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La propagande anti-française au Maroc en 1915
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[QUOTE="EllMo, post: 5368071, member: 108589"] [b]Nature des menées allemandes et réactions françaises[/b] Durant le conflit, la propagande allemande se déploie au Maghreb avec une efficacité redoutable. Comme nous lavons vu plus haut, celle-ci connaît une recrudescence pendant les opérations des Alliés aux Dardanelles. En effet, le thème principal de la propagande germano-turque est la Guerre sainte proclamée par le sultan Mehmet V. Les thèmes de propagande sont ordinairement soumis aux sociétés et comités de rédaction par le Kolonialinstitut de Bonn ou la Missiongeselschaft de Hambourg (11). La Société allemande de culture islamique, présidée par Enver pacha est la plus connue de ces organisations. La majorité des textes et des tracts, répandus dans les territoires sous contrôle français, est expédiée depuis Berlin ou par les comités maghrébins installés en Suisse. Cette propagande appelle « [i]à la solidarité islamique contre les envahisseurs chrétiens (12) [/i]», encourage la cohésion islamique autour de lAllemagne et de lEmpire ottoman et insiste sur lunion sacrée autour du Califat en désignant les Alliés et notamment les Français comme les ennemis de lIslam. Le 10 novembre 1914, une semaine après la rupture officielle des relations franco-turques, Millerand, président du Conseil, dans une lettre quil adresse au Quai dOrsay, fait état dune «[i]proclamation turque qui va être répandue parmi les troupes musulmanes pour menacer de [la] damnation ceux qui combattent pour la Russie, lAngleterre et la France (13) [/i]». Dès les premiers jours de lentrée en guerre des Ottomans, les Français connaissent les visées germano-turques. Millerand déclare son inquiétude au sujet de cette proclamation qui risque dinfluencer les troupes musulmanes prisonnières des Allemands à Zossen. De fait, ces derniers envisagent denvoyer les prisonniers à Istanbul pour quils combattent dans les rangs ottomans. Par ailleurs, il pense quil ny a aucun risque pour le Maroc, estimant que seules lAlgérie et la Tunisie sont menacées. Afin de contrecarrer les ambitions allemandes, il demande de ne surtout pas faire établir des contre-proclamations émanant des autorités administratives françaises car elles pourraient accentuer le danger contre lequel il faut lutter. En revanche, il suggère au général Lyautey dagir dans la région pour prévenir les effets de cette propagande sur les populations algériennes et surtout tunisiennes. Le général Lyautey, afin de lutter activement contre les menées allemandes, envoie des officiers et des fonctionnaires auprès des représentants religieux marocains et algériens afin de leur exposer la situation de la Turquie et du sultan. Ce sont les confréries religieuses qui servent de relais entre les populations musulmanes et ladministration coloniale française. Dailleurs, Millerand le signale au Résident général du Maroc lorsquil lui demande dagir auprès des personnalités religieuses en affirmant que ces dernières sont « [i] ( ) seules susceptibles de faire opinion en pays musulman et de répondre efficacement à la proclamation turque (14) [/i]». La guerre de propagande entre la France et lAllemagne se dessine alors autour de deux entités religieuses. LAllemagne, forte de son alliance avec les Turcs, a pour elle la légitimité califale et la Fetwa ordonnant le Djihad, alors que les Français interviennent directement auprès des populations en ayant le soutien des confréries qui sont plus proches des musulmans en Afrique du Nord. De plus, au Maroc, ladministration française peut compter sur lappui du sultan et des caïds qui contrôlent le sud du pays. Néanmoins, il est difficile de faire admettre « [i]( ) aux musulmans que leur devoir est de combattre dautres peuples musulmans et leurs alliés (15) [/i]». De quelle manière va sorganiser la contre-propagande française ? Plusieurs suggestions sont émises par létat-major de larmée (EMA), section dAfrique. Parmi celles-ci, lune préconise la proclamation du sultan marocain comme calife. Cette proposition, aussi intéressante quelle paraît, comporte un danger. En effet, les germano- turcs pourraient investir les populations musulmanes en Orient (péninsule arabique, Egypte, Perse et Inde) et accuser les Alliés de vouloir diviser lOumma en proclamant Moulay Youssef calife du Maghreb (16). LEMA estime alors quil est nécessaire « [i]e provoquer un mouvement arabe (17) [/i]». Le seul moyen de lutter avec efficacité contre la Guerre sainte proclamée par les Turcs, soutenue et coordonnée par les Allemands, serait de favoriser le nationalisme arabe en sappuyant sur lOumma. Luniversalité de lIslam interdit de se référer à un quelconque concept national (18). Les propositions du ministère des Affaires étrangères vont dans le même sens que celles de lEMA. Il serait hasardeux dintervenir dans les querelles religieuses des droits au Califat. En revanche, selon le Quai dOrsay « [i]( ) il y aurait toutefois avantage, au point de vue du succès des opérations des puissances alliées à soutenir tous ceux qui, soit par ambition, soit pour des motifs religieux, sont disposés dans lIslam à profiter des embarras actuels de lEmpire ottoman (19)[/i] ». Les propositions françaises tendent à favoriser la religion comme vecteur des révoltes arabes dans les provinces de lEmpire ottoman. Il faut privilégier le caractère arabe des révoltes et cesser de montrer que les Alliés essaient de libérer le sultan-calife ottoman du joug allemand. On estime alors quil faut sensibiliser les musulmans en Afrique du Nord aux institutions islamiques de leur propre pays, afin de les maintenir à lécart des courants orientaux et plus particulièrement de lEmpire ottoman (20). Si les mesures préventives du Résident général à Rabat contribuent à la fermeture, dès août 1914, des consulats allemands et autrichiens au Maroc et à larrestation dun grand nombre de ressortissants allemands, elles ne parviennent pas à réduire les activités allemandes organisées depuis lEspagne sous le regard bienveillant des autorités espagnoles. En 1915, il ne sagit plus de sopposer à une menace mais de faire face à la réalité dune révolte. En réaction, très souvent, lattitude française est pragmatique. Paris répond à une action allemande par des faits similaires. De cette façon, à la construction dune mosquée à Zossen, près de Berlin, le gouvernement français fait ériger un oratoire musulman au centre du jardin colonial de Nogent-sur-Marne en 1915 (21). Un dessin de cette mosquée est diffusé dans les colonies françaises de même que des cartes postales sont émises afin de répandre cette « [i] image [/i]» à lensemble des colonies musulmanes. [/QUOTE]
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