L'algérie frappée par des coupures de courant

La consommation électrique a atteint un record cet été en Algérie. La canicule qui sévit dans le pays contraint les habitants à faire fonctionner leurs climatiseurs en permanence, ce qui entraîne des coupures de courant à répétition dans tout le pays.

"L’impact de la climatisation est si important que depuis trois ans maintenant, la pointe soir en été est plus importante que la pointe soir en hiver", a déclaré l'Opérateur du système électrique (OSE), une filiale du groupe Sonelgaz, dans un communiqué publié le lundi 11 juillet.

Les coupures de courant que cela a entraîné ont provoqué la colère de certains consommateurs qui se plaignent que ces coupures entraînent le pourrissement de leurs produits alimentaires.

"Mardi 12 juillet, le courant a été coupé de 9h à 17 heures", explique Faiza, documentaliste dans un journal et habitante du quartier de Dely Brahim, sur les hauteurs d'Alger. "Avec la chaleur ambiante, les yaourts et les viandes ont commencé à pourrir. Nous avons tout jeté à la poubelle. On ne peut plus conserver quoi que ce soit."

L'électricité a été coupée durant toute la nuit de lundi à Aïn Benian, à l'ouest d'Alger. "C’était une fournaise dans la maison", a raconté à Magharebia Lies, un habitant du quartier. "Impossible de fermer l’œil sous la chaleur suffocante aggravé par le sirocco."

Les bouchers s'inquiètent de la perte de leurs stocks. Boualem, qui travaille dans la Rue Tanger dans le centre d'Alger, se plaint que son étal commence à bleuir.
 
"Je ne peux pas dire que j’ai de la viande fraiche", explique-t-il. "Toutes ces viandes seront à jeter si le rythme des coupures de courant se poursuit. Les pouvoirs publics vont devoir penser à nous indemniser."

Dans le quartier est des Bananiers, où sont concentrés de nombreux immeubles, les avaries de produits alimentaires et les pannes des ascenseurs préoccupent les habitants.

"J’habite au 15ème étage, c’est une épreuve que d’avoir à monter plusieurs fois", explique Djamel, un universitaire. "J’essaie de grouper en une seule fois mes allers et venues, mais quand je suis chargé, c’est un véritable parcours du combattant."

Selon l'OSE, les pointes dans la consommation électrique nécessitent de "construire chaque année une centrale de près de 500 MW".

En attendant, l'entreprise demande aux Algériens de "modérer leur consommation pour le bien et le confort de tous". Elle recommande d’éteindre les lumières et les appareils électriques quand ils ne sont pas nécessaires, de régler les climatiseurs à une température raisonnable et d’éviter d’utiliser le lave-linge, le fer à repasser et autres appareils énergétivores durant les périodes de pointe.

Dans les communes de Laghrous, El-Hadjab et Chetma, dans la province de Biskra, les habitants ont organisé mardi une manifestation pour protester contre ces coupures de courant. Ils ont bloqué la RN 46 entre Laghrous et El-Hadjab, ainsi que la RN 83 dans la commune de Chetma en utilisant des pierres et des troncs d'arbres et en brûlant des pneus.
 
Le responsable régional de la distribution de la Sonelgaz basé à Biskra, qui a rencontré les manifestants à Laghrous, a expliqué que les délestages alternatifs entre les communes étaient "programmés en vue de réduire la tension sur le réseau".

A Ouled Djellal, à 60 kilomètres de Biskra, des manifestants ont incendié lundi une agence locale de la Sonelgaz. Huit policiers ont été blessés et huit manifestants arrêtés.

Les coupures de courant dans certains quartiers de la banlieue d'Alger ont été principalement dus "aux agressions contre des ouvrage électriques", selon Lakehal Loucif, le directeur de la distribution d'électricité et du gaz de Gué de Constantine, à 9 kilomètres de la capitale.

Selon les prévisions météorologiques, cette vague de chaleur devrait continuer durant le week-end.


http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2011/07/15/feature-03
 
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