La main des états-unis dans les tragédies libyenne et syrienne

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Les désastres liés à la politique de « changement de régime » de l’administration Obama propagent la violence terroriste en Europe, mais ils sont à l’origine de bien plus de carnages dans ces deux pays touchés par cette tragédie, écrit Jonathan Marshall.

Les enquêtes policières et la presse ont confirmé que deux des attaques terroristes les plus meurtrières à s’être déroulées en Europe de l’Ouest – les attentats à la bombe et les fusillades coordonnés à Paris de novembre 2015 qui ont fait 130 victimes et l’attentat à la bombe de mai 2017 dans la salle Arena de Manchester en Angleterre, qui en a fait 23 – ont été provoquées par une unité de l’EI basée en Libye, unité du nom de Katibat al-Battar.

Depuis ces attaques, de nombreux analystes, moi y compris, les ont considérées comme une forme de « réaction » à la campagne désastreuse menée pour déposer le dictateur libyen Mouammar Kadhafi en 2011. En transformant la Libye en base-arrière des militants extrémistes radicaux, cette intervention a provoqué en boomerang l’exportation de la terreur vers Europe de l’Ouest.

Cependant, une critique aussi eurocentrique de l’intervention de l’OTAN laisse dans l’ombre les dommages bien plus graves qu’elle a provoqués en Syrie, où près d’un demi-million de personnes ont trouvé la mort et dont au moins 5 millions des citoyens ont dû s’enfuir depuis 2011. Les dirigeants états-uniens, britanniques et français ont contribué à déclencher, par leur hubris, l’une des plus grandes catastrophes modernes.

Il y a dix ans, la Libye, loin d’être un sanctuaire pour les opérations des djihadistes extrémistes, était l’un des principaux ennemis de ceux-ci. Un rapport de 2008 du département d’État faisait remarquer que « la Libye était un solide partenaire dans la lutte contre le terrorisme ». Il était aussi reconnaissant au régime de Kadhafi « de s’engager avec force dans des actions contre les flux de combattants étrangers », surtout des vétérans des guerres djihadistes en Afghanistan et en Syrie.

Tous ces efforts ont pris fin en 2011, quand des rebelles armés, qui comptaient, parmi eux, des membres disciplinés d’al-Qaïda et de l’EI, ont demandé l’aide de l’OTAN pour renverser le régime de Kadhafi.

Les leaders occidentaux n’ont pas prêté attention aux avertissements prémonitoires du fils de Kadhafi, Seif, selon lequel « la Libye peut fort bien devenir la Somalie de l’Afrique du Nord, de la Méditerranée… Vous verrez des millions d’immigrants illégaux. La terreur sera à vos portes ». Kadhafi lui-même a prédit « qu’ une fois que les djihadistes auront le contrôle de la Méditerranée … alors il attaqueront l’Europe ».

Les attaques terroristes qui ont suivi en Europe ont, sans conteste, prouvé la validité de ces avertissements tout en discréditant le prétexte prétendument humanitaire de la guerre illégale en Syrie. Cependant les efforts des djihadistes pour contrôler la Méditerranée ont eu de bien plus graves répercussions, au moins dans le cas de la Syrie.

Un récent article du New York Times au sujet de la genèse des récentes attaques terroristes en France et en Grande-Bretagne a fait remarquer, en passant, que l’EI de Libye, constitué de « vétérans chevronnés des guerres d’Afghanistan et d”Irak », faisait partie « du premier contingent djihadiste étranger à arriver en Syrie en 2012, au moment où la révolte populaire du pays se changeait en guerre civile de grande envergure et en insurrection islamiste ».................

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