Marocains et dirigeants du Polisario se sont retrouvés depuis dimanche et durant trois jours, à Manhasset (banlieue de Neuw York), pour un énième round des pourparlers informels dans le but de trouver une solution au conflit saharien. Sous l’hospice des Nations Unies, ces négociations interviennent dans un contexte nouveau, marqué notamment par les derniers rapprochement entre les pays du Maghreb, ce que ne manque pas de souligner le quotidien Liberté, reprenant une déclaration du représentant du Polisario à l’ONU Ahmed Boukhari. « Entre la réalité sur le terrain et le discours qu’on écoute chez nos voisins marocains ces derniers temps sur la construction maghrébine, il y a une contradiction fondamentale qui fait planer des doutes profonds sur leur sincérité », a déclaré l’émissaire du Polisario, qui persiste tout de même dans sa stratégie de perpétuel déni.
Une troisième voie ?
Autre point de vue, perçu dans la presse algérienne, celui promouvant la recherche d’une « troisième voie ». En titrant « Y a-t-il une place pour une 3e voie ? », le journal l’Expression s’interroge sur la possibilité pour les belligérants de trouver une troisième voie, sensée mettre fin au « statu-quo », qui ne sert selon le journal « aucune des deux parties ». « L’occasion leur est offerte, aujourd’hui, pour ouvrir une nouvelle page. A moins que les positions, des uns et des autres, qui sont diamétralement opposées, ne fassent place à une troisième voie. », a conclu le quotidien algérois. Pour le journal algérien Le temps, le Maroc aurait changé sa stratégie en promouvant l’image d’un « Maroc démocratique ». Selon le même canard, « C’est cette image qui est vendue en ce moment par Rabat en Europe et aux États-Unis, particulièrement à New York, pour faire l´impasse sur la tenue d´un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui », ajoutant que « c´est la priorité des priorités de la délégation marocaine au Conseil de sécurité de l´ONU dont le Maroc est membre non permanent depuis le mois de janvier dernier, et ce jusqu’à la fin de l´année 2013 ». Entre une presse qui perpétue le discours officiel, rapportant exclusivement les thèses défendues par le Polisario, et une autre qui essaie, relativement du moins, de « neutraliser » son discours, tout en maintenant des raccourcis simplistes, la population algérienne elle, aura du mal, pour un bon moment encore, à comprendre la complexité d’un tel dossier. ◆