L’analphabète et la politique du Maroc

MarxIslam

K.ZNIDAR
VIB
Certes, l’analphabète est dans l’incapacité de lire et écrire. Mais il est loin d’être dans l’incapacité de voir, écouter, et comprendre ce qui se passe autour de lui. Certes, il est très mal-placé pour voir la vérité à travers l’écriture. Mais il est très bien-placé pour la contempler à travers la pratique. Difficile pour l’analphabète de faire la distinction entre monarchie constitutionnelle et monarchie parlementaire. Difficile pour lui de saisir la différence entre l’ancienne constitution et la nouvelle constitution. Mais à sa portée d’avoir une idée claire sur ce qui faut à son monde pour pouvoir avancer.

L’analphabétisme met l’analphabète dans une incapacité de lire la nouvelle constitution et d’accumuler sa propre idée sur ce qu’elle apporte comme changements. Mais il ne l’empêche pas de comprendre qu’au Maroc, la société est dans le besoin d’un enseignement de bonne qualité et d’une couverture médicale gratuite pour tous les citoyens. L’analphabétisme n’était jamais un frein qui inhibe l’analphabète d’avoir une idée sur la psychologie-comportementale de l’être humain. Il ne l’empêche pas d’être conscient que des sanctions sévères de ces fonctionnaires responsables de négligence professionnelle s’imposent pour établir l’ordre et mettre fin à cette anarchie et cette corruption qui sont devenues des normes dans nos services publics (enseignement, santé, etc.).

Être analphabète ne veut pas dire être inconscient des problèmes du Maroc. Ça ne veut pas dire ne pas avoir une position sur le pillage et gaspillage des richesses nationales, les crimes contre les opposants et leurs mouvements contestataires, la corruption, le clientélisme, le favoritisme des alaouites, des fassis, et du reste des familles privilégiées, etc. Il ne prive pas l’individu de sa raison et ne l’empêche pas d’être contre ces salaires astronomiques et ces dépenses faramineuses que le roi et sa famille coûtent au Maroc au moment dans lequel une grande partie des marocains ne trouve rien pour se nourrir et subvenir à ses besoins primaires.

Être analphabète n’empêche pas l’analphabète de se poser mille et une questions sur l’islamité de ces émirs des croyants qui ont fait du Maroc, censé être émirat des croyants, le premier producteur du cannabis et une destination de luxe pour le tourisme sexuel. Il n’empêche pas ses victimes (les analphabètes) de se poser mille et une questions sur l’honnêteté et la bonté de ce roi qui laisse libres et sans sanction ces responsables impliqués dans le pillage des richesses nationales et des crimes contre le peuple marocain.

L’analphabète n’est pas mort pour ne pas avoir des positions politiques. A l’encontre de ces clichés et ces stéréotypes que les pires ennemis de la société marocaine avancent sur le peuple marocain pour justifier leurs politiques et leur opposition à une réelle démocratisation du Maroc, les analphabètes sont loin d’être des mineurs dans le besoin de la tutelle de la sainteté alaouite, des morts-vivants qui ne comprennent pas ce qui se passe et qui sont dans l’incapacité d’avoir une position concernant la politique et le fonctionnement du Maroc. Nos mamans et nos papas étaient majoritairement analphabètes. Leur analphabétisme ne les a jamais empêché d’avoir une position claire du système ; une position claire qu’ils n’osaient pas l’exprimer publiquement par peur d’être sanctionnés par un système qui s’attaque à tout marocain qui dénonce sa politique et son fonctionnement.
 
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