LOccident en son ensemble, que ce soit ses responsables politiques, ses opinions publiques ou ses pouvoirs médiatiques, na eu de cesse de soutenir avec raison, malgré linquiétant péril islamiste, les récentes mais déjà historiques révolutions ayant abattu, avec ce quon appela le «printemps arabe», certains des dictateurs les plus féroces (Ben Ali en Tunisie; Moubarak en Egypte: Kadhafi en Libye) du monde arabo-musulman.
Aussi ne pourra-t-on que regretter, en ces conditions, que ce même Occident ne se mobilise pas autant pour détrôner le plus sanguinaire, peut-être, de ces tyrans: Bachar El-Assad, maître incontesté, bien que très contestable, de cette Syrie, où, ces jours-ci surtout, sont commis impunément, et quotidiennement, les pires massacres au sein des populations civiles. La ville martyre de Homs en est, hélas, le plus terrifiant des exemples!
LOCCIDENT ET SES INDIGNATIONS SELECTIVES FACE AUX DICTATURES ARABO-MUSULMANES
Il est toutefois des dictatures, en ce même monde arabo-musulman, qui, bien que tout aussi impitoyables, et même parfois plus brutales encore (ce qui nest pas peu dire), se voient étrangement épargnées par ce même Occident et, en particulier, la France, dont les élites intellectuelles sont pourtant toujours prêtes, depuis Voltaire avec laffaire Calas et ensuite Zola avec laffaire Dreyfus, à sindigner, très justement, face lignominie, quand ce nest pas, plus dramatique encore, la pure et simple barbarie.
Cest là ce que les consciences critiques les plus honnêtes et lucides, mais aussi les plus libres de lHexagone, nomment tout aussi opportunément, mais en un sens péjoratif cette fois, l «indignation sélective» ou, encore, l «engagement à géométrie variable». Dont acte!
Eh bien, de ces pays incompréhensiblement exemptés de tout sérieux et grave reproche, quant à sa manière pourtant hautement discutable de concevoir la démocratie, émerge, bien au-dessus de ce très peu recommandable lot de dictatures politico-militaires, le Maroc de ce faux réformateur quest le roi Mohammed VI, monarque tout puissant, auquel on voue en outre un culte de la personnalité à faire pâlir denvie les plus narcissiques des despotes, dune nation où nulle véritable contestation du pouvoir en place nest permis, malgré quelques aménagements législatifs de façade, sous peine de finir, pendant de longues et cruelles années, dans dobscures prisons du Royaume.
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