La guerre à venir d'Israël et ses complices contre l’Iran

Il est peu probable que la guerre contre l’Iran, menée par Israël et les États-Unis, se limite à un simple échange de missiles, comme on l’a vu en juin. La raison en est simple : les enjeux sont trop élevés dans le cas où les hostilités reprendraient.

Depuis l’entrée en vigueur, le 29 juin, du cessez-le-feu négocié par les États-Unis entre Israël et l’Iran, ces derniers ont déplacé des équipements militaires et effectué des vols de surveillance au-dessus du Liban et du golfe Persique. Plus récemment, les États-Unis ont procédé à un retrait prématuré de leurs effectifs de la base d’Ain al-Assad et d’autres installations en Irak.

Pour bien comprendre la situation actuelle en Asie occidentale, il faut d’abord cerner la mentalité des deux camps.

D’un côté, le régime sioniste et ses alliés occidentaux, agresseurs, se considèrent comme engagés dans ce que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou appelle une «guerre sur sept fronts». Bien que le front de la bande de Gaza ait occupé le devant de la scène ces 23 derniers mois, éclipsant les guerres au Liban, la prise de territoires en Syrie, les bombardements au Yémen et les attaques contre l’Iran, il fait partie intégrante de ce conflit global.

Selon la vision israélo-américaine, le conflit en cours vise à anéantir l’Axe de la résistance, dont l’Iran est considéré comme le leader. Leur objectif est d’écraser la résistance régionale et de parvenir à un changement de régime à Téhéran.

En juin, les Israéliens ont clairement pris les devants et ont cru pouvoir infliger à l’Iran un coup similaire à celui porté au Hezbollah libanais en septembre 2024. Dans les premières heures de l’attaque illégale du régime sioniste contre l’Iran, leurs médias se sont vantés d’avoir infligé d’aussi lourds revers. Cependant, à la surprise générale, en moins de 15 heures, les Iraniens se sont relevés et ont commencé à faire pleuvoir des salves de missiles balistiques sur le centre de Tel-Aviv.

Même les frappes américaines n’ont pas infligé de coup fatal à l’Iran, prouvant ainsi que ses installations nucléaires peuvent survivre à de telles attaques, même si elles sont partiellement endommagées. Les États-Unis constituent certes une menace majeure pour l’Iran, mais ce qu’il faut retenir ici, c’est que le régime sioniste ne peut pas les affronter seul.

Si une autre bataille opposant l’Iran et les Israéliens devait avoir lieu, l’État sioniste serait à court de missiles intercepteurs et son arsenal gravement épuisé en à peine une semaine. Nous ne connaissons toujours pas l’étendue des dégâts causés par les frappes de missiles balistiques iraniens en raison de la censure militaire israélienne. Ils ne permettent même pas au public de connaître le nombre réel de soldats tués et blessés à Gaza, preuve qu’ils n’admettront jamais ce que l’Iran leur a infligé.

Un autre acteur majeur est le Hezbollah libanais, qui semble se reconstruire efficacement, mais souffre de la perte de ses services du renseignement, acquis au fil des décennies. Cependant, les services du renseignement israéliens sont conscients que, dans le cas d’un conflit avec l’Iran, ils pourraient être confrontés à une lutte existentielle pour leur survie même si le Hezbollah choisissait l’option d’une intervention terrestre.
 
Si le Hezbollah choisit d’engager une offensive terrestre totale alors que l’Iran tire des salves de missiles balistiques sur la Palestine occupée, il est fort probable que le parti libanais inflige une défaite cuisante à l’armée israélienne et occupe de vastes territoires dans le nord de la Palestine.

Le régime sioniste se prépare actuellement à une mission impossible dans la bande de Gaza : il rassemble des troupes pour tenter d’occuper la ville de Gaza, une opération qui nécessitera entre deux et cinq ans, selon les estimations de l’armée israélienne. Cette opération serait également extrêmement coûteuse pour les unités terrestres et les véhicules militaires israéliens. Si Israël devait s’engager dans cette voie, son front nord deviendrait vulnérable. Mais tout ceci pourrait n’être que du bluff.

Si les Israéliens bluffent, une offensive contre le Liban est sans doute prévisible. L’idée étant de mettre un terme au processus de reconstruction du Hezbollah, une opération terrestre pourrait même être envisagée, en utilisant le territoire syrien pour envahir la vallée de la Bekaa.

Un tel conflit serait existentiel pour le Hezbollah, d’autant que les États-Unis collaborent avec le gouvernement libanais pour le désarmer. Une réédition de ce qui s’est produit il y a un an favoriserait l’objectif américano-israélien d’affaiblir le Hezbollah, tandis qu’une victoire libérerait le territoire libanais et porterait un coup sévère à la politique de désarmement.

Par conséquent, si l’Iran est actuellement dans le collimateur des sionistes, ceux-ci auront tout intérêt à attaquer le Liban ou à lancer une offensive majeure tout en attaquant l’Iran.

Le retrait des forces américaines d’Irak est un autre indicateur majeur d’une escalade régionale impliquant l’Iran, notamment en raison du potentiel des Unités de mobilisation populaire (PMU) à infliger d’importants revers, une fois engagées dans le conflit.

Les PMU irakiennes n’ont pas encore été mobilisées et leur rôle dans le conflit régional actuel est resté minime. Si quelque 230 000 hommes sont mobilisés, ou une partie d’entre eux, il serait difficile de stopper soudainement leurs opérations, avec le risque d’une escalade régionale dramatique que les États-Unis ne pourraient pas gérer en Irak. Ils privilégieraient alors le recours à leurs leviers économiques comme arme de guerre principale.

Un tel conflit pourrait même s’étendre à l’échelle mondiale, selon la tournure des événements. Bien qu’il n’existe actuellement aucune preuve étayant cette hypothèse, on peut suggérer que le déploiement naval américain dans les Caraïbes, qui a provoqué une mobilisation massive des milices à travers le Venezuela, pourrait y être lié. De plus, la Chine et la Russie pourraient tirer parti d’un conflit majeur entre l’Iran et les États-Unis pour atteindre certains de leurs objectifs à long terme, alors que Washington concentre ses ressources sur l’Asie occidentale.

Une nouvelle attaque contre l’Iran pourrait ressembler à celle dont le monde a été témoin durant la «guerre des 12 jours», mais une issue similaire, à savoir une impasse, n’aurait pour effet que le retour à la case départ et l’engrenage d’une nouvelle guerre. Il faudra bien que quelque chose bouge à un moment ou un autre.

Si le risque d’une conflagration régionale totale est actuellement élevé, c’est uniquement parce qu’Israël et les États-Unis refusent de mettre fin à leur génocide à Gaza, démontrant ainsi leur intention de vaincre totalement l’Axe de la Résistance, quoi qu’il en coûte. Inévitablement, l’un des deux camps finira par l’emporter. Mais pour l’heure, personne ne semble en mesure de dissuader l’une ou l’autre partie, et seul le vainqueur façonnera une nouvelle réalité régionale.

source : Al-Mayadeen via https://ssofidelis.substack.com/p/la-guerre-a-venir-contre-liran-sera
 
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