L’argent libyen de Sarkozy Enquête Des textos révèlent comment BFM s’est mise au service de Sarkozy, le « boss »

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Enquête

Des textos révèlent comment BFM s’est mise au service de Sarkozy, le « boss »​


Des messages obtenus par des juges d’instruction montrent l’incroyable mobilisation de responsables et figures de la première chaîne française d’information en continu, BFMTV en soutien de Nicolas Sarkozy au moment de la fausse rétractation de Ziad Takieddine.

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Les investigations ont permis de retracer la manière dont le « faux scoop » de cette rétractation, baptisée « opération Sauver Sarko » par ses promoteurs, a été diffusé par la chaîne, le 11 novembre 2020, avant de saturer ensuite tout l’espace médiatique pendant quelques jours.
— Véronique Waché, conseillère de presse de Sarkozy : « Je pense vraiment que c'est un moment décisif dans sa défense et qui fera date. À chaque fois d’ailleurs maintenant que vous aurez à traiter l’affaire libyenne vous pourrez reprendre des morceaux. Fondamental aussi ! »

— « Oui absolument », approuve Fogiel, le directeur de BFM.
Rarement les preuves d’une manipulation médiatique n’auront été si éclatantes.

 
Regain de mémoire - Devant les juges, Carla Bruni s’est souvenue avoir possédé un téléphone, au cœur de l’enquête sur la rétractation de Ziad Takieddine
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L’argent libyen de Sarkozy Chronique


« Que dire… ? » : Claude Guéant perd pied au procès Sarkozy-Kadhafi​

17 janvier 2025
Le bras droit de Nicolas Sarkozy a été incapable d’offrir une version rationnelle de sa rencontre secrète avec un dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, condamné et recherché par la France pour terrorisme, et au cœur de financements occultes avant la campagne de 2007.

Le« Le tribunal aimerait bien mettre un pied à Tripoli », dit sa présidente, Nathalie Gavarino. Après cinq journées d’audiences consacrées à des questions de procédure, à l’audition de quelques témoins et à l’examen de parcours de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux, le procès des financements libyens est entré, jeudi 16 janvier, dans le fond du dossier, enfin.


Et le pied symboliquement posé par le tribunal judiciaire de Paris en Libye a été synonyme de sables mouvants pour Claude Guéant.


Depuis le début du procès, l’ancienne doublure de Nicolas Sarkozy paraît flotter dans ses costumes, montrant un visage émacié, fermé, encaissant tant bien que mal les coups portés, l’air de rien, par Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux dans des prises de parole liminaires.

Claude Guéant pendant une pause au palais de justice de Paris, le 16 janvier 2025. © Photo Alexis Jumeau / Abaca
Cette fois, c’est à lui de s’expliquer. Sur sa proximité avec l’agent de corruption présumé Ziad Takieddine. Sur ses voyages en Libye et sa rencontre secrète en octobre 2005, en compagnie de Takieddine, avec le beau-frère de Kadhafi, Abdallah Senoussi, condamné à la perpétuité par la France pour l’attentat terroriste contre l’avion français DC-10 d’UTA (170 morts, dont 54 Français·es), et visé depuis 1999 par un mandat d’arrêt international.


Le même Senoussi qui, d’après l’enquête des juges d’instruction et l’accusation, est au cœur d’un pacte de corruption avec l’équipe Sarkozy dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007.


La rencontre avec Takieddine​


La présidente du tribunal, consciente de l’âge avancé du prévenu – il a 80 ans –, propose à Claude Guéant de déposer assis. Une chaise rouge lui est présentée.


Il s’en empare, lentement, ajuste le micro et commence par dérouler les étapes d’un parcours exceptionnel : Sciences Po, l’ENA, son entrée dans la préfectorale, puis ses postes de directeur de cabinet adjoint de Charles Pasqua, de directeur général de la police nationale (DGPN), de préfet, de directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy Place Beauvau, de directeur de campagne en 2007, de secrétaire général de l’Élysée ensuite, et enfin de ministre de l’intérieur.


Il se présente comme un homme d’affaires. Je ne me suis pas plus renseigné. Claude Guéant, au sujet de Ziad Takieddine
 
Claude Guéant ne dit rien, en revanche, de ses condamnations pour avoir détourné, en liquide, les frais d’enquête du ministère de l’intérieur (une affaire qui l’amènera deux mois en détention) et dans le dossier des sondages de l’Élysée – il a fait appel du jugement.


À la barre, il dit avoir fait la connaissance de Ziad Takieddine, dont il n’avait « jamais entendu parler auparavant », en 2003. L’intermédiaire « s’était proposé de relancer » le dossier Miksa, un gigantesque contrat d’armement avec l’Arabie saoudite de 7 milliards d’euros, qui soulèvera au sein de la droite et de l’État français divers soupçons de financements occultes.


L’intermédiaire a été introduit par Brice Hortefeux. « Il se présente comme un homme d’affaires. Je ne me suis pas plus renseigné. Je sais qu’il s’occupait de contrats entre des sociétés françaises et des pays étrangers. Nous avons travaillé pendant plusieurs mois de façon très professionnelle », confie Claude Guéant, qui assure que son objectif premier était qu’il n’y ait « aucune espèce de commissions et de rétrocommissions en France » en marge de ce contrat.


C’est un peu comme demander à un boucher de préparer une recette végane : Ziad Takieddine est précisément un spécialiste des commissions occultes.


Mais Claude Guéant, directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, dit ne rien savoir alors de l’implication passée de l’intermédiaire dans les coulisses obscures de contrats avec le Pakistan et l’Arabie saoudite (déjà), qui donneront plus tard lieu à l’affaire Karachi.


Il ne sait pas non plus qu’il avait été interpelé en juillet 1994 en possession d’espèces, en grosses coupures, à la frontière suisse. Pas plus qu’il n’a la moindre idée de l’origine de sa fortune. Guéant sait juste qu’il a « pignon sur rue », une expression inaugurée par Sarkozy, puis répétée par Hortefeux, car quand l’ancien président parle, il y a de l’écho dans le tribunal.


Trou d’air​


Claude Guéant compte « trois phases » dans sa relation avec Takieddine. La première, « assez intense », consacrée à l’Arabie saoudite, où il se rend en sa compagnie. Il passe ensuite directement à la troisième, à partir de 2008 : « Il a été celui qui m’a apporté l’information selon laquelle la Syrie [du dictateur Bachar al-Assad – ndlr] était prête à renouer avec la France. Je l’ai pas mal vu. »


La deuxième étape, il sait qu’il doit y revenir, est celle qui intéresse le plus le tribunal. Elle concerne la Libye. Mais pas de chance : Guéant décrit une sorte de trou d’air. « Je l’ai très peu vu. Mais j’étais quand même en contact », concède-t-il du bout des lèvres. Il dit qu’il peut aider, faciliter les choses. »


Fluctuant durant l’enquête sur l’épaisseur de sa relation avec Takieddine, Claude Guéant reconnaît à la barre plusieurs rendez-vous avec lui. Que ce soit en tête-à-tête pour de mystérieux petits-déjeuners dans un hôtel derrière la place Beauvau, au ministère de l’intérieur ou dans l’hôtel particulier de l’intermédiaire non loin de la place du Trocadéro, où il dîne même une fois avec… Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur libyen.


La rigidité légendaire de Claude Guéant cache toutefois une authentique souplesse. Sur le dossier de la libération des infirmières bulgares, il affirme par exemple que « Ziad Takieddine n’a rien fait », puis quelques minutes plus tard, que le même a en fait livré des informations qui ont « été un élément du dénouement de l’affaire ».


La présidente Gavarino propose alors au prévenu d’entrer dans le vif du sujet : son voyage du 1er octobre 2005 à Tripoli. Selon l’accusation, c’est l’acte premier du pacte de corruption et de l’association de malfaiteurs présumés mis au jour par l’enquête de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) de la police judiciaire et par les juges d’instruction.
 
Ce déplacement du directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy est précédé d’une note préparatoire rédigée par Ziad Takieddine, qui a été retrouvée dans les archives numériques de l’intermédiaire. Elle parle du « caractère secret » que doit revêtir le voyage de Claude Guéant en Libye, notamment pour permettre d’aborder « l’autre sujet important, de la manière la plus directe ».


L’accusation a peu de doute sur l’existence d’échanges de plis entre le bras droit de Sarkozy et Takieddine, le scan d’une enveloppe frappée du sceau du ministère de l’intérieur avec la mention « de la part du SP [secrétariat particulier – ndlr] de Claude Guéant », et au nom de l’intermédiaire, ayant également été retrouvée dans son disque dur.


À la barre, Claude Guéant reconnaît que son déplacement à Tripoli est le seul voyage précurseur d’une visite de Nicolas Sarkozy qu’il ait fait à l’étranger comme directeur de cabinet du ministre. Il confirme aussi avoir été informé de la présence de Takieddine sur place. « Il me dit qu’il sera là pour que tout se passe bien. Dont acte. Je ne me suis pas attaché à cela », veut-il évacuer. La présidente Gavarino l’arrête : « Quels sont ses actes concrets pour faciliter les choses ? » Claude Guéant, la voix faiblissante, répond : « Je ne sais pas. »


La présidente lui demande s’il connaissait alors l’existence d’Abadallah Senoussi, le terroriste d’État condamné par la France et chef des services secrets militaires du régime libyen. « Je savais son existence et la condamnation dont il a été l’objet », répond Claude Guéant. Et l’existence d’un mandat d’arrêt le visant ? « Je n’irai pas jusqu’à ce degré de précision. »


L’invraisemblable version de Guéant​


La présidente lui lit alors les déclarations de Nicolas Sarkozy en garde à vue. Selon celles-ci, « tous les services du ministère [l]’avaient mis en garde » sur le risque d’une mise en relation inopinée avec Senoussi en Libye, le sujet de la levée de son mandat d’arrêt étant une obsession du régime Kadhafi. Le patron du renseignement intérieur de l’époque, Pierre Bousquet de Florian, a par ailleurs indiqué en procédure avoir prévenu de ce risque. « Pour ma part, je n’ai pas été mis en garde », jure Guéant.


Sur sa chaise, il raconte, à la demande de la présidente qui l’interroge : « Je reçois un coup de fil de Ziad Takieddine qui me dit qu’il veut me présenter quelqu’un d’important et que nous allons dîner ensemble. » Selon son récit, il accepte, n’en dit rien à l’ambassade de France, monte en voiture avec Takieddine et roule entre 15 et 30 minutes en périphérie de Tripoli pour aller dans un restaurant.


« Vous ne posez pas la question de qui vous allez rencontrer durant le trajet ? », s’étonne la présidente, qui commence son entreprise d’évaluation de la solidité de la version offerte par le prévenu.


— Non. Je ne l’ai pas fait. J’étais à l’époque dans un climat de confiance. Je ne pouvais pas suspecter un traquenard, assure Guéant.


— Vous ne posez jamais la question ?


— Non. C’était une rencontre surprise.


— Mais même si on est dans un climat de confiance, on n’a pas envie de savoir qui on va rencontrer ?


— C’était peut-être imprudent de ne pas poser la question. Je n’ai su que c’était Senoussi qu’au moment où on me l’a présenté.


— Entre amis, on peut se faire des surprises. Mais là, M. Takieddine, c’est une relation professionnelle. Vous parlez de quoi dans la voiture ?


— Je ne m’en souviens plus.


— Vous prévenez l’ambassadeur de votre dîner ?


— Je ne pense pas. Que dire ? »
 
Que dire ? Raconter, raconter encore, lui demande en substance la présidente. Alors Claude Guéant raconte : « Nous passons un repas ensemble, au restaurant. Nous avons évoqué les relations de la France avec la Libye. » Claude Guéant n’est accompagné d’aucun officiel français. Pas l’ombre d’un diplomate, d’un agent de renseignement, d’un attaché de défense, d’un garde du corps, d’un conseiller, d’un traducteur. Seulement Ziad Takieddine, qui traduit. « Il me présente Senoussi comme le beau-frère du Guide. »
« Vous faites la relation avec les 170 morts de l’attentat contre le DC-10 d’UTA ?, lui demande la présidente.
— Bien sûr.
— Et donc ?
— Donc je suis mal à l’aise
[…]. Mais je me dis que je n’ai pas le droit de faire un esclandre, je dois aller jusqu’au bout. J’étais mécontent mais je ne voulais pas saccager la future visite de M. Sarkozy. »
« Vous ne craignez pas d’être pris en photo ? »
, poursuit la présidente. « Cela ne m’a pas traversé l’esprit […]. Je n’allais pas provoquer un incident diplomatique. » La magistrate essaie de savoir si, confronté à l’impensable, Claude Guéant n’a pas imaginé tout de même écourter le rendez-vous. Non plus.
Et puis la question que tout le monde attend tombe :
« Est-ce que vous avez abordé la question du financement de la campagne ?
— Non, Madame. »

Les deux autres personnes alors présentes dans la pièce, Ziad Takieddine et Abdallah Senoussi, qui ont été entendus pendant l’enquête, ne sont pas de cet avis.
La présidente demande si la situation pénale de Senoussi a été abordée. « Il y a une incertitude, explique Claude Guéant dans une drôle de formulation. Si le sujet a été abordé, si la conversation a eu lieu, je pense que j’en prends note pour faire étudier la question. »
Il assure ensuite qu’il a été mal à l’aise et mécontent.
« Comment avez-vous exprimé ce mécontentement ?, demande la présidente, qui semble patiemment gratter sous l’écorce des mots pour trouver la rationalité de ce qui lui est raconté.
— J’ai dit à Ziad Takieddine que ce n’était pas convenable.
— Et quand vous êtes rentré à Paris ?
— Je n’en ai rien fait. Je me suis renseigné sur sa situation exacte. Mais je n’ai rien fait.
— Vous en avez parlé à votre ministre ?
— Je n’en suis pas sûr, parce que cela n’avait pas d’importance. »

Brice Hortefeux assiste à la scène et sait que son tour viendra bientôt.
Claude Guéant se dit alors obsédé par le succès de la future visite de Nicolas Sarkozy, attendu à Tripoli cinq jours plus tard. « Et je n’ai pas envie de dire à mon ministre que je me suis fait berner », ajoute-t-il.
La présidente Gavarino lui demande s’il n’a pas eu peur d’être l’objet d’un chantage. « Cette crainte ne m’animait pas », lâche Guéant. Elle tente autre chose : n’a-t-il pas un devoir de loyauté vis-à-vis de son ministre, qui pourrait être mis en grande difficulté à son tour à cause du supposé « traquenard » qui aurait été tendu à son directeur de cabinet ? Échec : « Ce qui m’importait, c’était la visite de Nicolas Sarkozy », répète Guéant. « À n’importe quel prix ? », essaie encore la présidente. « Un succès, c’est tout », ferme la porte Guéant.
L’ancien bras droit de Sarkozy jure avoir parlé de l’incident à l’ambassadeur de France à Tripoli, Jean-Luc Sibiude, qui, la veille, l’a catégoriquement démenti. Relancé par la présidente, Claude Guéant cède un centimètre de terrain : « Je regrette ma naïveté et mon imprudence, mais tout s’est passé de manière normale, si ce n’est la personnalité exceptionnelle de Senoussi. »
« Cela ne vous a pas tracassé ? »
, l’interroge encore la présidente. Guéant : « Si, certainement. » Brice Hortefeux assiste à la scène et sait que son tour viendra bientôt : lui aussi a rencontré secrètement à Tripoli Abdallah Senoussi en la seule compagnie de Takieddine, trois mois après Guéant. Et lui aussi défend la thèse d’un piège.

 

Sarkozy, mâchoires serrées et regard noir​


En attendant, l’invraisemblance du récit de Claude Guéant continue de prendre du volume. Car en dépit du piège dans lequel Takieddine l’aurait mis à son corps défendant, si l’on en croit cette version, le lieutenant de Sarkozy continue de fréquenter l’intermédiaire. « Effectivement », répond Guéant, la voix de plus en plus blanche.


C’est si vrai que durant leur enquête, les policiers ont mis la main dans les archives de l’Élysée sur la trace d’une réunion entre Ziad Takieddine et Claude Guéant le 16 mai 2009, à la présidence de la République. Or, un compte rendu de cette réunion, retrouvé dans l’ordinateur de l’intermédiaire, fait état d’un plan visant à « mettre de côté » le mandat d’arrêt de Senoussi. Soit l’une des contreparties à la corruption présumée, suspectée par l’accusation.

e supplice de Claude Guéant n’est pas terminé. Après la présidente Gavarino, c’est au tour du Parquet national financier (PNF) de l’interroger. Le procureur Quentin Dandoy se lève et déroule posément des faits, des dates et des documents. Le premier est une note saisie en perquisition chez Claude Guéant. Elle porte l’en-tête du ministère de l’intérieur et plusieurs mentions manuscrites. Sous le mot « Libye », on peut notamment lire : « 22 septembre 2005 Dîner Takieddine ».

Le 22 septembre 2005, c’est précisément la date d’une note de Takieddine titrée « Visite de CG », dans laquelle il est question de rencontrer à Tripoli le « Numéro 2 (patron de la sécurité et de la défense) », « sans l’ambassadeur », mais avec « ZT ». Autrement dit, la définition presque parfaite d’un rendez-vous secret avec Senoussi, qui va effectivement avoir lieu. Le château de cartes semble alors prêt à s’effondrer. Le rendez-vous n’avait rien d’un traquenard.

Le procureur Dandoy redemande à Claude Guéant : « Pourquoi vous ne quittez pas les lieux ? Vous êtes la France ! Et vous restez [avec Senoussi] ? » Le haut fonctionnaire, devenu une ombre sur une chaise, répète comme un robot qu’il ne voulait pas « provoquer d’esclandre ».

Puis, pris d’un sursaut de morgue, il ose : « Je crains que vous ne soyez pas préparé à l’exercice de la diplomatie. » Le procureur en convient : « C’est vrai, je ne suis qu’un petit magistrat. » Ce dernier ne lâche pas : « À quel moment vous avez évoqué les 54 de nos compatriotes qui sont décédés ? À aucun moment ? »

« Je n’ai pas évoqué ce sujet terrible de la disparition de nos compatriotes »
, admet Claude Guéant.

Le procureur conclut : « Rien ne va dans la description de ce qui se passe. On n’arrive pas à comprendre comment un homme comme vous se retrouve dans une situation pareille, sauf si le but était d’évoquer autre chose… Mais nous y reviendrons. »

L’audience est suspendue. Elle doit reprendre avec les questions des parties civiles, avocats d’associations anticorruption (Sherpa, Anticor ou Transparency International) et de familles de victimes de l’attentat contre le DC-10. Mais elle ne reprendra pas. Claude Guéant a enfilé son manteau, pris son cartable et a disparu fissa, invoquant une extrême fatigue au tribunal, qui en a convenu.

Pendant toute la journée, un homme a assisté, silencieux, mâchoires serrées, regard noir, au naufrage de Claude Guéant. C’est son N+1 : Nicolas Sarkozy.

Tout dans son attitude, si tant est qu’il y ait une loi des corps, semblait indiquer que l’ancien président de la République comprenait que quelque chose se passait, là, sous ses yeux, en direct. Quelque chose qui ne pouvait pas cadrer géométriquement avec la stratégie de défense que lui, ses avocats, ses communicants et des journalistes amis relaient depuis des années : le dossier est vide.

Le procès reprendra lundi 20 janvier et doit durer jusqu’au 10 avril.

Fabrice Arfi
 
Ne parlez pas de moi comme un voyou, je ne suis pas un voyou, mesurez votre vocabulaire ....


La tête deRuth El Crif.... 😂

Regarde la pièce jointe 392094

Il est pire que ça

Il est à l'origine de la ruine de la Syrie et de la

LYBIE par les bombardements qui ont

tué des civils en plus de l'assassinat du chef

d'état lybien.

Ensuite il y'a des dizaines de milliards de dollars

appartenant à la Lybie dans les banques

occidentales qui ont disparu.


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