L'allongement des cursus en journalisme se confirme avec le nouveau bac +5 à tours

mam80

la rose et le réséda
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Les formations de journalisme reconnues par la CPNEJ (Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes) sont en majorité des masters professionnels accessibles à bac+3. Après plus de 50 ans de formation au niveau bac+2, puis bac+3, l’école publique de journalisme de Tours délivrera un diplôme de master en deux ans, à compter de l'année universitaire 2019-2020. Une tendance générale des formations au journalisme qui prête à interrogation.

Aligner les formations au journalisme reconnues par la profession au niveau bac+5, une tendance qui se confirme… L’EPJT (École publique de journalisme de Tours) va ainsi délivrer ses premiers diplômes de master à compter de juin 2020. Le DUT, l’année spéciale et la licence professionnelle ne feront donc plus partie des formations assurées dans l'établissement, comme cela a été le cas pendant un demi-siècle.
Trente-six étudiants, recrutés à bac+3 et qui ont intégré l’école à la rentrée 2018, en sortiront diplômés l’année prochaine à l’issue de ce cursus de deux ans. Un changement de taille pour l’établissement. Car, nombre de rédacteurs en chef qui accueillaient les étudiants de Tours en stage les trouvaient trop jeunes. Même son de cloche, explique l’école publique de Tours, du côté de la CPNEJ (Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes), l’organisme, composé de représentants du monde professionnel et des syndicats de journalistes, qui détermine les formations "reconnues" par la profession.
En outre, "les étudiants eux-mêmes ne se sentaient pas prêts pour le monde du travail, à 20 ans", affirme Laurent Bigot, enseignant à l’école de Tours, dont il assurera la direction à partir de la rentrée 2019. "Certains de nos diplômés complètent leur cursus en sortie d’école de journalisme par un master plus académique, en relations internationales par exemple, explique-t-il. C’est dommage pour un cursus professionnalisant."
"Une surenchère regrettable"
Parmi les quatorze écoles de journalisme reconnues, seules deux d’entre elles, l’IUT de Cannes et l’IUT de Lannion, proposent encore aujourd’hui un DUT info-com option journalisme, accessible directement après le bac. Le bac+5 devient ainsi quasiment un niveau de formation "obligatoire". "Une surenchère regrettable", selon Marc Capelle, ancien formateur et ancien directeur de l’ESJ (École supérieure de journalisme) de Lille, puis de l’ESJ pro, la filière formation continue de l’école lilloise.

"Est-il bien raisonnable d’infliger au minimum cinq ans d’études à des jeunes dont beaucoup vont ensuite galérer pendant des années, de CDD en piges, de piges en chômage, pour gagner le Smic ou à peine plus ?, s’interroge Marc Capelle.
Et que dire de ceux qui, de facto, vont effectuer un travail très moyennement intéressant, dans des médias sans épaisseur ?"

Un recrutement à bac+3 éloigne encore davantage les étudiants issus de milieux modestes de ces écoles qui s’avèrent très difficiles d’accès, malgré le succès de dispositifs comme la Chance pour la diversité dans les médias, qui préparent gratuitement les boursiers aux concours.


Comment atténuer ces effets négatifs ?

L’école publique de Tours "permet l’accès au concours avec un tarif préférentiel pour les boursiers à 25 euros.

Les frais d’inscription chez nous coûtent le montant des droits universitaires.

Le cursus peut être suivi en apprentissage sur un, puis sur deux ans à terme", rappelle Laurent Bigot.

Les formations en alternance ont d'ailleurs de plus en plus la cote. Et elles sont "plus efficaces pour ouvrir la profession à des milieux vraiment représentatifs de la société française", commente Marc Capelle.



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la rose et le réséda
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Un « appel de Paris » pour enseigner le journalisme « à l’ère de la disruption »

Réunies pour leur congrès mondial du 9 au 11 juillet à l’université Paris-Dauphine-PSL, les écoles de journalisme lancent un appel pour « la liberté de l’enseignement du journalisme ».


« Enseigner le journalisme à l’ère de la disruption ». Pour leur premier congrès parisien, les écoles de journalisme du monde entier ont opté pour une ligne éditoriale bien dans l’air du temps. Le World Journalism Education Congress (WJEC) – seule manifestation internationale exclusivement consacrée à l’enseignement du journalisme –, se tient du 9 au 11 juillet à l’université parisienne Dauphine-PSL, dont l’Institut pratique du journalisme (IPJ) est un des quatorze membres de la Conférence (française) des écoles de journalisme (CEJ).


Le WJEC se tient tous les trois ans depuis 2007, et fédère 32 organisations d’écoles de journalisme dans le monde. Pour cette première parisienne, les organisateurs du congrès ont mis les petits plats dans les grands : le discours d’introduction, mardi, sera prononcé par Audrey Azoulay, la directrice de l’Unesco, et une soirée se tiendra à l’Hôtel de Ville de Paris, mercredi, à l’invitation d’Anne Hidalgo, la maire de Paris. « Ce sont nos JO à nous », glisse dans un clin d’œil Pascal Guénée, le directeur de l’IPJ, cheville ouvrière de cette édition.

550 inscrits venant de 70 pays

Est également associée l’EJTA (association européenne des écoles de journalisme), qui a créé cette année le site Eufactcheck pour « combattre les mésinformations dans la perspective des élections européennes de 2019 », précise l’organisme européen. L’IPJ s’en est fait le relais dans l’Hexagone avec la création de Eucheck France, plateforme française de fact-checking.

Lire aussi 19 médias, dont « Le Monde », s’associent pour « fact-checker » les élections européennes
Les organisateurs attendent « deux fois plus de participants que les éditions précédentes ». Soit 550 personnes inscrites, venues de plus de 70 pays – dont bon nombre où le journalisme n’a pas bonne presse (Chine, Iran, Pologne, Russie, Zimbabwe…). « Je n’ai pas fait de la liberté d’expression du pays d’origine un prérequis, sinon nous risquions de nous retrouver entre nous… », sourit M. Guénée.


Ils échangeront donc sur la « disruption », sujet d’actualité à l’heure où des ballons d’essai politiques sont envoyés en France sur une remise en cause de la loi de 1881 ou la création d’un conseil de l’ordre des journalistes…


je n'ai pas la suite

mam
 

Siith

N'éclaire plus...
VIB
Deux ans de plus pour achever le formatage façon ENM? Et un conseil de l'ordre des journalistes calqué sur le Conseil national de l'Ordre des médecins, qui concentre très démocratiquement les trois pouvoirs à huit-clos ?
Wow. J'ai hâte d'être "informée" par ces futurs journalistes critiques et indépendants. :prudent:
 
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