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Hôpital:Une « charlotte islamique »déclenche la polémique

UNE CHARLOTTE couvrant la tête dune femme médecin de confession musulmane et remplaçant un voile peut elle être considérée comme un signe religieux ? Le syndicat CGT du centre hospitalier spécialisé (CHS) de Bassens (Savoie) estime que la question mérite dêtre posée. En juin dernier, une femme souhaitant travailler dans cet établissement situé dans la banlieue de Chambéry, qui accueille des malades souffrant de problèmes psychiatriques, se présente voilée lors de son entretien de recrutement. « Elle a été reçue par la directrice des ressources humaines, qui lui a aussitôt indiqué que,dans le cadre de son activité professionnelle, il ne pouvait être question quelle porte ce voile. Le médecin a alors fait une proposition consistant à porter une charlotte. Nous lavons acceptée, car le port de la charlotte est répandu dans le milieu médical », explique le directeur, Jean-Maurice Lasserre. Pas convaincue, la CGT souligne que, « contrairement à un hôpital traditionnel, le CHS de Bassens ne compte aucun bloc opératoire, et donc pas de chirurgien. Aucun autre médecin ne porte dailleurs de charlotte pour soccuper de patients souffrant de troubles psychiatriques », insiste le syndicat. Son secrétaire adjoint, Jacky Piggio, a écrit au directeur : «Ce couvre-chef, pour le moins original et inattendu en service de soins, na pas manqué de choquer certains patients et personnels.
Si, au premier degré, la charlotte ne peut être assimilée à un voile islamique, elle ne fait pas pour autant disparaître le caractère ostentatoirement religieux ou communautariste, si elle est investie en tant que telle par la personne qui la porte. En conséquence ce consensus alambiqué appliqué à ce médecin, avec laval de votre autorité, pourrait sopposer, selon nous, au principe de neutralité du service hospitalier. » « Le principe de laïcité est respecté » La réponse de Jean-Maurice Lasserre na pas tardé : « Le port de la charlotte ne peut en aucun cas être perçu comme un signe religieux. Le principe de laïcité est selon moi respecté. Et, contrairement à ce que dit la CGT, le port de cette charlotte ne pose pas de problème dans le service où travaille cette femme médecin. » Quant à la principale intéressée, elle préfère pour linstant garder le silence La CGT, qui affirme ne pas vouloir tomber dans un débat populiste, à lheure où la Suisse a interdit toute nouvelle construction de minarets, attend toujours que les autorités prennent position. Saisie, lagence régionale de santé Rhône-Alpes na pas voulu le faire. Jacky Piggio, le responsable de la CGT, sadresse donc une nouvelle fois à sa direction : «Que diriez-vous,Monsieur le directeur, si, demain, les membres du personnel venaient travailler avec un chapeau de paille, un béret basque, un béret savoyard ou le béret de Che Guevara ? »
Le Parisien
UNE CHARLOTTE couvrant la tête dune femme médecin de confession musulmane et remplaçant un voile peut elle être considérée comme un signe religieux ? Le syndicat CGT du centre hospitalier spécialisé (CHS) de Bassens (Savoie) estime que la question mérite dêtre posée. En juin dernier, une femme souhaitant travailler dans cet établissement situé dans la banlieue de Chambéry, qui accueille des malades souffrant de problèmes psychiatriques, se présente voilée lors de son entretien de recrutement. « Elle a été reçue par la directrice des ressources humaines, qui lui a aussitôt indiqué que,dans le cadre de son activité professionnelle, il ne pouvait être question quelle porte ce voile. Le médecin a alors fait une proposition consistant à porter une charlotte. Nous lavons acceptée, car le port de la charlotte est répandu dans le milieu médical », explique le directeur, Jean-Maurice Lasserre. Pas convaincue, la CGT souligne que, « contrairement à un hôpital traditionnel, le CHS de Bassens ne compte aucun bloc opératoire, et donc pas de chirurgien. Aucun autre médecin ne porte dailleurs de charlotte pour soccuper de patients souffrant de troubles psychiatriques », insiste le syndicat. Son secrétaire adjoint, Jacky Piggio, a écrit au directeur : «Ce couvre-chef, pour le moins original et inattendu en service de soins, na pas manqué de choquer certains patients et personnels.
Si, au premier degré, la charlotte ne peut être assimilée à un voile islamique, elle ne fait pas pour autant disparaître le caractère ostentatoirement religieux ou communautariste, si elle est investie en tant que telle par la personne qui la porte. En conséquence ce consensus alambiqué appliqué à ce médecin, avec laval de votre autorité, pourrait sopposer, selon nous, au principe de neutralité du service hospitalier. » « Le principe de laïcité est respecté » La réponse de Jean-Maurice Lasserre na pas tardé : « Le port de la charlotte ne peut en aucun cas être perçu comme un signe religieux. Le principe de laïcité est selon moi respecté. Et, contrairement à ce que dit la CGT, le port de cette charlotte ne pose pas de problème dans le service où travaille cette femme médecin. » Quant à la principale intéressée, elle préfère pour linstant garder le silence La CGT, qui affirme ne pas vouloir tomber dans un débat populiste, à lheure où la Suisse a interdit toute nouvelle construction de minarets, attend toujours que les autorités prennent position. Saisie, lagence régionale de santé Rhône-Alpes na pas voulu le faire. Jacky Piggio, le responsable de la CGT, sadresse donc une nouvelle fois à sa direction : «Que diriez-vous,Monsieur le directeur, si, demain, les membres du personnel venaient travailler avec un chapeau de paille, un béret basque, un béret savoyard ou le béret de Che Guevara ? »
Le Parisien