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L'Allemagne pousse l'Union européenne à agir contre Maroc
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[QUOTE="Racheed, post: 17325184, member: 396912"] [B]L’AFRIQUE ET CES AMIS QUI LUI VEULENT DU BIEN Qu’un pays perce à l’intérieur des frontières de son continent d’origine, on devrait plutôt s’en réjouir dans une configuration bienveillante, non?! Alors, de quoi se plaint-on au juste?[/B] Elle date de novembre 2020 mais sort tout juste, et avec force, des tiroirs. Il s’agit d’une étude de huit pages, produite par l'Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (Stiftung Wissenschaft und Politik), fondation de droit civil basée à Berlin. Pour rappel, c’est une des institutions de recherche les plus influentes dans son domaine, conseillère attitrée du parlement allemand, recevant une subvention institutionnelle payée sur le budget de la Chancellerie fédérale. D’emblée, le titre donne le ton: «Rivalités maghrébines sur l'Afrique subsaharienne…». On se croirait dans une transposition mentale croisée sous forme de remake des rivalités européennes à la veille de la Conférence de Berlin! En long et en large, l’étude décortique la politique africaine du Maroc en comparaison systématique avec deux autres pays du Maghreb, en la qualifiant de plus dynamique, de plus sophistiquée et de la plus progressiste des trois. [B]Tout y passe:[/B] le Soft Power et la visibilité internationale acquise par les livraisons d'équipements de protection «made in Morocco» à l'Afrique subsaharienne pendant la première vague de la pandémie de Covid-19; l’orientation Sud-Sud «bien établie» englobant l'aide au développement; la politique éducative, dite pareillement «sans égale», représentée en 2019 par l’accueil de plus de 17 000 étudiants d'Afrique subsaharienne; la politique migratoire avec, pour illustration, l’octroi en 2014 de permis de séjour temporaires à des dizaines de milliers de migrants irréguliers d'Afrique subsaharienne; la diplomatie religieuse par la formation des imams d'une dizaine d'Etats et le recours aux ordres soufis, dont l’influente Tijaniya qui compte des millions d'adhérents en Afrique de l'Ouest… Mais c’est sans surprise l’économie –cette continuation de la politique par d’autres moyens– qui ressort avec force. [B]Et pour cause![/B] Le Maroc est décrit comme un des plus grands investisseurs africains du continent et «le plus grand investisseur africain en Afrique de l'Ouest, où les compagnies d'assurance, les opérateurs de télécommunications et les banques marocaines détiennent des parts de marché importantes». Sans oublier les technologies agricoles, les énergies renouvelables, les liaisons de transport maritimes et aériennes, les infrastructures énergétiques dont le développement dépend d’Etats non africains avec un intérêt porté au Maroc par des alliés non traditionnels comme la Russie ou la Chine. Qu’un pays perce à l’intérieur des frontières de son continent d’origine, on devrait plutôt s’en réjouir dans une configuration bienveillante, non?! Alors, de quoi se plaint-on au juste? Bizarrement, «la mariée est trop belle», au point d'éveiller les ambitions d’une voisine et d'exacerber les tensions avec l’autre! «L'ascension du Maroc sur le continent, ajoute l’étude, pourrait être qualifiée de presque traumatisante pour l'Algérie, dont l'influence s'est considérablement affaiblie», où rien de comparable à la stratégie africaine du Maroc n’est observable et où les perspectives d'une émergence ne sont pas particulièrement bonnes. [B]En somme:[/B] «une dynamique de la rivalité négative», sauf que le document ne nous dit pas en toute franchise, pour qui elle est «négative» au juste. Cette rivalité maghrébine ne pourrait-elle se mouvoir un jour en concurrence saine si des acteurs exogènes ne manigançaient pas en y ajoutant leur grain de sable, propulsant et freinant à tour de bras? Soit, une réédition à destination du Maghreb de la manœuvre classique de la carotte et du bâton. L'Union européenne est invitée en ce sens à «contrecarrer le sentiment d'inutilité croissante de l'Algérie, à renforcer l'économie tunisienne et à relativiser les ambitions hégémoniques du Maroc». Rien que cela! Punir celui qu’on désigne soi-même comme étant le meilleur dont le tort est de faire paraitre les autres moins forts tout en veillant à ce qu’aucune tête ne dépasse des rangs! Alors si le Maroc se développe, il faut persister avec un boulet au pied, représenté par l’atteinte à son intégrité sur fond de connivence. En langage politiquement correct: «recommander à l’UE de continuer à soutenir la ligne de l’ONU sur la question du Sahara occidental», alors que la proposition marocaine d’un statut d’autonomie est une solution constructive pour toute la région qui aurait dû trouver là un meilleur soutien. [/QUOTE]
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