Salam/bonsoir,
Quand j'étais petite, je m'émerveillais devant le fait que tant de gens arrivent à trouver un partenaire amoureux. Je me disais que la mise en couple relevait d'un concours de circonstances incroyables. Que c'était miraculeux que ce concours de circonstances soit observable dans tant de situations de par le monde. Il faut d'abord tomber amoureux/se de quelqu'un, ce qui, de mon point de vue de gamine, relevait de la rareté. Mais en plus, il faut que ce soit précisément la personne de laquelle on est tombé/e amoureux/se qui éprouve ces mêmes sentiments pour nous. Ce cas de figure n'était plus seulement rare à mes yeux, mais exceptionnel. Parce que l'amour, les sentiments, toussa toussa... ça ne se contrôle pas,et il faut une telle dose d'intensité et de passion pour que l'on puisse parler d'amour, d'un amour "fondé", basé sur une réelle connaissance de l'autre, sans illusion. Alors le fait que ce sentiment soit réciproque relevait pour moi, à cette époque, de la providence.
Pourtant, force était de constater que les mises en couple, eh bien c'était pas ce qui manquait.
Après ces quelques émerveillements, la croissance/adolescence est venue et a fait son œuvre. J'ai vite oublié cette histoire de mise en couple qui relèverait de l'extraordinaire.
Mais en remettant en perspective ces pensées avec mon expérience aujourd'hui plus dense, je comprends en quoi mon émerveillement était naïf. Il était naïf dans le fait que je considérais comme indissociable un espèce d'idéal de l'amour passionné et intense qui est "enraciné" et relève de LA pureté des sentiments, et des mises en couple auxquelles on assiste dans notre vie quotidienne, qui ne relèvent pas forcément, voire rarement de sentiments amoureux "profonds".
Je vois ici et là des histoires d'amour basées sur le pur désir de découverte de la relation amoureuse pour elle-même, des histoires que je considère a priori comme "superficielles" car orientées sur une "simple" attirance, vague, pas générée par une grande connaissance de l'autre, des histoires de "convenance", où on se dit que l'autre nous plait bien, remplit nos critères, mais où manifestement il n'y a pas le "sentiment", et puis aussi des couples carrément arrangés par les exigences socio-économiques, ou par les familles.
Par exemple, quand je vois deux adolescents ou jeunes adultes tomber amoureux l'un de l'autre, je ne suis bien sûr pas émerveillée comme j'ai pu l'être toute petite, parce que ce genre de relations, parmi les premières de notre existence, je me dis qu'elles sont précédées de jeux de séduction, de signaux jetés ici et là qui indiquent qu'on pourrait être intéressant, sans toutefois qu'il y ait eu de sérieuse période où on apprend à se connaitre. Et surtout, je dirais que l'amour n'apparait pas "spontanément". C'est une personne qui est attirée par l'autre, et qui va faire tomber l'autre. Ce ne sont pas deux personnes qui vont être fortuitement attirées l'une par l'autre, sans séduction. Forte nuance.
Finalement, toutes ces histoires auxquelles on assiste ici où là, je me dis qu'elles confortent ma vision des choses étant enfant, selon laquelle, donc, cela relève d'un concours de circonstances exceptionnel d'être en couple sur la base d'un "vrai" amour. Tellement exceptionnel que ça en serait presque providentiel.
Mais le problème, c'est peut-être ma vision du "vrai" amour. Le fait même que je crois qu'il y a un "vrai" amour. C'est vrai, pourquoi ce que je décris, qui selon ce que je perçois ne se produirait que très rarement, serait plus noble qu'un couple qui se formerait parce que les partenaires remplissent tous les critères consciencieusement rédigés par l'autre?
Cette quête de l'amour pur n'est-elle pas génératrice de toute la misère amoureuse moderne? Comme on vit dans une société où le partenaire n'est plus défini à la naissance, mais où il est une injonction d'être "soi", donc de se définir et de définir son époux "idéal", sachant que la quête introspective est sans fin...
Et puis, la sociologie, notamment avec la diagonale du coup de foudre, est à même de dégager des lois de l'amour, qui n'ont rien de romantique ni de pur, mais de très pragmatique et à visée socialement "lucrative" si je peux dire...
Des avis, des remarques?
Quand j'étais petite, je m'émerveillais devant le fait que tant de gens arrivent à trouver un partenaire amoureux. Je me disais que la mise en couple relevait d'un concours de circonstances incroyables. Que c'était miraculeux que ce concours de circonstances soit observable dans tant de situations de par le monde. Il faut d'abord tomber amoureux/se de quelqu'un, ce qui, de mon point de vue de gamine, relevait de la rareté. Mais en plus, il faut que ce soit précisément la personne de laquelle on est tombé/e amoureux/se qui éprouve ces mêmes sentiments pour nous. Ce cas de figure n'était plus seulement rare à mes yeux, mais exceptionnel. Parce que l'amour, les sentiments, toussa toussa... ça ne se contrôle pas,et il faut une telle dose d'intensité et de passion pour que l'on puisse parler d'amour, d'un amour "fondé", basé sur une réelle connaissance de l'autre, sans illusion. Alors le fait que ce sentiment soit réciproque relevait pour moi, à cette époque, de la providence.
Pourtant, force était de constater que les mises en couple, eh bien c'était pas ce qui manquait.
Après ces quelques émerveillements, la croissance/adolescence est venue et a fait son œuvre. J'ai vite oublié cette histoire de mise en couple qui relèverait de l'extraordinaire.
Mais en remettant en perspective ces pensées avec mon expérience aujourd'hui plus dense, je comprends en quoi mon émerveillement était naïf. Il était naïf dans le fait que je considérais comme indissociable un espèce d'idéal de l'amour passionné et intense qui est "enraciné" et relève de LA pureté des sentiments, et des mises en couple auxquelles on assiste dans notre vie quotidienne, qui ne relèvent pas forcément, voire rarement de sentiments amoureux "profonds".
Je vois ici et là des histoires d'amour basées sur le pur désir de découverte de la relation amoureuse pour elle-même, des histoires que je considère a priori comme "superficielles" car orientées sur une "simple" attirance, vague, pas générée par une grande connaissance de l'autre, des histoires de "convenance", où on se dit que l'autre nous plait bien, remplit nos critères, mais où manifestement il n'y a pas le "sentiment", et puis aussi des couples carrément arrangés par les exigences socio-économiques, ou par les familles.
Par exemple, quand je vois deux adolescents ou jeunes adultes tomber amoureux l'un de l'autre, je ne suis bien sûr pas émerveillée comme j'ai pu l'être toute petite, parce que ce genre de relations, parmi les premières de notre existence, je me dis qu'elles sont précédées de jeux de séduction, de signaux jetés ici et là qui indiquent qu'on pourrait être intéressant, sans toutefois qu'il y ait eu de sérieuse période où on apprend à se connaitre. Et surtout, je dirais que l'amour n'apparait pas "spontanément". C'est une personne qui est attirée par l'autre, et qui va faire tomber l'autre. Ce ne sont pas deux personnes qui vont être fortuitement attirées l'une par l'autre, sans séduction. Forte nuance.
Finalement, toutes ces histoires auxquelles on assiste ici où là, je me dis qu'elles confortent ma vision des choses étant enfant, selon laquelle, donc, cela relève d'un concours de circonstances exceptionnel d'être en couple sur la base d'un "vrai" amour. Tellement exceptionnel que ça en serait presque providentiel.
Mais le problème, c'est peut-être ma vision du "vrai" amour. Le fait même que je crois qu'il y a un "vrai" amour. C'est vrai, pourquoi ce que je décris, qui selon ce que je perçois ne se produirait que très rarement, serait plus noble qu'un couple qui se formerait parce que les partenaires remplissent tous les critères consciencieusement rédigés par l'autre?
Cette quête de l'amour pur n'est-elle pas génératrice de toute la misère amoureuse moderne? Comme on vit dans une société où le partenaire n'est plus défini à la naissance, mais où il est une injonction d'être "soi", donc de se définir et de définir son époux "idéal", sachant que la quête introspective est sans fin...
Et puis, la sociologie, notamment avec la diagonale du coup de foudre, est à même de dégager des lois de l'amour, qui n'ont rien de romantique ni de pur, mais de très pragmatique et à visée socialement "lucrative" si je peux dire...
Des avis, des remarques?
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