La culture amazighe célébrée au festival Twiza

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Pour la neuvième année consécutive, la ville de Tanger accueille une nouvelle édition du Festival TWIZA, Organisé par la Fondation du Festival Méditerranéen de la Culture Amazigh de Tanger, du 15 au 18 Aout à Tanger sous le thème : «Résister par la culture».


Le programme de 2013 se distingue par la richesse de ses couleurs, La musique amazighe sera fortement présent, en accueillant les fondateurs du chant du rif comme Benaamane, Touattoune et Ithran…, sans oublier les représentants de la chanson amazighe de la région de Sousse, et des montagnes d’Atlas avec Saghrou Band, tout en évoquant la mémoire du défunt chanteur Mbarek Oularbi et sa performance sur la scène du festival en été de 2010.

Un colloque inaugural qui sera encadré par différents chercheurs et penseurs de plusieurs pays, lancera un débat sur ​​les droits des minorités sous les gouvernements de l’Islam politique. Ce colloque permettra de proposer des approches minutieuses sur les changements apportés par le printemps "démocratique" en Afrique du Nord et au Moyen Orient, et leurs influences sur les minorités qui n’appartiennent pas aux références religieuses de l'idéologie des gouvernements dirigés par des partis de l'Islam politique.

Pour la première fois la ville de Tanger accueillera la "Rencontre des femmes Amazighes en Afrique du Nord», dans laquelle assisteront des femmes du Maroc, Algérie, Lybie, Tunisie et des Touaregs pour rendre hommage à la femme amazighe qui représente un symbole de la Résistance par la Culture, avec son sacrifice et son courage, à travers des siècles, et son souci pour transmettre les valeurs culturelles amazighes d’une génération à autre. Dans le même contexte, des chercheurs et des activistes se réuniront autour d’une table pour débattre sur « Les enjeux et les horizons de l’Amazighité au Maroc ».

Comme chaque année une rencontre commémorative sera consacrée à la littérature de l’Ecrivain Mohammed Choukri. Elle apportera des surprises pour les amis, lecteurs et critiques de l’auteur du Pain Nu. La deuxième édition de « TWIZA TALENTS » sera également organisée cette année pour découvrir les nouveaux groupes de musique amazighe au nord du Maroc.

Les Expositions des arts plastiques, des livres et des produits traditionnels des jeunes innovants amazighes, qui attirent de nombreux visiteurs chaque année, feront parti du programme de cette édition.

Tout cela et bien d’autres que portera le programme de l’avant dixième édition du festival « TWIZA », à suivre à travers le site web : http://www.festivaltwiza.com
 
Rencontre des femmes Amazighes en Afrique du Nord , des femmes du Maroc, Algérie, Lybie, Tunisie et des Touaregs se sont donner rendez vous à Tanger pour débatre de la situation de la femme amazighe en afrique du nord...

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« Les droits des autochtones sous les gouvernements de l’islam politique »


La salle de conférence de l’hôtel OumniaPuerto a accueillis un colloque intitulé « Les droits des autochtones sous les gouvernements de l’islam politique » jeudi 15 août 2013. Une manifestation organisée dans le cadre de la 9ème édition du Festival Twiza Tanger 2013 sous thème : « La résistance par la culture ». Ce rendez-vous annuel qui s’étale sur 4 jours est une initiative de la Fondation du Festival Méditerranéen de la Culture Amazighe de Tanger.
Pour débattre de ce thème, quatre intervant(e)s représentants quatre peuples autochtones de différents pays ont pris part à ce débat modéré par Ahmed Assid : Amina Naji (Numidienne du Soudan) ; Mahmoud Dakhla (Copte d’Egypte) ; Abdeljalil Omar (Kurde de Syrie) ; Moussa Ag Taher (Touareg Azaouad du Mali) et Mohammed Hadi (Arabe ahouaz d’Iran)

Amina Naji qui prit la parole en premier, donna un aperçu historique sur les autochtones numidiens. Les numidiens sont des soudanais de souche, le peuple racine, pourtant ils sont persécutés dans leur propre pays où ils sont considérés d’après A. Naji comme des étrangers ou des citoyens de 2ème voire même de 3ème degré. La politique d’arabisation sauvage imposée par le président Omar El Bachir avait l’intention d’effacer la culture numidienne. A. Naji ajouta aussi que, en tant que femme, elle n’a pas attendu l’Islam pour la libérer, les femmes numidiennes n’avaient jamais un statut dénigrant bien au contraire et pour compléter son argumentation elle s’est appuyé sur deux exemples: la polygamie et des témoins de sexe féminin en Islam.

Mahmoud Dakhla a préféré quant à lui rappeler que le mot « copte » signifie « égyptien » en grec ancien. En effet, les égyptiens de confession chrétienne sont des purs descendants des pharaons, des égyptiens de souche. Avant l’arrivée des arabes en Egypte, la langue utilisée était le copte, une langue elle aussi descendante de l’égyptien ancien. A une certaine époque sous les régimes arabes, pour promouvoir la langue arabe, il était interdit de parler publiquement en copte ! Les coptes aujourd’hui représentent d’après M. Dakhla près de 17% du peuple égyptien, beaucoup ont choisi de vivre à l’étranger. Ils sont la plus grande minorité religieuse d’orient. Cette minorité a toujours était persécuté et selon M.Dakhla, elle continue à l’être jusqu’à aujourd’hui, pointant du doigt l’époque du président Morsi et notamment leur exclusion de la constitution. « L’Egypte n’est pas arabe », c’est avec cette parole que M. Dakhla clôtura son intervention, une parole qui reflète l’exclusion de 17% du peuple égyptien dans la dénomination même l’Etat !

Contrairement aux numidiens du Soudan et aux coptes d’Egypte, les Touaregs Azawad du Mali vivent une toute autre réalité d’après Moussa Ag Taher, au lendemain de l’indépendance, les Touaregs n’ont jamais voulu faire partie de l’Etat malien, beaucoup d’entre eux ne se considère pas comme malien. Les Touaregs azawad sont des amazighes, ils sont généralement musulmans avec une minorité protestante mais un Islam, souligne M. Ag Taher, adapté à la culture locale et c’est à cause de cela qu’ils sont aujourd’hui la cible de certains extrémistes religieux comme Al Qaida au pays du Maghreb. La destruction des tombeaux de Tombouctou qui rappelle celle des bouddhas géants d’Afghanistan sous régime taliban en est la preuve irréfutable. « Nous voulons l’autonomie » affirma M. Ag Taher tout en s’opposant à l’application de la Charia qui ne correspond pas à l’islam adapté à la culture des Touaregs qui donne une place importante à la femme. « Nous voulons l’autonomie dans le cadre d’un Etat laïc » rectifia M. Ag Taher à la fin de son intervention.

C’était finalement au tour de Mohammed Hadi de donner un aperçu sur les souffrances de la minorité arabe ahouaz d’Iran. Dans son intervention, il a haussé le ton contre l’Etat iranien qu’il a qualifié de colonisateur, terroriste, sous développé, raciste… Les arabes ahouaz se considèrent comme un peuple colonisé par l’Iran et refusent d’être iraniens. Dans un pays où pour une fois les arabes sont une minorité, ils représentent environ 3% de la population en Iran. Sur la centaine de personnes exécutées chaque année en Iran, un sur trois sont arabes. L’Iran commet des génocides contre les arabes ahouaz et déporte régulièrement des milliers d’entre eux chaque année. La langue arabe en Iran est sacrée mais elle interdite à l’école pour les arabes ahouaz. M.Hadi a finalement appelé le Maroc à faire pression sur l’Iran pour l’arrêt immédiat des exécutions, l’ouverture de la région Khuzestan aux ONG et à la presse internationale et la médiatisation de la cause ahouaz à travers le monde.

En conclusion, les autochtones de la région MENA continuent à être persécutés par les Etats du « printemps démocratique »au nom de la Démocratie, pour les conservateurs au pouvoir la Démocratie est un nombre, une dictature de la majorité, une définition qui la vide de son sens puisque c’est la Démocratie qui devrait normalement garantir les droits des minorités, l’égalité entre les citoyennes et citoyens dans un Etat pour tous et la représentativité de tous les groupes linguistiques, ethniques… En définitive, les intervant(e)s ont sans exception appelé à des Etats fédéraux laïcs pour garantir un Etat neutre pour toutes et tous.

Source : festivaltwiza.com
 

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