Il revient sur ces pas, l’air faussement dédaigneux. Badrini ne peut passer à coté de la moindre injustice sans se sentir complice s’il reste inactif.

Au loin, j’entends les râles haineux de mes détracteurs se dissoudre sous les coups de mortiers du Général Bejaadi. Ce général, c’est de la nitroglycérine sur pattes ! Une chiquenaude et tout explose a des milliers de km à la ronde. Ces attaques puissantes, impérieuses et sans appels font vaciller la forteresse toute entière. Dès qu’il est de sortie, les visages se font blêmes, les lèvres remuent des prières, les amulettes s’accrochent aux fenêtres, et l’univers entier se recroqueville sur lui-même de peur d’être esquinté. Bejaadi a l’humeur irrégulière mais la fraternité fidèle. Dans un monde où l’hypocrisie est légion des hommes comme lui se font rare. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Quitte à me mettre la terre entière à dos, je resterai à ses cotés. N’en déplaise aux langues fourchues et aux âmes perverties.
 

BEJAADI

Garde à vous
VIB
Suite n°3

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Arrivé devant la porte bétonnée, il pivote sur ses talons et me demande :

- Cette infirmière, elle vaut le coup ?

- J’y miserai tout. Jusqu’à mon dernier souffle ! Lui lançais-je à travers un rictus victorieux

Il revient sur ces pas, l’air faussement dédaigneux. Badrini ne peut passer à coté de la moindre injustice sans se sentir complice s’il reste inactif.

Au loin, j’entends les râles haineux de mes détracteurs se dissoudre sous les coups de mortiers du Général Bejaadi. Ce général, c’est de la nitroglycérine sur pattes ! Une chiquenaude et tout explose a des milliers de km à la ronde. Ces attaques puissantes, impérieuses et sans appels font vaciller la forteresse toute entière. Dès qu’il est de sortie, les visages se font blêmes, les lèvres remuent des prières, les amulettes s’accrochent aux fenêtres, et l’univers entier se recroqueville sur lui-même de peur d’être esquinté. Bejaadi a l’humeur irrégulière mais la fraternité fidèle. Dans un monde où l’hypocrisie est légion des hommes comme lui se font rare. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Quitte à me mettre la terre entière à dos, je resterai à ses cotés. N’en déplaise aux langues fourchues et aux âmes perverties.

Ptdr

Nous vaincrons les ennemis avec nos armes et nos vaillants guerriers.

Demain nous serons libres, et les enfants Russes danseront dans les Rues libérées de Russie.

Moi et le colonel trinquerons l'Oasis de la Victoire dans la chancellerie du REICH.

Nous ferons pendre les traitres, et les scélérats.

Gloire au Colonel et à l'armée Russe. Nous ne trouverons le salut, que quand il sera libéré, et qu'il nous mènera aux portes de BERLIN.

signé: GÉNÉRAL BEJAADI affecté à la sixième armée aux portes de BERLIN.

************************GLOIRE A LA RUSSIE*************************
 
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