L'article est très long beaucoup trop pour long pour être publié intégralement
Il y a pleins de passages intéressants, instructifs
Il date de 2016.
La société palestinienne est profondément pluraliste et très attachée à ce pluralisme. Le premier projet de l’OLP était un État démocratique et laïc pour les juifs, les chrétiens et les musulmans. Cette société n’est donc pas confessionnalisée comme peut l’être la société libanaise. Elle est issue de la Terre sainte des trois monothéismes et elle assume son enracinement dans toutes les strates historiques de la Palestine. L’identité palestinienne est donc plurielle, tout comme la direction de l’OLP qui a accueilli de nombreux chrétiens. Arafat faisait référence au fait que Jésus était palestinien. Cependant, aujourd’hui, la Palestine ne fait pas exception à l’ambiance régionale qui est marquée par un islamisme rampant. À l’instar des chrétiens d’Orient dont certains fuient de la région ou sont contraints de le faire, il y a une réelle inquiétude chez les chrétiens de Palestine. Il faut quand même souligner que le succès du Hamas en 2006 a été moins une adhésion aux principes islamistes qu’un vote sanction contre le Fatah accusé de corruption et de népotisme et qui, entre 1996 et 2006, n’a pas tenu les promesses faites à la suite des accords d’Oslo. Huit ans après ce succès électoral du Hamas, la population est aussi critique à son sujet qu’elle l’était envers le Fatah. En dehors du Fatah et du Hamas il n’y a aucune autre offre politique, mis à part celles de Fronts populaires et démocratiques qui demeurent assez marginalisés. Pourtant on sent bien dans la société palestinienne le désir de développer un mouvement nouveau qui sache tirer les expériences de toutes les intifada, celle qui fut un succès, la première de 1987-1993, comme celles qui furent des échecs en 2001 et actuellement ce qu’on appelle malencontreusement l’intifada des couteaux. Est-on parvenu à la maturité politique pour créer un mouvement citoyen pluraliste, qui réunisse chrétiens, musulmans et non-croyants, c’est-à-dire un mouvement citoyen comme en Tunisie ? Sans doute que oui mais je reconnais qu’une telle mobilisation est très difficile dans un contexte de fragmentation, pour ne pas dire d’atomisation de l’espace et de la société qui est le résultat de la stratégie israélienne justifiée au nom de la sécurité. Depuis 1993, la division de l’espace palestinien en trois types de territoires (A, B, C) plus ou moins contrôlés par les Israéliens a fortement contribué à casser le mouvement palestinien. La circulation des Palestiniens d’une zone à l’autre est devenue difficile à cause des checks points, sans parler du mur en certains endroits. Ceci pousse de fait les Palestiniens au repli sur leur village, leur clan, leur famille au sens large, leur tribu. C’est donc à ce niveau très local que se développe le sentiment de loyauté, et non plus envers les institutions politiques, syndicales et culturelles représentant l’ensemble des Palestiniens. Ainsi Israël pense qu’une fois l’OLP détruite, il ne reste que les représentants de village, les chefs locaux pour négocier. Le risque est de voir le retour des ligues de village où certains chefs de village (mukhtar) acceptaient de collaborer avec les Israéliens Ainsi, on empêche d’une manière pernicieuse la survenue de l’État palestinien en détruisant peu à peu le sentiment national palestinien.
Il y a pleins de passages intéressants, instructifs
Il date de 2016.
La société palestinienne est profondément pluraliste et très attachée à ce pluralisme. Le premier projet de l’OLP était un État démocratique et laïc pour les juifs, les chrétiens et les musulmans. Cette société n’est donc pas confessionnalisée comme peut l’être la société libanaise. Elle est issue de la Terre sainte des trois monothéismes et elle assume son enracinement dans toutes les strates historiques de la Palestine. L’identité palestinienne est donc plurielle, tout comme la direction de l’OLP qui a accueilli de nombreux chrétiens. Arafat faisait référence au fait que Jésus était palestinien. Cependant, aujourd’hui, la Palestine ne fait pas exception à l’ambiance régionale qui est marquée par un islamisme rampant. À l’instar des chrétiens d’Orient dont certains fuient de la région ou sont contraints de le faire, il y a une réelle inquiétude chez les chrétiens de Palestine. Il faut quand même souligner que le succès du Hamas en 2006 a été moins une adhésion aux principes islamistes qu’un vote sanction contre le Fatah accusé de corruption et de népotisme et qui, entre 1996 et 2006, n’a pas tenu les promesses faites à la suite des accords d’Oslo. Huit ans après ce succès électoral du Hamas, la population est aussi critique à son sujet qu’elle l’était envers le Fatah. En dehors du Fatah et du Hamas il n’y a aucune autre offre politique, mis à part celles de Fronts populaires et démocratiques qui demeurent assez marginalisés. Pourtant on sent bien dans la société palestinienne le désir de développer un mouvement nouveau qui sache tirer les expériences de toutes les intifada, celle qui fut un succès, la première de 1987-1993, comme celles qui furent des échecs en 2001 et actuellement ce qu’on appelle malencontreusement l’intifada des couteaux. Est-on parvenu à la maturité politique pour créer un mouvement citoyen pluraliste, qui réunisse chrétiens, musulmans et non-croyants, c’est-à-dire un mouvement citoyen comme en Tunisie ? Sans doute que oui mais je reconnais qu’une telle mobilisation est très difficile dans un contexte de fragmentation, pour ne pas dire d’atomisation de l’espace et de la société qui est le résultat de la stratégie israélienne justifiée au nom de la sécurité. Depuis 1993, la division de l’espace palestinien en trois types de territoires (A, B, C) plus ou moins contrôlés par les Israéliens a fortement contribué à casser le mouvement palestinien. La circulation des Palestiniens d’une zone à l’autre est devenue difficile à cause des checks points, sans parler du mur en certains endroits. Ceci pousse de fait les Palestiniens au repli sur leur village, leur clan, leur famille au sens large, leur tribu. C’est donc à ce niveau très local que se développe le sentiment de loyauté, et non plus envers les institutions politiques, syndicales et culturelles représentant l’ensemble des Palestiniens. Ainsi Israël pense qu’une fois l’OLP détruite, il ne reste que les représentants de village, les chefs locaux pour négocier. Le risque est de voir le retour des ligues de village où certains chefs de village (mukhtar) acceptaient de collaborer avec les Israéliens Ainsi, on empêche d’une manière pernicieuse la survenue de l’État palestinien en détruisant peu à peu le sentiment national palestinien.