L’ancien vice-président du Conseil d’Etat bientôt jugé pour complicité de harcèlement moral

AFFAIRE - En 2014, un cadre de l’Autorité de la concurrence s’est suicidé chez lui après avoir multiplié les arrêts maladie

Mis en examen pour « complicité de harcèlement moral », l’ancien vice-président du Conseil d’Etat devra prochainement comparaître devant la justice. Une juge d’instruction a ordonné jeudi son renvoi. Bruno Lasserre est suspecté d’avoir un lien avec le suicide d’un de ses ex-subordonnés quand il présidait l’Autorité de la concurrence. Le 27 mars 2014, Alain Mouzon avait été retrouvé mort dans son appartement après de nombreux arrêts maladies. Il avait dénoncé de multiples cas d’épuisement professionnel au sein de l’institution avant de se donner la mort.

Que reproche-t-on à Bruno Lasserre ?​

Bruno Lasserre, grand officier de la Légion d’honneur et commandeur de l’Ordre national du mérite, ne sera pas seul à être jugé. Fabien Zivy, ancien responsable du service juridique de l’Autorité, sera également appelé devant le tribunal. Il était le supérieur d’Alain Mouzon. Son management a été qualifié de « toxique et disqualifiant », d’après un audit rendu le 15 avril 2013.

Dans son ordonnance signée jeudi, la juge d’instruction évoque « la volonté manifeste et durable de Bruno Lasserre » de rendre possible « le harcèlement moral reproché à Fabien Zivy ». La magistrate en prend pour preuve plusieurs éléments parmi lesquels « la nomination et le maintien de Fabien Zivy dans ses fonctions et dans les locaux » pendant plusieurs années, « le refus de tout aménagement de la charge de travail, l’éviction volontaire d’Alain Mouzon des dossiers ou des moments de convivialité »


20minutes
 
Haut