La ministre Aurore Bergé annonce la mise en place de travaux d’intérêt général pour les "parents défaillants"

"Le rappel à l'ordre" : telle est le titre à la Une de l'hebdomadaire La Tribune Dimanche, dimanche 10 décembre au matin. La ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé a annoncé trois mesures chocs, six mois après les émeutes de l'été dernier. Elle dévoile son plan pour restaurer l'autorité parentale, "ni réac, ni ringard", selon elle. Le gouvernement veut sanctionner les "parents défaillants" avec des travaux d'intérêt général, des amendes si l'enfant est coupable de dégradations ou si un parent ne l'accompagne pas à ses audiences devant la justice.

Ces annonces font écho aux déclarations d'Élisabeth Borne le mois dernier, quand la Première ministre avait martelé que les parents étaient "responsables" des dégâts causés par leurs enfants lors des émeutes de l'été dernier. Mais la mise en œuvre concrète de ces mesures reste entourée de nombreuses questions.

Si ces annonces restent fortes, elles sont aussi floues. La ministre n'a pas dévoilé la nature exacte de ces travaux d'intérêt général, ni le montant de l'amende qui sera mise en place. La définition d'un "parent défaillant" n'est pas précisée non plus. Aurore Bergé donne des pistes, parlant par exemples des pères qui fuient le foyer et laissent bien souvent les femmes élever leurs enfants seuls.

Une commission qui fera "des propositions concrètes"​

Une commission "scientifique" va également être créée dès lundi, avec pour mission de "faire des propositions concrètes" à la ministre dans les six mois, afin de "relever les défis de la parentalité d'aujourd'hui". Elle sera co-présidée par le pédopsychiatre Serge Hefez et Hélène Roques, autrice du livre Sauvons nos enfants. "La mission n'est pas de surveiller mais de soutenir des parents qui sont souvent débordés. On va les aider avant que quelque chose de catastrophique ne se produise", a précisé Serge Hefez au micro de RTL.

"On a six mois non pas pour proposer des lois mais des dispositifs qui pourraient être utiles. Il y a des choses très modestes, mises en place par des municipalités, qui marchent. Il s'agit donc de faire un inventaire de ce qui existe et trouver les bonnes idées pour les développer", a ajouté le pédopsychiatre. Les principales pistes de réflexion devraient concerner les options permettant d'épauler les parents dépassés, dénouer les conflits familiaux, prendre en charge la violence et les dépendances des jeunes. Le duo, bénévole, sera entouré de médecins, de magistrats et de sociologues.

 
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