Dans une lettre à François Bayrou, Emmanuel Macron a prôné, hier, « plus de fermeté » à l’égard de l’Algérie.
L’Algérie a accusé, jeudi 7 août, la France de s’exonérer « de ses responsabilités » dans la crise bilatérale et a dénoncé, dans un communiqué officiel, la suspension annoncée la veille par Emmanuel Macron de l’accord sur l’exemption des visas au profit des titulaires de passeports diplomatiques et de service.
La lettre, dans laquelle le président français fait cette annonce, « exonère la France de l’intégralité de ses responsabilités et fait porter tous les torts à la partie algérienne. Rien n’est plus loin de la vérité et de la réalité », selon le ministère des affaires étrangères algérien.
Les relations entre Paris et Alger traversent depuis l’été 2024 une crise sans précédent après la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie « sous souveraineté marocaine » pour le Sahara occidental, territoire que se disputent depuis cinquante ans le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.
Dans une lettre au premier ministre, François Bayrou, M. Macron a prôné « plus de fermeté » à l’égard de l’Algérie, en dénonçant son inflexibilité sur la question migratoire et la détention de deux ressortissants français que Paris juge arbitraire. Concernant l’accord d’exemption de visas, l’Algérie a affirmé que « c’est la France, elle seule, qui a été à l’origine d’une telle demande. En décidant la suspension de cet accord, la France offre à l’Algérie l’opportunité d’annoncer la dénonciation pure et simple de ce même accord ».
Pour l’Algérie, dès l’éclatement de la crise avec la France après le revirement sur le Sahara occidental, la France a « procédé par injonctions, ultimatums et sommations ».